BLOOD THE LAST VAMPIRE de Chris Nahon (2009)

BLOOD THE LAST VAMPIRE

Titre original : Blood The Last Vampire
2009 – Etats Unis – France – Japon – HK
Genre : Fantastique
Durée : 1h31
Réalisation : Chris Nahon
Musique : Clint Mansell
Scénario :  Kamiyama Kenji et Chris Chow d’après l’oeuvre de Oshii Mamoru

Avec Ji-Hyun (Gianna Jun), Allison Miller, Liam Cunningham, Koyuki, JJ Field, Kurata Yasuaki et Constantine Greogry

Synopsis : À la veille de la guerre du Vietnam, une base américaine est infestée par d’étranges créatures démoniaques à l’apparence humaine. Une jeune fille répondant au nom de Saya est envoyée sur place par une organisation gouvernementale secrète dans le but de les éliminer. Pour mener à bien sa mission, elle adopte alors l’identité d’une écolière et intègre le collège de la base.

Comme son nom l’indique, et comme tout le monde le sait, Blood The Last Vampire était l’adaptation tant redoutée du court film d’animation du même nom, de 48 minutes. Au départ confié à Ronny Yu, réalisateur plus connu en France pour avoir livré les funs La Fiancée de Chucky et Freddy VS Jason, le film change finalement de réalisateur pour arriver entre les mains de Chris Nahon, réalisateur tout de suite beaucoup moins fun (Le Baiser Mortel du Dragon avec Jet Li). On tombe de haut, mais bon, on n’est pas à l’abri d’une surprise, et le film est doté d’un budget confortable pour ce qu’il doit mettre en image. 30 millions, ce n’est pas rien après tout. Avec une scène d’ouverture reprenant a peut près à l’identique l’ouverture du film d’animation, dans le train, avec des mouvements de caméras assez similaires, on pense que le film privilégie la prise de risque 0. L’actrice Coréenne Ji-Hyun, aperçue dans la comédie My Sassy Girl, interprète Saya, et s’avère plutôt… convaincante, bien que totalement différente de la Saya du film d’animation. En quelques instants, et malgré tous les efforts du monde, on se rend compte que le film, s’il cherche à coller à sa source d’inspiration, n’arrive pas à en capter l’essence, et perd toute son ambiance froide. Malheureusement, on n’est absolument pas au bout de nos peines, puisque Blood The Last Vampire va alors, et en quelques instants seulement, se transformer en comédie involontaire et navrante qui fera pleurer le fan, tout comme le spectateur qui n’y connaît absolument rien. Comme si tout dans le film, de son scénario à sa mise en scène, en passant bien entendu par ses effets spéciaux et sa direction artistique, avaient été pensés dans le but unique de nous faire pleurer (ou rire, suivant l’humeur). Car oui, passé l’introduction, le métrage se transforme en concours, ou chaque scène aura pour but de surpasser la précédente dans la médiocrité la plus totale. Ou soyons franc et direct, dans la nullité la plus totale. Rien ne nous sera épargné, même pour les éléments reprit du film d’animation. Pour le fan, oui, il a le droit, il peut pleurer en criant « Saya » bien fort.

Commençons par les personnages. Si Saya est bien différente, beaucoup moins froide, Ji-Hyun livre une prestation plutôt honnête et rend son personnage un tant soit peu crédible. Vampire, elle travaille pour une organisation secrète. Son but ultime est d’éliminer la chef des démons, jouée par Koyuki. Et là déjà, ça coince. L’organisation secrète et ses agents semblent tout droit sortis d’une production Syfy (et je ne dis pas ça parce que je viens de me taper plusieurs de leurs productions à quelques jours d’intervalle). Même Liam Cunningham ne sait pas trop ce qu’il vient faire là (mais bon, il avait déjà joué dans Card Player de Argento après tout, et La Momie 3… Il faut bien payer ses impôts). Les agents sont ridicules, c’est un point. Mais la palme revient à Koyuki, chef des démons, avec son accent anglais à couper au couteau. Il faut bien avouer que même en étant bilingue, les sous titres sont fortement conseillés. A côté, Tetsuo The Bullet Man, tourné en anglais, est un chef d’œuvre de simplicité anglaise. De plus, les personnages sont le plus souvent creux et inintéressants. Et encore, quand le film leur donne plus de cinq minutes de présence à l’écran. Passons sur les personnages, penchons nous sur l’histoire. Reprenons les grandes lignes du moyen métrage d’animation, le film se permet, étant plus long, de développer certains points, comme le passé de Saya (sans doute la partie la plus réussie… hmm la moins ratée du métrage), l’agence, et se permet un vrai final plus long en dehors de la base militaire et qui va « vouloir » en mettre plein la vue. Retenons bien le « vouloir ». Mot très important, vu que le métrage va se planter dans tout ce qu’il va « vouloir » entreprendre. L’histoire donc, tout en gardant les grandes lignes, va s’éloigner petit à petit de son modèle, et après tout, c’est une adaptation, pas un copié collé. Ainsi, on va nous offrir des combats dans la rue contre des armées de vampire, des poursuites sur les toits de la base, des poursuites en camion tout droit tirée de Underworld 2, des combats de sabre en forêt et dans des petits villages. Un bien beau programme sur le papier.

Mais à l’écran, c’est une autre histoire. Chris Nahon n’était définitivement pas l’homme de la situation. Loin de là. Et on aura beau dire qu’il aura eu tous les soucis de production possible, cela n’excuse pas tout. Sa mise en scène peine à poser une ambiance lors des scènes d’expositions et de dialogues, et lors des scènes de combats, les plans sont parfois illisibles, trop souvent au ralentis, la plupart des plans sont très courts. Dans le fond, c’est pire que du Michael Bay. Ralentis, câbles, caméra qui s’emballe et plans souvent trop courts pour rendre le tout lisible, ou même compréhensible. Un combat s’en sortira mieux que le reste, mais c’est bien peu. Malheureusement, ce n’est pas le pire dans Blood the Last Vampire. Visuellement, dés que le film utilise des effets numériques (et je vous assure qu’il le fait souvent), nous avons affaire à une bouillie visuelle digne d’une Playstation, première du nom (oui oui, la console sortie en 1995 si mes souvenirs sont bons). C’est tout simplement ignoble, et chaque scène d’action en use et abuse. Chaque giclée de sang est numérique, et semble fausse, artificielle (vous me direz, c’est le cas). Le sang ressemble à une boisson gazeuse contenant un peu trop de bulles.  Ce n’est pas tout, lorsque les démons prennent leur véritable apparence, on tombe de haut. L’animation, tout comme le design est tout simplement ignoble et fait mal aux yeux. Lors d’une course poursuite, Saya tente de fuir avec son amie en camion, poursuivis par un démon ailé (oui, Underworld 2 quoi) et ils tombent tous d’une falaise. Le rendu est digne du premier Tomb Raider sur Playstation. De bonne humeur, un bon moment de rigolade. Dans un état normal, un gros gâchis, long, chiant, ridicule. Je vous aurais prévenu !

Les plus
Un bon passage en forêt
Gianna Jun pas si mauvaise et toujours charmante
Quelques beaux décors
Les moins
Les idées ridicules
Les personnages
La grande méchante Koyuki
Les combats peu lisibles
La mise en scène peu inspirée
Le montage chaotique
Les effets numériques ignobles

En bref : Blood The Last Vampire est une adaptation honteuse, qui tente parfois de prolonger l’univers, mais se plante dans tous les domaines. On en rigole, ou on en pleure.

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