Deathloop (2021 – FPS – Playstation 5)

DEATHLOOP

Sortie : 14 Septembre 2021
Genre : Fausse liberté
Studio : Arkane Studios
Éditeur : Bethesda Softworks
Joué et testé sur : Playstation 5
Existe sur : Playstation 5, PC, Xbox Series

Synopsis : Colt Vahn est prisonnier sur l’île de Blackreef. Pour en sortir et briser la boucle temporelle, il devra tuer en une journée huit assassins se faisant appeler les Visionnaires.

Attention, cette review sera courte. Arkhane Studios, j’aime bien de base. Les Dishonored, Prey, du tout bon donc. Mais après la sortie en 2017 de Dishonored La Mort dc l’Outsider, j’ai preqque l’impression que quelque chose à changer. J’aurais aimé dire que tout ça, c’est avec l’achat par ZeniMax, dont fait parti le groupe Bethesda qui va distribuer leur jeu, sauf que ce rachat, il a lieu en 2010, et donc, les perles du studio ne sont pas encore sorties (ils avaient d’ailleurs aidé au level design de Bioshock 2 en 2010, voilà. Alors l’on pourrait parler du rachat de Bethesda par Microsoft en 2020, sauf que là aussi, ça ne concorde pas, le mal est déjà fait, et Deathloop, bien que sortant en 2021, après donc, été très probablement en développement depuis longtemps. Mais voilà, à partir de 2019, Arkhane, c’est surtout Wolfenstein Youngblood (soit le petit spin of que personne n’a demandé et que personne n’a aimé), Deathloop donc, puis Redfall, soit un jeu service multijoueur par un studio qui n’a jamais fait ça. Et à sa sortie, Deathloop fut encensé par la critique, la presse, se tapait des 10/10 sur certains sites connus comme IGN. Un jeu parfait donc ? Absolument pas pourtant. Et si cette chronique sera courte, ce n’est pas car tout est à jeter dans Deathloop, mais car tout ce qui concerne son concept même et sa promesse initiale, et bien ce n’est finalement pas dans le jeu. Du coup oui, ce qui fait normalement la force du studio est absent du jeu. Ironique… Deathloop nous met dans la peau de Colt, un homme qui se réveille tous les matins sur une plage, et va devoir arpenter une île découpées en cinq zones pour espérer tuer au sein de la même journée 8 personnes en particulier, ce qui va lui permettre de briser la boucle et de continuer à vivre sa vie. Un Jour Sans Fin donc, en mode FPS, en shooter, avec le studio Arkhane réputé pour livrer des level design aux petits oignons, et une promesse d’une liberté d’approche…

Totalement inexistante. Car Deathloop est, en réalité, un jeu extrêmement linéaire de 10 heures environ. Alors oui, jamais totalement mauvais. Sa direction artistique, on y adhère ou pas, mais elle n’est pas mauvaise, graphiquement c’est propre, le jeu tourne bien, sans gros bugs majeurs, le feeling des armes même si on a vu mieux ailleurs n’est pas trop mal, on peut par moment customiser un poil ses armes pour un peu plus de fantaisie, le doublage est plus que correct, et le terrain de jeu, une île découpée en plusieurs zones, a la bonne idée de savoir varier les environnements, en plus de faire avancer l’heure lorsque l’on change de zone, et donc, de changer l’ambiance, entre le lever du soleil, l’après midi plus festive et une soirée plus colorée. Tout ça, c’est vrai, ça ne fait pas de Deathloop un mauvais jeu. Le fait de pouvoir, à la manière d’un Bioshock, varier avec une armée dans sa main droite et un pouvoir quelconque dans la main gauche, est évidemment sympathique, et ajoute dans le fond une liberté de gameplay auquel le studio nous a déjà habitué par le passé. Ce qui coince au final, c’est clairement ce qui se cache derrière ce gameplay et derrière ce terrain de jeu. On nous vendait un jeu où il faut éliminer nos cibles, dans l’ordre que l’on veut, de la manière que l’on veut. En bref, un level design pensé comme souvent chez Arkhane pour permettre au joueur de faire sa propre aventure, de choisir son approche. Bourrin ou silencieux, en s’infiltrant ou passant par la porte d’entrée, choisir telle cible au lieu de telle cible. Apprendre par l’erreur. Et si ce dernier point est vrai au début, lorsque l’on débute l’aventure, que l’on ne connait pas bien la carte, et donc, que l’on expérimente, on se rend vite compte que nous sommes en réalité sur un rail peu passionnant.

