THE CORPSE WASHER (Pemandi Jenazah) de Hadrah Daeng Ratu (2024)

THE CORPSE WASHER

Titre Original : Pemandi Jenazah
2024 – Indonésie
Genre : Horreur dramatique
Durée : 1h47
Réalisation : Hadrah Daeng Ratu
Musique : Alvin Callysta et Rahadian Winursito
Scénario : Lele Laila

Avec Aghnuny Haque, Djenar Maesa Ayu, Ibrahim Risyad, Amara Sophie, Riafinola Ifani Sari, Ruth Marini, Mian Tiara, Vonny Anggraini et Aji Santosa

Synopsis : Après la mort de sa mère qui s’en occupait, Lela reprend ses obligations de nettoyeuses de corps aux pompes funèbres, s’efforçant de découvrir la vérité derrière la mort de sa mère, mais également d’autres personnes dans le village. Serait-ce une malédiction ?

Fraichement sorti début 2024, The Corpse Washer se traine une plutôt solide réputation derrière lui. Ce qui pourrait, dans le fond, être à double tranchant, tant le spectacle proposé, d’un très solide niveau à bien des… niveaux justement, s’en sort plus qu’admirablement bien là où on ne l’attend pas, et que l’on pourrait presque avouer qu’il échoue quasiment là où on l’attendait. Car lorsqu’on se lance dans l’horreur Indonésienne, en général, on s’attend à des choses en particulier. Une horreur viscérale, très visuelle. Du gore qui tâche. Des démons qui se cachent dans l’ombre. D’anciens secrets familiaux. Et possiblement, un village perdu au milieu de nulle part avec sa propre culture, ses propres mythes et légendes. The Corpse Washer, s’il se déroule bien dans un petit village, et met bien en avant une famille et quelques secrets, tourne le dos au reste. Pire, niveau horrifique, il va même le plus souvent échouer. Mais ce qu’il échoue dans l’horreur, il le réussi ailleurs, notamment dans son intrigue, qui a le don de changer de nos habitudes sur pas mal de points, et dans l’aspect dramatique qu’il souhaite mettre en avant, qui lui, s’avère d’un très bon niveau, de manière même surprenante. The Corpse Washer, tout est dans le titre. La mère de Lela effectue ce métier au sein de leur village, et espère bien qu’une fois qu’elle ne sera plus là, Lela prendra le relais. Elle qui a des rêves un peu plus grands pour son avenir, tandis que son frère, lui, a la voie libre pour faire ce qu’il aimerait. Lorsque la mère perd la vie dans des circonstances étranges, et présageant le meilleur pour la suite du métrage, horrifiquement parlant, Lela n’a d’autre choix que d’avancer, de prendre le relais, et de commencer cette prise de relais par le corps de sa mère.

La mise en bouche de The Corpse Washer surprend. Par ses choix narratifs, par ses personnages bien définis et assez forts, notamment Lela et son frère, Arif, mais aussi au niveau visuel. C’est soigné, très proprement filmé, et les premiers éléments horrifiques du récit, jouant sur les ombres et pouvant dans un sens faire penser à un certain expressionnisme Allemand, et bien ils font plaisir. A partir du moment où Lela trouvera des éléments troublants, au niveau de la mort de sa mère, mais aussi d’autres femmes du village, par contre, le film fait le choix surprenant d’aller, en termes d’horreur, vers la facilité, et de solidifier ses bases dramatiques de manière convaincante. Alors, niveau horreur justement, tout n’est pas à jeter, loin de là, le métrage distille sur ce petit village croyant une ambiance particulière plutôt réussie. Mais dès qu’il tente d’aller vraiment dans une horreur plus frontale, il se fait plus paresseux. Quelques jumpscares prévisibles et qui ne fonctionnent pas vraiment, des apparitions déjà vues mille fois ailleurs, et même par moment quelques malheureux CGI pas forcément glorieux. Même lorsque le métrage semble vouloir mettre en avant les fameux Pocong de la culture Indonésienne, dans une scène mise en avant d’ailleurs en quelque sorte sur la pochette internationale du film, il ne procure pas l’effet escompté. Ça tombe à plat. Pour autant, le métrage, et ce malgré sa durée de quasi 1h50, n’ennuie pas un seul instant, et parvient à captiver, non pas par l’horreur de son récit, mais bien par son récit en lui-même.

Et encore, même niveau horrifique, notamment au début de sa dernière ligne droite, le métrage m’aura eu sur un élément en particulier, me faisant croire à un gros twist, qui n’en était pas un, mais qui, traité le plus sérieusement du monde, a eu l’effet désiré. Bien joué film. D’ailleurs, toute sa dernière partie, une fois que le fin mot de l’histoire est révélé, et que le film peut alors se concentrer sur les répercussions de la vérité, et non plus sur l’horreur qui nous faisait patienter, représente le meilleur du métrage à mon sens, tant le métrage enchaîne alors les moments forts et marquants, et se fait dur envers ses personnages, démontrant alors une horreur bien plus humaine que surnaturelle, et du coup beaucoup plus poignante. The Corpse Washer du coup pourrait bien décevoir ceux voulant un film beaucoup plus traditionnel, avec des attentes habituelles du cinéma d’horreur brut de décoffrage Indonésien. Mais en restant ouvert d’esprit, la proposition d’Hadrah Daeng Ratu, très imparfaite mais plus subtile qu’il n’y paraît, a de bons gros atouts dans sa poche. On se dit même qu’en retirant quelques éléments un peu trop frontaux, et pas forcément réussis du métrage, le film aurait été encore plus solide dans sa proposition. En tout cas, il mérite quoi qu’il arrive un coup d’œil. Il pourrait bien vous séduire.

Les plus

Une histoire intéressante
Des ressorts dramatiques parfois forts
Visuellement, soigné

Les moins

L’horreur en elle-même, peu marquante
Des jumpscares moyens

En bref : Curieux métrage que ce Corpse Washer, assez timide et bancal dans ce que l’on attendait de lui, avec des jumpscares pas fameux et une horreur peu marquante, mais qui grâce à son histoire et ses personnages, parvient à intéresser.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Interesting story
♥ The dramatic part is good and strong
♥ Visually, nicely done
⊗ The horror itself, not that good
⊗ Some mediocre jumpscares
Strange film this Corpse Washer, shy and not that good for what you expected from it, with bad jumpscares et a horror part not that good, but with an interesting story and characters to keep you interested all along.

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