Titre Original : Pengepungan Di Bukit Duri
2025 – Indonésie
Genre : Suspense
Durée : 1h58
Réalisation : Joko Anwar
Musique : Aghi Narottama
Scénario : Joko Anwar
Avec Morgan Oey, Omara N. Esteghial, Hana Malasan, Endy Arfian, Fatih Unru, Satine Zaneta, Dewa Dayana, Faris Fadjar Munggaran et Florian Rutters
Synopsis : Indonésie, 2027. Edwin, un jeune professeur remplaçant dans une école pour jeunes délinquants, voit l’école se transformer en champ de bataille.
C’est presque devenu un rituel maintenant, mais chaque année, nous avons droit au nouveau film de Joko Anwar. La petite subtilité c’est que ce coup-ci, ça sort sur Amazon Prime, du coup, c’est disponible, partout dans le monde, depuis le 15 Août. Et vu que la MGM, et donc, Amazon, co-produit, c’est un peu normal dans le fond, même si le film aura eu droit à sa sortie cinéma… uniquement en Indonésie, en Avril. Qu’importe, ce n’est pas comme si, à l’exception des deux The Raid et ça commence à dater, le cinéma Indonésien arrivait sur les écrans de cinéma. Non, quand on est chanceux, ça arrive sur Netflix ou Amazon Prime, et le cas contraire, il faut se tourner vers l’import. Le nouveau film de Joko Anwar donc, et bien il fait plaisir, car au lieu de nous livrer un autre film d’horreur, après avoir signé l’année précédente Grave Torture, et encore avant les deux Satan’s Slaves ou encore Impetigore, le réalisateur change un peu de registre, sans changer son fusil d’épaule. Ce sera donc toujours violent, mais ce coup-ci, le métrage va nous plonger au cœur d’émeutes dans un futur dystopique, où la communauté Chinoise est très mal vue en Indonésie. Et en 2027 donc, ça éclate à Jakarta, une nouvelle fois. Comme protagoniste, nous avons Edwin (Morgan Oey, vu dans Death Knot, et un petit rôle dans The Night Comes for Us), un professeur, d’origine Chinoise, qui va d’école en école, recherchant activement le fils de sa sœur. Et d’entrée de jeu, avec cette ouverture, un flashback plaçant les personnages et leurs traumas, le métrage annonce la couleur, ce sera bruyant, sanglant, immoral parfois, mais toujours prenant, bien rodé, et surtout tendu. Ici, nous sommes dans un pur film de tension, qui prend son temps pour placer ses enjeux, avant de faire exploser la violence. Une violence souvent crue, réaliste.
Et Joko Anwar prouve qu’il est donc bien plus qu’un réalisateur de film d’horreur, ce que sa récente carrière peut laisser penser au grand public, avide de sang, car finalement, comme dans Grave Torture et le second Satan’s Slaves notamment, il se montre ici maître dans l’art de faire monter, doucement mais sûrement, la tension, en plaçant ses pions face à sa caméra, entre ce professeur rentre-dedans mais pas invincible loin de là, et ses élèves pour la plupart plus proches des délinquants, le tout dans une ville au climat hostile qui ne demande qu’à exploser. Et forcément, ça finira par exploser, transformant alors le film en huis clos dans les couloirs de l’établissement scolaire, réduisant alors aussi son nombre de personnages pour se concentrer sur l’essentiel, à savoir, la survie, avec des personnages prenant des décisions de plus en plus radicales, ce qui rend le retour en arrière impossible. Ces fameux moments où l’on se dit que l’on est allé trop loin et qu’il faudrait arrêter les dégâts, mais que c’est justement parce que l’on est déjà allé trop loin qu’on ne peut plus faire marche arrière. The Siege of Thorn High est donc un film à suspense extrêmement bien rodé, qui prend aux tripes, et que l’on pourrait presque considérer comme un modèle du genre, si le verdict ne faiblissait pas dans sa dernière ligne droite, pas mauvaise, mais qui enchaîne alors les hasards et moments évidents, que l’on sentait venir depuis longtemps, mais que l’on aurait préféré que le film évite. Car oui, Edwin, depuis le début, on le sait, il cherche le fils de sa sœur, et croit l’avoir trouvé. Evidemment, ce serait trop simple, et le spectateur un brin rodé aura la solution bien avant que le film ne la donne.
Si bien qu’au final, on espère que le film évitera de la donner, mais non, il se réserve ses derniers moments pour ses révélations, qui tombent un peu à l’eau, tout comme le retour d’un personnage de l’introduction, comme pour boucler la boucle certes, mais qui semble un peu forcé, de trop. Au final, on pourrait presque se dire que le métrage aurait mieux fonctionné en retirant tout simplement cette petite sous-intrigue de la recherche du fils, pas envahissante, ne prenant pas tant de temps que ça à l’écran, mais qui du coup, justement, semble un peu de trop quand tout ce qui est à côté est hyper efficace. Cela aurait en plus resserré un peu le récit, rendant sa tension encore plus palpable. Mais tout ça, évidemment, c’est pour pinailler, car jamais aucun film n’est parfait, et ce sont aussi les petites erreurs qui rendent certains films plus que bons, et attachants. C’est également le cas pour The Siege of Thorn High, terriblement efficace, très prenant, classique mais classieux de sa première à sa dernière minute, et montrant que le réalisateur n’a pas besoin de ressorts fantastiques pour rendre ses récits troublants et prenants. Car ça a beau se dérouler dans un futur super proche (2027 donc), l’on pourrait dire que ce n’est au final qu’un tout petit détail pour dire que tout ça pourrait arriver plutôt que pour nous dépeindre un futur alternatif ou mettre en avant l’avenir. Non, vraiment, le métrage malgré ses défauts reste très bon, et l’amateur de cinéma Indonésien dans sa globalité y trouvera son compte.
Les plus
Une tension très bien gérée
Hyper efficace
Filmé de très belle manière
Une violence qui fait mal
Les moins
Des derniers moments un brin décevants et faciles
En bref : Joko Anwar prouve encore une fois avec The Siege of Thorn High qu’il maitrise son art et sa caméra, nous livrant un film plein de tension pour un quasi huis clos en milieu scolaire.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ A very good tension ♥ Very effective ♥ Well shot ♥ The violente hurts, it’s painful, it works |
⊗ The last part, a bit cliché and predictable |
Joko Anwar proves once again with The Siege of Thorn High that he is in control of his art and camera, delivering a tensed film in a school. |
Absolument d’accord avec toi, sur les points négatifs aussi.