Titre Original : Until Dawn
2025 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h43
Réalisation : David F. Sandberg
Musique : Benjamin Wallfisch
Scénario : Gary Dauberman et Blair Butler
Avec Ella Rubin, Michael Cimino, Odessa A’Zion, Ju-young Yoo, Belmont Cameli, Maia Mitchell, Peter Stormare, Tibor Szauervein, Lotta Losten et Mariann Hermanyi
Synopsis : Un an après la mystérieuse disparition de sa sœur Mélanie, Clover et ses amis se rendent dans la vallée reculée où elle a disparu pour chercher des réponses. Alors qu’ils inspectent une auberge de jeunesse abandonnée, ils se retrouvent traqués par un tueur masqué et horriblement assassinés un par un… mais se réveillent ensuite et se retrouvent au début de la même soirée. Piégés dans la vallée, ils sont forcés de revivre ce cauchemar encore et encore – mais à chaque fois, la menace du tueur est différente, et chaque version est plus terrifiante que la précédente. Alors que l’espoir s’amenuise, le groupe comprend qu’ils n’ont qu’un nombre limité de vies, et que leur seule chance de s’en sortir est de survivre jusqu’à l’aube.
Cela fait quelques temps, on ne comprend plus vraiment ce qui passe par la tête de Sony, si ce n’est des tentatives désespérées d’avoir toujours un peu plus d’argent. Que ce soit au cinéma avec le Sony Spider-verse sans Spider-man ou avec son adaptation d’Uncharted, ou dans le monde du jeu vidéo avec la hausse constante de prix de leur console et leurs remasters/remakes des The Last of Us quasi tous les deux ans… Pour autant, je n’arrive pas entièrement à leur tourner le dos. Car au cinéma, Sony, c’est par exemple aussi certaines bonnes surprises en termes de cinéma de genre grand public, avec Life, The Shallows ou Don’t Breathe par exemple, et forcément, ça joue dans la balance. Pareil au niveau des jeux vidéo, car si on peut pester à juste titre contre la surutilisation de leurs licences phares, et bien leurs jeux narratifs sont malgré tout bons, à la base. Néanmoins, quand on arrive en 2025 et à leurs deux produits phares, à savoir la saison 2 (totalement foirée) de The Last of Us et leur adaptation au cinéma d’Until Dawn, soit un jeu narratif à choix où l’intérêt principal était, et bien, nos choix pour faire survivre ou non les personnages, on se pose des questions. Comment retranscrire ce concept de choix dans un métrage où le spectateur n’a pas le choix ? Faut-il retirer tout ça et simplement adapter son intrigue, pour le coup beaucoup moins intéressante dès lors que l’on retire les choix, puisqu’il s’agît de banal slasher dans un premier temps, puis d’un banal jeu de monstre ? La réponse de Sony et de ses deux scénaristes est simple. Ne pas avoir beaucoup de liens avec le jeu. Until Dawn, oui, ça paraît étrange, mais c’est dans les grandes largeurs une bien mauvaise adaptation du jeu vidéo, puisque ne conservant ni l’histoire, ni le cadre (adieu chalet enneigé), ni ses caractéristiques. Pour autant, au final, ce n’est pas un mauvais film de genre. Paradoxal. La preuve que l’on peut livrer en tout cas une mauvaise adaptation mais un bon film.
