LATE PHASES de Adrian Garcia Bogliano (2014)

LATE PHASES

Titre Original : Late Phases
2014 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h35
Réalisation : Adrian Garcia Bogliano
Musique : Wojciech Golczewski
Scénario : Eric Stolze

Avec Nick Damici, Ethan Embry, Lance Guest, Erin Cummings, Rutanya Alda, Tom Noonan, Tina Louise et Caitlin O’Heaney

Synopsis : Un vétéran de la guerre du Vietnam, devenu aveugle, s’installe au sein d’un lotissement pour retraités et découvre que plusieurs habitants ont été victimes d’attaques mortelles, attribuées à des chiens. Suspectant bientôt que la communauté a en réalité affaire à des loups-garous, il se prépare à riposter dès la prochaine pleine lune.

Le dernier bon film de loup-garou, ou du moins en contenant un, ça date de quand ? À la fois un film bon et avec un loup bien fait ? Et je ne parle de pas de blockbuster, mais de vrais films de genre. Car Underworld, même si certains opus sont sympathiques, il faut aussi avouer que les loups sont mal faits. Les studios ont tendance depuis des années à se dire que comme un loup-garou n’existe pas et que des maquillages ça prend du temps, faire l’intégralité en numérique ne choquera personne. Du coup, s’il y a de l’argent, c’est en numérique (Underworld donc, mais on pourrait aussi citer Le Chaperon Rouge), et si c’est un vrai film de genre, pas grave, numérique aussi (ah les transformations de Cursed, mon dieu !). Le plus étonnant, c’est qu’à l’exception de Ginger Snaps, même si ça a déjà presque 20 ans, si on retourne aux grands films du genre des années 80, avec bien entendu Le Loup-Garou de Londres et Hurlements, on se rend compte que ces films faisaient l’opposé de la production actuelle, en plus d’avoir recours aux maquillages et autres animatronics. Oui, pas d’adolescents stupides et décérébrés dans les rôles principaux, pas de recherche pour multiplier les apparitions de la bête, mais plutôt jouer sur l’attente pour encore plus marquer le spectateur, et dans le fond, pas d’histoire super complexe qui se veut profonde et multiplie les personnages. Non, la simplicité. Late Phases, film sortant discrètement en 2014, tente de prendre à contre pied la production actuelle pour retourner vers ces lointains horizons. Un seul personnage que l’on suit tout le long, passé l’introduction peu de moments chocs, pas de numérique. Et pour ce qui est des adolescents, le réalisateur place son intrigue tout simplement dans une communauté de retraités, avec un personnage principal vieux et aveugle. Et oui là forcément, ça change tout.

Ambrose est un vétéran de la guerre du Vietman, il est aveugle, n’aime pas spécialement son prochain, ne parle pas des masses, est limite taciturne. En réalité, le film semble plus partir dans la direction d’un vigilante où un homme va décider de faire la loi lui-même qu’un film de loup-garou pur et dur, puisque passé la première attaque lançant le film et donc le but de notre héros, les créatures seront rares à l’écran, ne revenant que pour le final. Est-ce que ça dérange ? À part quelques faux pas, pas du tout. Disons le d’emblée, Late Phases est un petit budget, et parfois, cela s’en ressent, quelques maladresses s’invitent dans le récit. Une poignée de plans sont peut-être un peu moins inspirés que le reste, quelques effets de montage cassent le rythme par instant alors que ce même montage fait le choix de nous offrir un rythme posé à l’opposé de la production actuelle. Ambrose donc arrive, s’installe dans sa nouvelle petite communauté avec qui il n’a pas l’intention de faire copain copain, mais paf, pleine lune dès la première nuit, et notre animal va faire ce qu’il ne faut pas faire : s’en prendre à sa voisine et surtout au chien de notre héros. Bien qu’aveugle, Ambrose n’est pas dupe, il sait à quoi il à affaire, et il sait qu’il a jusqu’à la prochaine pleine lune pour se préparer à affronter la bête. Immédiatement, le film ramène alors à deux cinémas très différents. Le premier, même si je trouve qu’il a vieillit, ce sera Hurlements. Ici aussi, il est question d’un loup-garou se cachant au sein d’une communauté. Le second, ce sera un cinéma plus mature, mais surtout plus cynique, avec un personnage qui pourrait presque sortir d’un film de Clint Eastwood, à ses grandes heures j’entend.

Marier deux genres qui ne vont pas ensemble de base est original, et le film trouve alors, malgré ses idées pas nouvelles, un souffle d’originalité plutôt salvateur, qui nous accroche alors à son personnage principal, et à quelques secondaires (que voulez-vous, Tom Noonan m’avait traumatisé enfant dans Robocop 2), et ce jusqu’à la nouvelle pleine lune, où l’on prie pour que notre vétéran soit fin prêt. Nick Damici livre un portait réussi de notre retraité, après avoir déjà livré de belles prestations pour Jim Mickle, notamment dans Stake Land et Cold in July. Le rythme plutôt lent du film concorde alors avec ce qu’il raconte. Mais quand il faut se bouger et revenir totalement dans le cinéma de genre, le réalisateur ne fait pas semblant, et nous livre là un grand final qui plaira avant tout aux amoureux du genre, et surtout aux amoureux de la grande époque. Quasiment pas de numérique, une explosion de violence, une transformation ingénieuse au niveau de sa mise en image, quelques effets gore bien sentis, des animatronics convaincants. Oui, ça fonctionne, et le choc d’avoir attendu 1h20 quasiment avant de voir la bête, cette explosion de violence, au final, ça ne rend les effets que plus marquants. Late Phases semble être un film qui a été fait uniquement pour les fans du genre, mais les fans de la vieille époque, qui sauront à la fois apprécier l’attente et l’ambiance que les effets spéciaux, et qui sauront pardonner certains défauts du film, car oui, à jouer sur l’attente, quelques petites longueurs s’invitent dans le récit, et quelques rares effets sont plus cheap que les autres. Imparfait, mais attachant.

Les plus

Une ambiance de solitude qui rappelle Eastwood
Un film à l’ancienne
Les effets spéciaux
La violence qui se dégage de la bobine

Les moins

Quelques ratés
Sans doute un peu trop d’attente
Quelques rares effets un peu cheap

En bref : Late Phases tente de revenir des années en arrière pour livrer un film de loup-garou sérieux, sans numérique, avec une vraie ambiance. Malgré des défauts, il réussi son pari !

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The feeling of loneliness
♥ An old school feeling
♥ The special effects
♥ The violence of the film
⊗ A few missteps
⊗ Maybe too much wait
⊗ A very few cheap effects
Late Phases tries to bring us back in time with a serious werewolf’s film, without digital effects, and with a real atmosphere. Despite its flaws, it’s a success.

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