CURSE OF TWITTER (ツイッターの呪い) de Nagae Jirô (2011)

CURSE OF TWITTER

Titre Original : Twitter No Noroi – ツイッターの呪い
2011 – Japon
Genre : Found foutage
Durée : 1h29
Réalisation : Nagae Jirô

Avec … c’est une bonne question

Synopsis : Après avoir laissé un message sur twitter, deux personnes disparaissent dans un ancien hôtel abandonné. D’autres personnes utilisant twitter sont victimes d’événements étranges…

Je ne le dirais jamais assez, mais j’ai toujours eu une certaine sympathie pour le réalisateur Nagae Jirô. Bien entendu, il n’est pas véritablement bon, et il y a fort à parier que même si un producteur fou lui donnait l’opportunité de réaliser un métrage avec un vrai budget, il ne ferait pas de miracle. Mais c’est comme ça, un peu comme Fukuda Yôhei, Nagae Jirô, c’est ce genre de réalisateur débarquait à la fin des années 2000/début des années 2010, et qui s’est obstiné, et continue d’ailleurs à s’obstiner, à rester dans le cinéma de genre fauché. Les années ne rendent pas ses nouveaux essais meilleurs, même si j’avais pour le coup bien apprécié son dernier métrage en date, Kisaragi Station, en 2022. Et puis, au début des années 2010, et même si ce n’était pas du grand cinéma, le monsieur nous avait offert Kokkuri-San, Kotsutsubo, ou encore Sukima Onna. Trois films loin d’être parfaits, ou indispensables, ou pour certains véritablement bons, mais qui montraient malgré tout un certain savoir-faire, ou du moins une envie de bien faire presque salvatrice. Et bien même si je défends le plus souvent le réalisateur face à un public généralement plus méchant (réaliste ?), mais surtout souvent face à un public débarquant devant du vrai V-Cinema sans vraiment savoir ce qu’il fait là, ce ne sera pas le cas avec ce Curse of Twitter que l’intéressé signa en 2011. Un métrage d’ailleurs obscur, puisque rien que pour trouver des informations sur le casting, le moindre petit nom, c’est mission impossible. Pareil pour le reste de l’équipe technique au final. A l’exception de Nagaez Jirô qui « réalise » (notez les guillemets), on ne saura rien de Curse of Twitter, un métrage surfant sur la vague des found footage, et qui joue le jeu à fond en entourant l’équipe même du film derrière un voile de mystère.

Ce sera d’ailleurs véritablement le seul véritable mystère du métrage, qui s’avère être un honteux ratage à tous les niveaux, en plus d’être un foutage de gueule intégral, de par son contenu, sa pochette, son titre, tout ce que l’on veut. A croire qu’un producteur s’était dit que les réseaux sociaux, ça prend vraiment une ampleur folle, qu’il y avait un coup à jouer, a trouvé le titre, et puis voilà, le tournage fut lancé, pas grave s’il n’y a pas de scénario, pas de lien, et que cette fameuse malédiction sur twitter n’en porte que le nom. Un peu comme si je glissais demain matin en sortant de chez moi, et qu’on dira que c’était la malédiction de Facebook car j’avais osé regarder mes messages avant de sortir de chez moi. Grosso modo ici, trois intrigues, que l’on essaye de relier en nous disant que oui, twitter est la clé. Une double disparition dans un hôtel abandonné, une femme dans un appartement entendant des bruits étranges la nuit, et l’histoire d’un stalker qui se sert de twitter puis disparaît du jour au lendemain. Oui, le lien est maigre, surtout que déjà en 2011, la Terre entière se servait des réseaux sociaux. Il y avait pourtant sans aucun doute un coup à jouer là-dessus, ce qui aurait rendu le film encore plus d’actualité 12 années après sa sortie, mais rassurez-vous, il n’en sera rien. Titre quelque peu mensonger, pochette qui l’est tout autant car si vous attendez une apparition fantomatique pour vous réveiller, ça ne viendra assurément pas. On le pardonnerait, si le film avait quelque chose à proposer…

Hélas, c’est le vide intersidéral dans le cas présent. Le métrage joue à fond la carte du faux documentaire, à coup de caméra amateur, de caméra portée, de mosaïques pour cacher les visages et de voix déformée, et en abuse, à tel point qu’à l’exception de deux personnages passant leur film assis derrière un ordinateur, on enchaînera parfois les plans où il n’y a tout simplement rien à regarder. Et parfois rien à entendre, tellement les bidouilles sonores y vont à fond, et que le film, conscient de ça, se sent obligé de rajouter des sous titres pour que l’on comprenne au moins de quoi ça parle. L’espace de quelques instants, lors de l’exploration d’un bâtiment abandonné, j’ai voulu y croire pourtant, tout cela réveillant le passionné d’urbex que je suis. Le soufflé est vite retombé, quand après une rapide visite où il ne se passe strictement rien, le métrage passe alors à sa seconde intrigue. Avant de passer encore une fois à une autre intrigue, en perdant de son maigre intérêt à chaque nouvel élément, ce qui est une prouesse en soit. Le pire évidemment, c’est que tout cela n’a même pas la décence de ne durer que 50 minutes ou une heure, mais s’éternise sur 1h30, bien remplie puisque le film en continuant son délire n’a pas de générique, ni de début, ni de fin. Les minutes défilent, l’intérêt voire la vie dans le corps du spectateur fou le camp, sans que jamais rien ne vienne nous réveiller, et au bout du compte, on a là le parfait métrage opportuniste, qui nous fera relativiser sur toutes ces collections sans fin nous présentant des vraies (fausses donc) images de fantômes, mais qui ont, au moins, l’envie de divertir le spectateur.

Les plus

Le titre, la pochette, ce que le film n’est pas en fait

Les moins

Un film vide
Un film moche, avec des mosaïques partout
Il ne se passe rien du début à la fin
Le lien avec twitter ?

En bref : D’habitude, je défends Nagae Jirô, mais soyons honnête, difficile de défendre l’indéfendable. Curse of Twitter, c’est indéfendable, mais sans doute un excellent somnifère.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The title, the cover… everything the film isn’t in fact ⊗ An empty movie
⊗ Ugly, with mosaics everywhere
⊗ Nothing’s happening from start to the ending
⊗ The connection with twitter?
Usually, I try to always be a defender of Nagae Jirô, but let’s be honest 5 seconds here, it’s hard to defend this. Curse of twitter, it can help you sleep tho…

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