Enfin, ne nous emballons pas, Until Dawn n’est pas non plus un film génial, loin de là. Mais il a quelques atouts dans sa poche qui font bien plaisir, surtout en 2025, pour une œuvre dite grand public et sortant sur les grands écrans. Et pour amener un petit quelque chose, on pourrait même dire que les scénaristes ont voulu inclure un aspect très jeu vidéo, ou interactif, en mettant une boucle façon Un Jour sans Fin dans le métrage, avec une menace différente à chaque fois, comme pour jouer sur le nombre de vies possédées par les personnages, plutôt que de tenter bêtement de mettre un système de choix qui n’aurait eu aucun sens. Par contre oui, tristesse de se retrouver avec un groupe de jeunes coincé dans un chalet, mais sans neige, donnant un aspect passe-partout au métrage, et retirant une partie de ce qui aurait pu faire son charme. Dans Until Dawn au cinéma, nous suivons donc plusieurs jeunes, à la recherche de la sœur disparue de l’une d’entre elle, et en suivant quelques indices, les voilà dans un chalet étrange. Une fois leur nom inscrit dans un journal, chaque nuit se répète, avec une menace différente, allant du tueur masqué psychopathe (comme dans le jeu), au wendigo (oui, comme dans le jeu), en passant par d’autres créatures et même un parasite. Pour survivre, simple, ils doivent tout simplement survivre jusqu’à l’aube, brisant ainsi la boucle. Rien de renversant dans les faits, et le fait de retrouver quelques ennemis du jeu vidéo finalement fait plus office de gros clin d’œil appuyé que de véritable choix artistique. Mais alors pourquoi je vous disais que malgré tout, Until Dawn n’est pas un mauvais film ? Simple, ce qu’il propose, au final, il le fait avec sérieux, et surtout il le fait à l’ancienne. Vous voulez voir des membres coupés, des corps qui explosent littéralement et autres joyeusetés du même genre ? Ne cherchez pas plus loin, Until Dawn le propose, dans la limite du raisonnable pour un film de cinéma de ce genre, et le fait surtout en évitant au maximum les CGI, préférant donc les bons vieux effets à l’ancienne, les giclées de sang qui salissent les murs, les vêtements et les visages.
Et à ce niveau, on peut même dire qu’Until Dawn est généreux, en plus d’être rythmé, et forcément, de varier les situations assez vite. On retrouve malgré tout Peter Stormare, qui reprend son rôle du jeu, même si le pourquoi du comment a forcément une tout autre signification, et cela fait plaisir. Et au-delà de ça, nous sommes donc devant une petite série B sans grande prétention, qui tente de donner à son public ce qu’il était venu chercher. Et donc, une série B honnête, même si elle ne réussit pas tout ce qu’elle entreprend. Oui, le lien avec le jeu, surtout dans la dernière partie, sonne faux et totalement forcée. Oui, jamais le métrage ne fera peur, ni même sursauter en réalité, là où le jeu arrivait à placer une ambiance dès le départ. Et oui, son cadre, avec son petit chalet en pleine forêt, ne déborde pas d’originalité et rappelle ce que le genre produit depuis 45 ans au moins. Mais le métrage s’en sort, avec sa générosité, ses effets à l’ancienne, son rythme de croisière bien mené, et même un réel sérieux dans la mise en scène. Vu que je découvrais intégralement l’œuvre de David F. Sandberg avec ce Until Dawn, ce fut donc une bonne surprise, même si je connais la plutôt bonne réputation de certains de ses précédents films (non, pas Shazam 2, je parlais plutôt de Lights Out et de Annabelle Creation, apparemment le meilleur de la franchise). Un réalisateur donc clairement attaché au genre horrifique, et qui semble se faire plaisir après quelques années et deux métrages dans le genre super-héroïque. Sans doute pas un génie, mais un artisan plutôt solide livrant une mise en image propre. Et vu en plus les attentes relativement basses du métrage, c’est encore plus à souligner. On passe un bon petit moment devant Until Dawn. Jamais marquant évidemment, perfectible, avec un casting passe-partout déjà oublié, mais plaisant, saignant, rythmé. Et parfois, il n’en faut pas plus.
Les plus
Une plaisante petite série B
Les effets spéciaux à l’ancienne
Pas mal de menaces bien différentes
Un rythme pas trop mal géré
Les moins
Et mon chalet dans la neige ?
Une structure malgré tout vite répétitive
Un casting et des personnages déjà oubliés
Jamais flippant ou tendu
En bref : Sans être une grande série B, Until Dawn n’est pas la purge attendue. Il change son concept, ses personnages et même le lieu de l’action pour livrer une série B sympathique et surtout sanglante qui divertira sur le moment.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ A good little B movie ♥ The special effects are good, and old school ♥ Lots of different threats ♥ Good pacing |
⊗ What about the snow?? ⊗ It gets a bit too repetitive ⊗ The cast and the characters, already forgotten ⊗ Never scary or too creepy |
It’s not a great film, but Until Dawn isn’t the bad film we all expected. It changes the concept itself, the characters and even the location to deliver a good B movie, bloody and entertaining, nothing more, nothing less. |