BLOODY MILKSHAKE (Gunpowder Milkshake) de Navot Papushado (2021)

BLOODY MILKSHAKE

Titre Original : Gunpowder Milkshake
2021 – Etats Unis / Allemagne / France
Genre : Action
Durée : 1h54
Réalisation : Navot Papushado
Musique : Frank Ilfman
Scénario : Navot Papushado et Ehud Lavski

Avec Karen Gillan, Lena Headey, Chloe Coleman, Paul Giamatti, Ralph Ineson, Adam Nagaitis, Carla Gugino, Michael Smiley, Angela Bassett, Joanna Bobin, Michelle Yeoh et Ed Birch

Synopsis : Comme sa mère, Sam est tueuse à gages. Elle travaille pour une organisation appelée « la Firme ». Alors qu’elle doit exécuter un contrat, elle se retrouve confrontée à un dilemme : mener à bien sa mission ou sauver la vie d’une petite fille.

Lors de sa très discrète sortie en 2021, j’étais passé à côté de Gunpowder Milkshake, qui a eu droit à une sortie au cinéma en France (aux Etats Unis, ce fut une sortie limitée puis Netflix), et qui a eu en prime droit à un nouveau titre débile. Car changer un titre Anglais par un titre Français, on peut le comprendre, même si parfois on a vraiment n’importe quoi. Mais changer un titre Anglais par un autre titre Anglais, c’est le syndrome The Hangover qui devient Very Bad Trip. Mais revenons à nos moutons. J’étais donc passé à côté du film, et il faut dire qu’à la lecture de son pitch, on l’a déjà vu ce film. Le tueur, enfin, la tueuse ici, professionnelle, douée, qui se met sa propre organisation à dos en se trouvant un peu d’humanité et en décidant de sauver la vie d’une enfant. On peut remplacer l’enfant par une aveugle, un vieux, un chien, un immigrant, qu’importe, la formule, on la connait. Encore récemment, on a eu dans le domaine The Shadow Strays, sur Netflix justement, qui était une nouvelle variation de ce « prototype » d’histoire. Pour s’en sortir du coup, deux solutions. L’efficacité explosive, ou un ton fun et décérébré. Et bien Gunpowder Milkshake se situe pile entre les deux, pour un résultat loin d’être désagréable ou déshonorant, mais qui, lors de quelques scènes, montre un potentiel qu’il n’exploitera que rarement. Pas une purge donc, ni un grand film, mais un petit divertissement qui plusieurs fois, montre qu’il a un bien beau potentiel, mais ne sait pas toujours quoi faire avec. Ce qui est vraiment, vraiment dommage. Donc, dans les faits, une histoire que l’on connait un peu trop bien. Sam est une tueuse à gage, douée, comme le fut sa mère avant elle. Et lors d’un contrat de routine, elle décide de sauver une gamine. Après avoir flingué son père ceci dit.

La Firme, derrière le contrat, décline toute responsabilité, et c’est donc un paquet de tueurs, pas toujours capables, qui en ont après Sam. La première demi-heure ne brille clairement pas dans son intrigue, ou bien dans la caractérisation de ses différents personnages. Par contre, le casting attire malgré tout immédiatement notre capital sympathie. Karen Gillan que j’avais découvert dans les deux récents Jumanji joue Sam, et pourquoi pas, son rôle dans Jumanji était déjà musclé et acrobatique. A ses côtés, on trouve Lena Hedley, Angela Bassett, Michelle Yeoh ou encore Carla Gugino au niveau des femmes. Un casting qui fait plaisir. Au niveau des hommes, c’est plus anecdotique, puisqu’ils ont le mauvais rôle (sans que cela ne fasse forcé comme dans le récent Charlie’s Angels, non, ce sont juste des femmes bad-ass et des méchants hommes incapables qui en prennent plein la face). On notera malgré tout la présence de Paul Giamatti en « père spitituel » de Sam, homme important de la Firme. Donc, rien d’extraordinaire, mais le casting attire notre sympathie, jusqu’à ce que débarque la première scène d’action, passé le cap de la première demi-heure. Et là, on s’éclate clairement. Avec son éclairage venant rappeler par exemple The Night Comes for Us (tout en néon bleus et rouges), son thème musical rappelant le western, ces chorégraphies dynamiques et se permettant de placer quelques coups amusants dans le lot, le film passe alors à un autre niveau, ce que viendra d’ailleurs confirmer la scène suivante, sans doute la plus originale du métrage, dans l’hôpital, où Sam doit affronter trois hommes de main alors que ses mains sont anesthésiées, et qu’un scalpel ainsi qu’un pistolet ont été simplement scotchés à ses mains.

C’est du coup violent, amusant, original et ça a quelques bons coups dans sa poche. Pas étonnant, puisque durant cette première heure, Sam se retrouve toujours face à trois adversaires qui sont forts amusants, un des points forts du film. Mais passé ce moment bien fun, le film se calme, laisse le côté fun et original de côté pour se ranger du côté plus classique du genre, avec de multiples fusillades bien plus classiques et que l’on a déjà vu ailleurs, moins d’humour, et un côté beaucoup plus prévisible (le retour de la mère, l’alliance avec le trio de femmes gardant les armes), et ce jusqu’à un final qui veut se la jouer cool stylistiquement mais qui laisse sur notre faim puisque ce qui précédait laisser tout simplement présager plus fou, plus… mieux en fait. Alors, le film reste efficace, et loin d’être désagréable dans son ensemble, mais une petite pointe de déception persiste. Ceci dit, dans le même genre, avouons-le, ça reste bien mieux rodé que Kate, sorti lui aussi sur Netflix, et qui n’a pas, lui, de scènes marquantes ou amusantes, et est déjà intégralement oublié. Pour une histoire aussi prévisible et codifiée, avoir un (petit) divertissement sympathique, c’est déjà pas si mal donc.

Les plus

Un casting qui fait plaisir
Efficace
Les premières scènes d’action, fun, avec des idées
Visuellement, soigné

Les moins

Prévisible sur toute la ligne
La seconde heure, plus classique, moins fun

En bref : Gunpowder Milkshake a de beaux atouts, et reste un divertissement sérieusement emballé sur toute la ligne, mais il laisse ce sentiment de déception, puisqu’il délaisse son petit grain de folie salvateur en cours de route.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A nice cast
♥ Effective
♥ The first action scenes, fun, with ideas
♥ Visually, it’s a good job
⊗ Predictable
⊗ The second hour, less fun, more classical
Gunpowder Milkshake has assets, and remains entertaining, seriously filmed, but it’s a disappointment, as it forgets along the way all the fun after the first hour.

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