CONNECT (커넥트) de Miike Takashi (2022)

CONNECT

Titre Original : 커넥트
2022 – Corée du Sud
Genre : Série
Durée : 6 épisodes de 45 minutes
Réalisation : Miike Takashi
Musique : Shim Hyun-jung et Yohan Ko
Scénario : Heo-dam et Nakamura Masaru

Avec Jung Hae-in, Go Kyung-pyo, Kim Hye-jun, Kim Roi-ha, Han Tae-hee, Jang Gwang, Jo Bok-rae, Lee Tae-hyeong et Jang Hee-ryung

Synopsis : Ha Dong-Soo fait partie d’une nouvelle race humaine appelée Connect. Les Connect ne meurent jamais. Une nuit, Ha Dong-Soo est kidnappé par un groupe de trafiquants d’organes. Son œil lui est arraché. Il voit bientôt quelque chose et réalise que l’homme à qui on a implanté son œil est un tueur en série. Ha Dong-Soo est désormais capable de voir ce que voit le tueur en série. Il poursuit le tueur en série pour l’empêcher de tuer davantage de personnes.

Miike, ce n’est pas qu’il est moins présent récemment, mais il s’éparpille encore plus qu’avant, entre épisodes de séries, épisodes spéciaux, théâtre, films de cinéma, courts métrages, animation. Et la folie Miike semble passée, dans le sens où son dernier métrage débarqua à l’international dans l’anonymat via la petite porte au N rouge (Lumberjack the Monster), et que ces précédents sont toujours inédits à l’exception de First Love, qui date déjà de 2019. Quand au reste, on n’en parle tout simplement pas la plupart du temps. Pourtant, et ça c’est bien ironique, mais on retrouve bien en 2022 Miike à la tête d’un projet avec une grande visibilité, puisque débarquant sur… Disney +. Un projet qui fait lever un sourcil, mais qui dans les faits, devient alors tout à fait logique. Miike est donc le premier réalisateur Japonais à se retrouver à la tête d’une série Coréenne. A l’exception d’un scénariste, du monteur et de peut-être quelques rares personnes dans l’équipe technique, Connect est intégralement une production Coréenne, qui adapte d’ailleurs un webtoon. Et oui, dans le fond, après la vision, c’était pourtant logique. Miike aura réussi à trouver son public en livrant des films violents, et parmi ses œuvres maitresses, on trouve Ichi the Killer, adaptation d’un manga, et surtout, à la même période, on trouve la mini-série MPD Psycho, avec laquelle Connect partage des points communs. Adaptation de manga d’un côté et de webtoon de l’autre, un côté violent et grotesque dans les deux cas, un héros en quête d’une part de lui-même aussi dans les deux cas, que ce soit physiquement ou mentalement, et un tueur en série traqué, là aussi dans les deux œuvres. Plus flagrant, il y a les petits détails, le tueur de Connect faisant des œuvres d’art avec ses victimes tandis que l’on trouvait le côté artistique également dans le premier épisode de MPD Psycho, avec ces fleurs plantées dans le cerveau des victimes.

Des ressemblances, il y en a d’autres, avec ses flics parfois un peu grotesquement efficaces (il y avait des passages musicaux et des présentations sur scène avec figurines dans MPD Psycho, ici un détective saigne du nez quand il a une preuve tangible devant les yeux), et même d’autres au fur et à mesure de l’intrigue. Même dans le ton, on trouve des similitudes, et visuellement, on est bien là face à du Miike pur jus. Connect, extension logique de l’œuvre du monsieur ? Sans doute oui, dans ses qualités, mais aussi dans ses défauts, car Connect est loin d’être parfait. Notamment scénaristiquement, puisque la série de six épisodes alterne les bons coups, et les gros ratés. Durant le premier épisode en tout cas, moi j’y croyais, avec Ha Dong-soo qui se retrouve avec un œil en moins après avoir été kidnappé par des trafiquants d’organes, et qui se retrouve connecté à un tueur en série via son œil qui lui a été greffé. Simple, pas férocement original (on pense par exemple à Souvenirs de l’Au-Delà, ou au sketch de Tobe Hooper pour Body Bags), mais une base plutôt solide pour une courte série. Bon, on rajoute rapidement le fait que notre héros à une capacité spéciale, celle de se regénérer, et donc, il ne peut pas mourir. Encore une fois, rien d’original, surtout lorsque l’on voit vers quoi tout cela se dirige (avec par moment un message rappelant X-Men, la différence, les capacités, l’humanité qui a peur, tout ça), mais pourquoi pas. Surtout que dès le premier épisode, on se rend compte de certaines qualités évidentes de la série. Un côté grotesque s’invitant parfois dans le récit et rappelant que c’est bien Miike à la barre par exemple, une technique bien rodée, quelques moments violents qui font mouche et un casting le plus souvent compétent. Et aussi le fait que Miike balaye en trois plans la romance obligatoire. Mais il y a aussi les à-côtés, qui font moins plaisir.

Il y a par exemple le lien entre notre héros et le tueur en série Oh Jin-seop. Le fait que notre héros soit différent aurait pu être une raison suffisante pour justifier le fait qu’il voit à travers les yeux du tueur, mais non, on lui rajoute un déclencheur. Et ce déclencheur, c’est… la musique. Les personnages mettront d’ailleurs tout de même trois épisodes avant de comprendre ce que l’on avait compris au bout d’un épisode, mais bon. Ce choix via la musique, il est risible, surtout qu’il interviendra même lors du final. Au niveau des ratés, signalons également, comme souvent en Corée, ce qui concerne la police, inefficace et finalement assez inutile au récit, et venant donc assez souvent ralentir le rythme d’une intrigue qui en soit, aurait très bien pu tenir en un long métrage de deux heures. Et puis il y a ce dernier épisode, où Miike se lâche parfois, dans la violence, mais qui dans son propos, dévie parfois énormément des prémices de la série, sans doute pour donner de l’ampleur à l’ensemble et nous achever sur un twist, mais tout cela ne fonctionne, pour rester poli, que très moyennement. Et tout ça, c’est dommage, car Connect oui a quelques atouts, on a envie de suivre cette aventure malgré ses failles et ses égarements. A l’image du dernier long métrage de Miike (Lumberjack the Monster donc), c’est très bancal, on se dit que ça aurait pu être bien meilleur, mais ce n’est jamais désagréable et mine de rien, on passe un bon moment.

Les plus

De belles choses visuellement
Par moment intéressant et prenant
Ça ne recule pas devant le grotesque
Peu original, mais ça permet beaucoup de choses

Les moins

Des choix discutables voire risibles
Le final avec son twist
Les flics inutiles

En bref : Dans le fond, Connect alterne le chaud et le froid, et est donc un pur produit de Miike. De bonnes choses, des idées, de la violence, du potentiel, et à côté, des moments un brin risibles, moins convaincant, et un inévitable twist final dont on se serait passé.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Some nice things visually
♥ At times, interesting
♥ It’s grotesque and Miike goes all the way
♥ Not original, but it allows a lot
⊗ Some stupid choices
⊗ The finale and the twist
⊗ The useless cops
Connect has some good and bad points, so it’s definitely a work from Miike. Good things, ideas, violence, potential, and next to that, some ridiculous moments or less convincing, and a final twist that wasn’t necessary.

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