BEYOND RE-ANIMATOR de Brian Yuzna (2003)

BEYOND RE-ANIMATOR

2003 – Espagne
Genre : Gore
Durée : 1h36
Réalisation : Brian Yuzna
Musique : Xavier Capellas
Scénario : José Manuel Gómez
Avec Jeffrey Combs, Jason Barry, Elsa Pataky, Tommy Dean Musset et Santiago Segura

Synopsis : Emprisonné suite à ses précédentes expériences ayant coûtées la vie à de nombreuses personnes, West parvient malgré tout à s’occuper en poursuivant ses expériences grâce à tout ce qui lui passe sous la main (rats, électricité provenant de l’éclairage de sa cellule,…). Bientôt l’arrivée d’un nouveau médecin-chef va bouleverser la vie du pénitencier. Grand fan des travaux de West, celui-ci en le prenant pour assistant va tenter de poursuivre avec lui ses recherches. L’arrivée à la clinique d’un premier patient puis son rapide décès va tout déclencher : le médecin Howard Philips a en sa possession un reste du fameux sérum de West. La première injection est alors effectuée…

Herbert West revient, et il lui aura fallut plus de 10 ans. Le temps que Brian Yuzna, le réalisateur et producteur, s’installe en Espagne en créant avec Julio Fernandez la société Fantastic factory, lui permettant de réaliser des films de genre en totale liberté pour le marché international de la vidéo. Herbert West, personnage culte de médecin totalement barré, créé il y a bien longtemps par la plume du romancier Howard Philip Lovecraft, auteur de tant d’autres choses adaptées au cinéma avec talent (Dagon, Castle freak) ou pas (Re-Animator 2). Sa première apparition à l’écran fut Re-Animator, de Stuart Gordon, en 1985. Le film est très bien reçu, et révolutionne le genre par un mélange de gore, d’humour, et de sexe. Les trouvailles visuelles sont excellentes. En 1990, le producteur Brian Yuzna décide d’en réaliser une suite, après un premier long réussit: Society. Mais le mélange ne prend pas, le film est un ratage quasi total. 13 ans plus tard, le personnage revient sur le devant de la scène, dans le film le plus maîtrisé de la série. Entre temps, Yuzna aura réalisé une tripotée de films, allant du jouissif (Faust, le retour des morts vivants 3) au mauvais (Progeny), mais ses films ont fait sa renommée, et ce dernier Re-Animator fait plaisir, d’autant plus que le père Yuzna s’est grandement amélioré en réalisation depuis son précédent film, Faust.

Beyond Re-Animator commence par une scène d’introduction façon slasher, histoire de familiariser doucement les jeunes de nos jours avec le style année 80 qui va suivre dans le reste du métrage. Ce petit prologue peut surprendre, mais étant donné qu’il vire très vite au délire, aucun soucis à se faire. Dès le générique, tourné de la même manière que les deux premiers films, et la reprise du fameux thème composé par Richard Band, le fan de la première heure est heureux. Et il le sera pratiquement tout le long du film. Le film peut aisément se découper en deux parties. La première sera en fait très classique, se déroulant de nos jours, dans la prison ou Herbert West est incarcéré. Il continuera ses expériences avec l’aide du docteur Philip. Mais leur route sera barrée par le chef de la prison, prenant en quelque sorte le rôle du docteur Hill des précédents épisodes. Toute la première partie sera donc bien classique, sans surprise, reprenant les temps forts du premier film, se calquant sur son intrigue, tout en l’amplifiant, notamment grâce au personnage de Elsa Pataky, Laura. Elle apportera une dimension différente au film, là où l’héroïne du premier film ne se contentait que de crier et de se montrer nue. Excepté cette nuance très appréciable, le film reprendra l’idée des expériences, des deux docteurs au tempéraments différents travaillant ensemble, du labo secret situé en sous sol. Mais comme toutes les suites, ce troisième opus rajoute tout de même sa touche de nouveauté. Dans le premier, West se contentait de réanimer les morts avec son sérum. Dans le second, il essayait de créer un nouvel être à partir de morceaux de cadavres. Et dans cet épisode, il parvient à transférer de corps en corps le nanoplasma (l’âme) des cadavres afin de les ressusciter en gardant leur conscience.

Et c’est là que la seconde partie commence. Yuzna reste fidéle à lui même, cet homme est fou, et adore le gore, l’humour, et le sexe. Il mélangera à nouveau les trois dans le délire le plus total. Comme dans tout bon film se déroulant en prison, il finira par y avoir une émeute. Plus rien n’est sous contrôle, les prisonniers sont en dehors de leur cellule, les gardiens ne maitrisent plus rien, et les expérimentations de West vont prendre de l’ampleur, et ne plus se contrôler. Le chef de la prison, ainsi que Laura, la petite amie du docteur Philip, vont devenir les spécimens de l’expérience, chacun se retrouvant avec une personnalité différente. Le chef se retrouvera avec la personnalité d’un rat, et marchera comme tel. Les corps coupés en deux sont réanimés, les “zombies” vont faire tout et n’importe quoi, des hommes vont littérallement exploser en s’injectant trop de sérum. La palme reviendra au pénis réanimé, qui va se battre en ombre chinoise contre un rat!!! Rien n’arrête Yuzna, et c’est tant mieux, puisqu’il parvient, en reprenant la structure du premier film, et en la rendant plus intéressante, à faire le meilleur film de la série, dont le moment d’apothéose sera bien entendu le final. Et quelle joie de retrouver Jeffrey Combs dans la peau de ce cher Herbert West.

Les plus
Une bonne suite après le second raté
Personnages un poil plus développés
La dernière demi-heure, gore et folle
Jeffrey Combs
Les moins
Quasi un remake de l’original
Quelques effets numériques ratés

En bref : Yuzna se rattrape totalement. Si dans ses grandes lignes, ce troisième opus ressemble comme deux gouttes d’eau à l’original, Yuzna arrive à lui insuffler une bonne énergie et quelques idées totalement barrées qui font plaisir.

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