Titre Original : Death of a Unicorn
2025 – Etats Unis
Genre : Horreur ironique
Durée : 1h47
Réalisation : Alex Scharfman
Musique : Giosuè Greco et Dan Romer
Scénario : Alex Scharfman
Avec Jenna Ortega, Paul Rudd, David Pasquesi, Anthony Carrigan, Richard E. Grant, Téa Leoni, Will Poulter et Jessica Hynes
Synopsis : Elliot et sa fille adolescente Ridley écrasent accidentellement une licorne. La famille Leopold, propriétaire d’un labo pharmaceutique, ne tarde pas à s’emparer de cette créature magique et leurs scientifiques découvrent que sa chair, son sang et, surtout, sa corne sont dotés de propriétés curatives surnaturelles, que les Leopold cherchent à exploiter.
Death of a Unicorn, tout un programme dès le titre, qui est sans doute la plus grande curiosité. Imaginez un peu, un film avec un animal tueur, mais au lieu du classique requin, crocodile, ours ou qu’importe, une licorne. Avec en prime, un casting sérieux avec Paul Rudd et Jena Ortega dans les rôles titres, et quelques têtes connues (ou oubliées) dans les rôles secondaires, et A24 à la production, avec par exemple Ari Aster parmi les producteurs, ça fait envie non ? Alors, je ne vais pas vous mentir, je n’ai pas passé un mauvais moment devant Death of a Unicorn, mais en faisant le choix de l’humour, de l’ironie, et donc d’exploser ce qui est normalement le sous-texte de ce genre de film en le mettant au premier plan avec une certaine lourdeur, le métrage se tire dans les pattes et n’est pas aussi pertinent qu’il voudrait l’être. Parfois drôle, parfois bien vu, mais aussi parfois bien trop timide et donc, trop rentre-dedans avec son sujet qui nous tape sur l’épaule pour nous montrer ce que l’on savait déjà depuis des années et des années de films de créatures. Oui, les riches, c’est le mal, ils ne pensent qu’au profit, tout ça tout ça, et face à une créature qui n’est pas censée exister, ils ne pensent qu’à faire encore plus de profit, qu’importe combien de personnes doivent mourir sur la route. Car le profit est pavé de bonnes intentions…. Non je m’égare. Ici, classique, un père et sa fille sont en route dans une réserve naturelle pour un weekend avec la riche famille à la tête d’une entreprise pharmaceutique. Le père est avocat, sa fille est adolescente et donc, rebelle et jouée par Jena Ortega qui sera donc une adolescente rebelle jusqu’à ses 30 ans au moins, le père à la tête de la société est malade par un cancer, et sa famille est perchée comme pas permis. Et en route, évidemment, une licorne, qui vient heurter la voiture de notre gentil père avocat. Ou l’inverse. Et hop, une licorne morte.
A partir de là, le film plonge la tête la première dans l’absurdité de la situation, avec ses personnages perchés, ces dialogues pleins d’ironie, et si le message qui nous explose constamment au visage devient lourd, les 45 premières minutes du film surprennent néanmoins. Car jamais dans le genre on n’avait vu un film inverser la tendance, mettant le côté « film de monstre » en arrière-plan et son message au premier plan. Les films critiquant le capitalisme, les méchantes sociétés qui détruisent la nature, il y en a, par paquet de 100, mais ce n’est en général jamais le cœur même du film, qui reste, la plupart du temps, rattaché à son genre, que ce soit le film d’aventures, le film de monstres, ou malheureusement parfois les deux à la fois (Alien la Créature des Abysses de Margheriti en 1989, pour aller dans le bis pas glorieux et rital). Ici, la fameuse licorne, elle est écrasée dès le départ, et si l’on sait pertinemment que ce sera le début des emmerdes, que d’autres licornes rodent probablement dans les environs, le film retarde tout ça, étant en premier lieu un film de personnages. Jamais désagréable, parfois amusant, avec des acteurs qui semblent tous s’éclater en réalité, mention particulière pour Will Poulter (The Revenant, Midsommar), parfois totalement en roue libre et donc, délicieusement amusant, ou Téa Leoni, perchée et un peu cruche, mais loin de ne devoir que crier comme ce fut le cas dans le sous-estimé Jurassic Parc 3. Mais souvent un peu vain et lourdingue à force d’enchainer les situations comme pour appuyer une nouvelle fois son message lourdement, à coups de gros sabots (de licornes ?).
Quand enfin le film se décide à changer son fusil d’épaule, enfin, doucement, ne délaissant jamais son côté parodique de son propre message, en faisant intervenir donc des licornes tueuses et en changeant cette comédie à messages en film de monstre devant jouer sur le suspense et la tension, ça se réveille, ça a parfois quelques idées sympathiques de mise en scène (ah le coup du plan façon Versus de Kitamura, à travers la plaie béante d’une blessure), mais ça paraît néanmoins souvent trop gentil, surtout que l’on se moque un peu du sort réservé aux personnages, pour la plupart antipathiques au possible, même Paul Rudd, qui passe 90% du temps à être passif et à suivre le groupe. Jena Ortega, qui semble être la seule à avoir la tête sur les épaules dans ce bordel, reste en plus totalement sous-exploitée. Mais encore une fois, si d’un certain point de vue, Death of a Unicorn est un ratage, il demeure sympathique à suivre, parsemé de quelques moments qui font mouche, de quelques moments funs et bien trouvés. Dommage qu’il ne fasse pas au final pas plus de choses avec sa menace, originale dans le genre, puisque la licorne ne semble être plus qu’un simple prétexte pour taper sur les riches et les sociétés, plutôt qu’un réel élément apportant de la fraicheur au récit. Dommage. Un coup d’épée dans l’eau, pas désagréable mais vain.

Les plus
Le casting semble s’éclater
Quelques moments amusants
C’est mignon les licornes non ?
Les moins
Un message jamais subtil et souvent lourdingue
Pas toujours drôle
Trop gentillet dans son aspect horrifique
En bref : Déception que ce Death of a Unicorn, qui gère plutôt mal sa menace d’ailleurs et se fait bien trop insistant sur tout le reste. Alors, on passe malgré tout un moment sympathique, certains gags font mouche (mais pas tous), mais c’est la déception qui prime.
| A FEW WORDS IN ENGLISH | |
| THE GOOD | THE BAD |
| ♥ The cast seems to have fun ♥ A few fun moments ♥ Unicorns are cute right? |
⊗ The message is not subtle and often in your face ⊗ Not always funny ⊗ Too nice in the horror’s department |
| Death of a Unicorn is a disappointment, with a threat not well handled and too insisting on everything else. It’s not a bad moment of course, a few jokes are working, but still, it’s a disappointment. | |




