Si l’on veut finir le jeu, et donc ne pas errer sur une carte pour toujours où les mêmes événements se déroulent à chaque journée, il faut suivre le scénario, et donc, rencontrer chaque cible, pour établir leur emploi du temps, et vite comprendre que la liberté promise est totalement absente, puisqu’il n’y a qu’un moyen d’éliminer nos cibles, et qu’en prime, en plus de voir le cheminement être en réalité cousu de fil blanc, la manière de faire importe peu, puisque l’IA est conne comme la lune, et que l’approche furtive n’est pas forcément conseillée, vu que parfois, ils sont totalement aveugles, et parfois, on nous repère même bien caché. Le hasard donc. Et quand on est repéré, il ne faut pas attendre de miracles, les ennemis foncent dans le tas. Du coup, nous aussi, on adopte cette technique, on se rend sur la carte où il faut, on rentre dans le tas en espérant trouver le bon coin pour dégommer un max de PNJ sans trop prendre de risques, puis on bourrine notre cible, et voilà, on passe à la carte suivante pour la cible suivante, dans l’ordre unique prévu par le jeu.

Et du coup, malgré ses bons côtés, Deathloop devient rapidement ennuyeux et répétitif. Oui, la map n’est pas bien grande, les raccourcis pouvant jouer sur le level design sont beaucoup trop rares, tout finit tout de même par se ressembler, et après quelques heures, je n’avais qu’une seule envie, c’était d’en voir le bout pour ne plus en entendre parler. Alors oui, le jeu tente quelques éléments pour que le joueur reste alerte et surtout, pour qu’il reste investi, comme le fait que certains codes et énigmes sont uniques, générés aléatoirement, et que du coup, il faudra en effet chercher, dans le jeu, et non pas la solution sur internet. Mais en réalité, plus de hasard dans la trame même, le déroulement du jeu, aurait été bienvenue, car là n’est qu’un petit élément que l’on passe vite sous silence tant tout le reste est archi dirigiste. Le jeu a le bon concept, oui. Mais il a presque peur de l’appliquer. Un peu comme s’il avait peur que si le joueur a vraiment trop de liberté, qu’il soit perdu. Du coup, on suit les indices, on suit les marqueurs, on suit les quêtes en cours, jusqu’à ce que le jeu nous dise où aller et dans quel ordre pour parvenir à réussir à briser la boucle temporelle, et voilà, fin. Le problème de Deathloop, c’est à la fois son ambition non respectée, et son markéting qui misait tout sur la liberté du joueur, liberté absente, puisque Deathloop est plus un FPS narratif qu’un bac à sable dans lequel le joueur va s’amuser à expérimenter pour en voir le bout. Et du coup forcément, une fois terminé, aucune rejouabilité, plus qu’à ranger le jeu dans sa boite, et le revendre. Donc oui, pas mauvais, mais une amère déception.

Les plus

Un bon feeling des armes et pouvoirs
Lorsque l’on découvre le concept
En soit, le concept est original
Direction artistique bienvenue

Les moins

Ultra dirigiste, peu de vraie liberté
On s’ennuie assez vite
L’IA souvent aux fraises

En bref : Deathloop fut une très grosse déception. Vendu comme un jeu nous donnant une grande liberté d’approche, on se retrouve au final avec un jeu certes pas mauvais, mais où l’on suit tout simplement le seul cheminement possible si l’on veut le finir. Dommage, et du coup frustrant.

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