Titre Original : Jurassic World Rebirth
2025 – Etats Unis
Genre : Aventures
Durée : 2h14
Réalisation : Gareth Edwards
Musique : Alexandre Desplat
Scénario : David Koepp
Avec Scarlett Johansson, Mahershala Ali, Jonathan Bailey, Rupert Friend, Manuel Garcia-Rulgo, Luna Blaise, David Iacono, Audrina Miranda, Philippine Velge et Bechir Sylvain
Synopsis : Cinq ans après JURASSIC WORLD : LE MONDE D’APRÈS, l’environnement de la planète s’est révélé hostile pour la plupart des dinosaures. Ceux qui subsistent vivent dans des zones équatoriales isolées, aux conditions proches de celles de leur ère d’origine. Parmi ces créatures terrifiantes, trois spécimens renferment peut-être la clé d’un remède capable de changer le destin de l’humanité.
Parler du nouveau Jurassic World, le septième opus de la saga Jurassic, c’est compliqué, qu’importe si on le prend comme un renouveau, un reboot, le quatrième opus de la saga World, le septième opus de la saga Jurassic, un simple film, ou bien le nouveau film du réalisateur Gareth Edwards. Edwards, il est inégal, mais intéressant, que ce soit pour son premier essai avec Monsters, sa vision de Godzilla en 2014, son Rogue One qui parvient malgré des défauts à être le meilleur film Star Wars depuis le rachat par Disney (voire le seul bon film en vrai), ou son The Creator, bijou visuel surtout vu le faible budget pour de la science-fiction au scénario malheureusement vu et revu. Sans doute car, objectivement, on ne passe pas un mauvais moment devant Jurassic World Rebirth, ou Renaissance pour sa sortie chez nous, malgré des longueurs évidentes. Et surtout car objectivement, en passant derrière la trilogie chapeauté par Colin Treverrow, Rebirth se fait bien évidemment meilleur, moins con aussi. Le retour de David Koeep, scénariste des deux premiers films signés Spielberg, Edwards derrière, un casting tout neuf et donc le retour de strictement aucun personnage pour jouer sur le fan service, Alexandre Desplat à la musique, oui, tout ça est alléchant en plus. Et quand on sait qu’Edwards a eu un budget de 180 millions, et que l’on sait ce qu’il a fait avant avec bien moins, évidemment… et bien oui, évidemment, les attentes sont hautes, et les défauts évidents et bien voyants font de ce Jurassic World un paradoxe. Un meilleur film que les précédents sans jamais être exceptionnel, mais une déception encore plus grande. Voire parfois, immense. Et cette déception, elle viendra finalement autant du scénario de Koepp que de la mise en scène d’Edwards. Explications.
Le scénario de David Koepp a la bonne idée de laisser les délires propres aux précédents opus de côté, presque intégralement. Pas de promesses de monde d’après où l’humain coexiste avec une espèce plus dangereuse que lui comme dans l’affreux précédent opus. Bon, il y aura toujours ce délire de manipulation générique que la série adore depuis le premier Jurassic World, mais le scénario a au moins la bonne (ou mauvaise, au choix) idée d’en faire une toile de fond, et de revenir aux fondamentaux. A savoir, moins de personnages, une île unique, une aventure simple qui se limite à un aller-retour sur une île peuplée de dinosaures. Et cette simplicité, c’est ce qui manquait à la saga depuis un bail, elle qui se croyait bien trop intelligente pour son propre bien. D’ailleurs, dans son rythme, on sent bien le retour de Koepp, et d’une ambiance voulue à la Spielberg, avec une première partie finalement très lente, et aucune réelle attaque de dinosaures avant la barre des 45 minutes. Malheureusement, Koepp a oublié en écrivant son scénario un élément très important. Ou deux. Le premier, c’est d’écrire des personnages intéressants. Le film se permet deux groupes de personnages, obligés de se retrouver pour le final, mais en réalité, la séparation en deux groupes vient finalement anéantir tout développement, et le rythme général en prend pour son grade. En gros, on a le groupe scientifique qui rappelle Le Monde Perdu, et le groupe de la famille à sauver qui rappelle Jurassic Park 3. Mais aucun personne n’a de développement, de gros dilemme, de cheminement, de personnalité même en fait. On pourrait dire que c’était le cas de Jurassic Park 3, et c’est vrai, mais avec une durée archi réduite et un seul groupe unique de personnages, le film avait pour lui sa générosité, son rythme. Ce qui vient donc faire défaut à Jurassic World Rebirth. L’autre gros problème du scénario, c’est son envie d’un nouveau dinosaure mutant. Non pas qu’il soit moche. Enfin si, il l’est mais volontairement. Le souci, c’est que le film ne s’en sert jamais, ni ne suggère sa présence, avant bien 1h45 de film, ce qui en fait une menace hyper tardive et jamais marquante.
Quant à son design, finalement, on a plus l’impression de voir un Kaiju issu justement du Godzilla signé Edwards que d’un dinosaure, mutant ou pas. Déception donc, surtout quand sa première apparition dans l’ouverture rappelle elle aussi le Godzilla déjà cité. La déception vient aussi de là. Visuellement, Edwards est appliqué, évidemment, comme souvent, il livre même par moment des scènes très efficaces, sans doute les plus efficaces depuis Jurassic Park 3. Mais sa mise en scène est sans réelle surprise, reprenant la formule Spielberg. Oui, la scène sur l’eau, cette première attaque, elle est top et bien fichue, mais c’est au final un gros clin d’œil aux Dents de la Mer. La scène du radeau sur la rivière est bien fichue, mais rappelle trop Jurassic Park 3. Pareil pour la scène dans la station-service, qui a peur de s’éloigner de son modèle et ne fait que recopier la scène de la cuisine du tout premier opus, ou cette scène dans les conduits qui là vient rappeler Aliens. Mais le pire, ce sera au final que le film n’ose pas faire de mal à ces personnages, à part ceux du fond qui ne parlent presque pas, et celui présenté comme le méchant humain du groupe. Du coup, la tension s’évapore, même lorsque les scènes sont techniquement tendues et réussies, comme la scène d’escalade ou la scène du T-Rex. Elle est là, la vraie grosse déception. Ce Rebirth avait du potentiel, certaines scènes, prises à part, sont les meilleurs dans la saga depuis bien 20 ans (pas dur on me dira), les décors naturels sont magnifiques, les dinosaures convaincants (à quelques plans près un peu ratés), mais il n’ose jamais prendre de vrais risques, il n’essaye même pas de développer ses personnages, et du coup, il laisse sur un sentiment amer. Ni bon, ni mauvais.
Les plus
Splendide nature
Quelques scènes efficaces
Techniquement ça reste solide souvent
Les moins
Des personnages vides
Un film trop timide
Trop d’hommages
En bref : Jurassic World Rebirth est techniquement le meilleur film de la saga World, mais aussi la plus grande déception, car contrairement aux autres, on en attendait bien plus. Ni bon, ni mauvais, juste, un film qui se regarde pendant deux heures et nous rappelle à quel point la trilogie originale était bien.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ The nature is beautiful ♥ A few scenes really work ♥ Technically, it remains strong most of the time |
⊗ The characters, damn ⊗ The film is too shy ⊗ Too many tributes |
Jurassic World Rebirth is technically the best film from the World’s franchise, but it’s also the biggest disappointment, because unlike the others, we expected more. Not good, not bad, just, a film you can watch for two hours, just as a reminded of how good were the three first original Jurassic Park. |