BABY CART 3 : DANS LA TERRE DE L’OMBRE (子連れ狼 死に風に向う乳母車) de Misumi Kenji (1972)

BABY CART 3 : DANS LA TERRE DE L’OMBRE

Titre original : Kozure Ôkami: Shinikazeni Mukau Ubaguruma – 子連れ狼 死に風に向う乳母車
1972 – Japon
Genre : Chanbara
Durée : 1h29
Réalisation : Misumi Kenji
Musique : Sakurai Hideaki et Kamayatsu Hiroshi
Scénario : Koike Kazuo et Kojima Goseki

Avec Wakayama Tomisaburo, Tomikawa Akihiro, Kâto Go, Hamada Yûko et Yamagata Isao

Synopsis : Ogami Itto, toujours accompagné de son fils Daigoro, âgé de trois ans, rencontre un rônin nommé Kanbei, contre qui il refuse de se battre en duel, avant de sauver une prostituée, ce qui lui vaut des ennuis avec un clan local. Itto est alors chargé par le clan d’assassiner un magistrat corrompu pour leur compte.

Après deux opus cultes et fort réussis, la saga Baby Cart continue, toujours avec Misumi Kenji à la barre, et Wakayama Tomisaburo dans le rôle de Ogami Itto, notre sabreur tuant sur contrat. La barre avait été placée si haute avec le second opus qu’on se demande bien ce que ce troisième opus va bien pouvoir nous apporter pour se renouveler et continuer la saga, de six opus tout de même. Le début a le donc de surprendre d’ailleurs, puisqu’en conservant son talent habituel, Misumi ajoute un nouveau personnage important à son récit, avec Kanbei, un rônin. Ouvrant son film sur une scène dure et violente (comme souvent), Misumi introduit son personnage qui arrive après que plusieurs femmes, une mère et sa fille se soient faite violer par des bandits. Kambei se montre immédiatement comme un personnage dur, qui n’hésite pas à faire parler son sabre. Pour régler le souci, il tuera le valet, les deux femmes, et forcera les trois bandits à tirer à la courte paille afin de déterminer lequel des trois est le coupable, et l’éliminer à son tour. C’est après cette scène surprenante et fort réussie que Ogami Itto va rencontrer le rônin, se présenter, et que ce dernier, en apprenant l’identité de ce nouvel arrivant, va vouloir l’affronter. Et alors que l’on pense que cet opus va prendre la voie des précédents, Ogami arrête lui-même le duel avant même qu’il ne commence.

La raison ? Il préfère laisser vivre un vrai samouraï ! Mais qu’est ce qu’un vrai samouraï ? On se pose souvent la question ici, dans la saga des Baby Cart, puisque Ogami Itto lui-même tue pour de l’argent mais en respectant son propre code. Au lieu de nous fournir donc, comme dans le génial second opus, une succession de duels, le réalisateur et ses deux scénaristes vont préférer développer leur histoire, et surtout, se focaliser sur la psychologie des différents personnages. Baby Cart 3 pourra donc dans un premier temps surprendre, puisque même s’il reprend un schéma narratif très proche des deux opus précédents, il se fait la plupart du temps beaucoup plus calme, plus posé. Pour autant, si dans il accorde donc plus d’importance à ses moments de silences, à ses personnages, et se fait par moment moins expérimental, dans le fond, peu de choses changent. Certaines scènes par exemple renverront immanquablement au tout premier opus, Ogami Itto hérite une nouvelle fois d’un contrat sanglant. Mais le plaisir de retrouver Itto est son fils, toujours dans le landeau, fonctionne une nouvelle fois, tant les deux personnages fascinent.

S’il se fait moins innovant, et un peu plus lent dans son rythme comparé aux deux épisodes précédents, Baby Cart 3 n’en demeure pas moins un excellent opus de cette saga d’un haut niveau, et le réalisateur garde le gros morceau de bravoure du film pour son final. Car le long inal du métrage, s’inspirant encore une fois un peu du western italien façon Sergio Leone, possède deux grands moments de choix, en enchaînant une gigantesque bataille, gore et totalement surréaliste, et donc, jouissive, puis un affrontement inévitable pour Itto. La gigantesque bataille, assurément le gros moment du métrage, se fait surréaliste, et le réalisateur utilise toutes les techniques possibles de Itto, et se sert plus que jamais du landau pour nous en donner pour notre argent, et permettre à notre héros de s’en sortir. Dans ces séquences, le réalisateur innove en allant encore un peu plus loin, et nous permet de terminer le métrage sur une note positive, après un début plus calme pour un film dans son ensemble moins innovant, mais toujours fait avec cette même maîtrise caractéristique de la série.

Les plus

Une grande bataille

Un nouveau personnage intéressant

Toujours aussi bon

Les moins

Peu de nouveautés

Un rythme un peu plus lent et posé

 

En bref : Baby Cart 3 n’innove pas vraiment et se fait plus calme, mais délivre encore de grands moments, et la mise en scène de Misumi Kenji est toujours aussi sublime.

2 réflexions sur « BABY CART 3 : DANS LA TERRE DE L’OMBRE (子連れ狼 死に風に向う乳母車) de Misumi Kenji (1972) »

  1. Put** mais qu’est ce que j’aime Baby Cart ! (excuse moi pour mon language lol). Wakayama Tomisaburo est tellement bon dans son rôle, j’adore sa façon de parler ! Le petit est toujours excellent ! Il a une bonne tête. lol.
    La scène de fin est juste sublime ! Le combat entre les deux est rempli d’émotions.

    Misumi Kenji est juste excellent ! J’adore sa trilogie du sabre !

    1. Langage excusé, n’étant pas un modèle de « non-vulgarité » non plus lol. La fin, avec la bataille et le duel, est très réussie, mais bon, comme à chaque fois, le final est très soigné, enfin, l’ensemble du film. Il faudra que je regarde les trois opus suivant, puis les Zatoichi que Misumi Kenji a fait ^^

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading