OPUS de Mark Anthony Green (2025)

OPUS

Titre Original : Opus
2025 – Etats Unis
Genre : Suspense
Durée : 1h43
Réalisation : Mark Anthony Green
Musique : Danny Bensi, Saunder Jurriaans, Nile Rodgers et The-Dream
Scénario : Mark Anthony Green

Avec Ayo Edebiri, John Markovich, Juliette Lewis, Murray Bartlett, Melissa Chambers, Tony Hale, Stephanie Suganami, Mark Sivertsen et Amber Midthunder

Synopsis : Le retour d’une pop star après une disparition de plusieurs décennies.

Il n’y a pas si longtemps, les films issus du label A24 étaient pour la plupart des succès, en plus de récupérer des avis à la fois du public et des critiques positives. D’une large partie du public en tout cas. Everything Everywhere All at Once, Civil War, Talk to Me, Hereditary, Lady Bird, Heretic. Même en revenant à leurs débuts, en 2013, on pouvait y voir des films qui certes, divisent, mais s’avèrent souvent intéressants, comme Spring Breakers, The Bling Ring, Enemy ou encore Under the Skin. Mais depuis peu, cela ne semble plus vraiment être le cas, et les déconvenues au box-office sont bien visibles, que ce soit avec le dernier Ari Ester, Eddington, le dernier Spike Lee avec Highest 2 Lowest, la tentative de Dwayne Johnson pour prouver qu’il pouvait sortir de sa zone de confort avec The Smashing Machine… Et il y a les deux cas Death of a Unicorn et Opus, qui sont passés relativement inaperçu en plus de ne pas avoir de grands avis, et qui dans les deux cas, auront zappés la case cinéma en France pour sortir directement en VOD. Le constat est en réalité le même pour les deux films. Des idées, un bon casting, une mise en scène propre, mais des films bancals, ne sachant pas réellement quoi faire de leurs idées. Dans Opus donc, le premier long métrage signé Mark Athony Green, qu’il écrit également, il s’agît du retour d’une pop-star après 30 années de silence, sur le point de sortir un nouvel album, et qui invite six personnes à venir découvrir l’album dans sa résidence, dans l’Utah. John Markovich tout en surjeu est Alfred Moretti, la pop star, tandis qu’on trouve parmi nos invités Ayo Edebiri (un paquet de voix pour des dessins animés, de Vice-Versa 2 à Spider-Man Across the Spider-verse), Juliette Lewis (Les Nerfs à Vifs, Tueurs Nés, Strange Days) et quelques autres. Arrivé sur place, le doute plane immédiatement.

Moretti semble en effet être à la tête d’une secte, il est entouré de ses fidèles, avec costumes à l’identique, rites étranges. Et comme on est au cinéma, personne ne se doute de rien, à part notre héroïne Ariel, et le spectateur. Les pistes du métrage sont nombreuses, l’on pourrait dire que ses influences le sont tout autant. L’on pourrait y voir une critique du milieu de la musique, une critique du lien entre les stars et leurs fans, du culte de la personnalité dans le show bizz (le réalisateur pensait-il à un certain groupe avec un certain acteur où en payant, on peut se taper un weekend sur une île avec lui en s’habillant tout en blanc ?), mais aussi une critique entre un artiste et la presse. Dans les faits, oui, tout est là, à l’écran, noir sur blanc, entre les fans qui campent à l’entrée de la demeure pour espérer voir leur idole, cette presse trop aveuglée pour voir la vérité qui est juste sous leurs yeux, l’aspect sectaire de Moretti et de sa « famille », ou encore justement Moretti. Niveau influence, comment ne pas penser à d’anciennes productions A24 justement, comme Midsommar, ou alors à Get Out. En bref, des influences loin d’être mauvaises, et des idées et pistes passionnantes, et bien réelles. Si l’on ajoute donc à tout ça un soin assez méticuleux pour la mise en scène, carrée et élégante, et un casting qui fait plus que le boulot, notamment John Malkovich, on fire et qui en fait constamment des caisses, et Opus a de vrais bons atouts. A cela, l’on pourrait ajouter évidemment, important pour ce type de production, la musique, et leur mise en image. Plusieurs morceaux (réellement chantés par Malkovich) sont présents dans le métrage, et en plus d’être des morceaux assez entrainants et d’être un brin kitch dans leur mise en image, cela donne une réelle identité et crédibilité au personnage et à son univers.

Tout ça, c’est bien beau. Le visuel, le casting, la musique, les différentes pistes. Surtout que la plupart de ses pistes arrivent assez tôt dans le récit, ce qui donne pleinement le temps de les développer et d’en faire quelque chose. Et c’est là qu’Opus, sans s’écrouler puisqu’il demeure néanmoins un métrage tout à fait regardable, déçoit, puisqu’il ne semble pas savoir quoi faire de toutes ces pistes, au point de n’en exploiter quasiment aucune, passant de l’une à l’autre assez rapidement, sans fouiner bien plus loin que la surface de ses thématiques. Ce qui n’aide pas, c’est au final l’espacement entre les différents twists et éléments venant réellement faire avancer l’intrigue. On a Ariel qui doute dès son arrivée, les comportements étranges de Moretti, le personnel qui surveille tout le monde, mais il faut attendre au final une heure de métrage avant que le tout ne passe la seconde, ne se bouge et ne décide que oui, nous avons attendu assez longtemps et qu’il est donc temps de confirmer toutes les craintes d’Ariel. Alors, c’est bien beau, mais c’est trop tardif, trop timide aussi. Pour rester dans les influences du métrage, Midsommar aussi prenait tout son temps alors que l’on voyait venir pas mal d’éléments longtemps à l’avance, mais le métrage savait récompenser le spectateur avec quelques moments éprouvants et troublants. Ce qui n’est pas le cas d’Opus, plus timide et trop à la surface des choses, et sans doute en voulant explorer trop d’aspects, il n’en explore véritablement aucun. Dommage.

Les plus

John Malkovich qui en fait des tonnes
La bande son très sympa
Visuellement, c’est carré
Des idées, des pistes

Les moins

Trop de pistes et aucune d’exploitée vraiment
Des moments évidents mais qui se trainent
Trop timide, pas assez choc

En bref : Opus avait tout pour lui, entre son visuel ultra appliqué, son intrigue voulant taper sur le fanatisme, la presse, les idoles, son casting solide, mais à force de brasser des thématiques pour ne rien développer, en plus de se trainer un peu, c’est surtout la déception qui prime..

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ John Malokovich is on fire
♥ The nice soundtrack
♥ Visually, it’s strong
♥ Ideas, leads
⊗ Too many ideas and leads never explored
⊗ Some obvious moments
⊗ Too shy, not enough shock value
Opus has a lot, between strong visuals, story talking about fanatism, press, idols, as well as a solid cast, but it tries to talk about too much without developing anything, and it’s a bit too slow. Disappointment!

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