Titre original : Rovdyr
2008 – Norvège
Genre : Survival
Durée : 1h18
Réalisation : Patrik Syversen
Musique : Simon Boswell
Scénario : Patrik Syversen et Ninni Bull T. Robsahm
Avec Kristina Leganger Aaserud, Janne Beate Bønes, Henriette Bruusgaard et Jørn Bjørn Fuller Gee
Synopsis : En plein été 1974, quatre jeunes : Camilla, son petit ami Roger, Mia et Jørgen partent pour un week-end de détente dans les bois. Ils s’arrêtent dans une auberge où ils rencontrent quelques habitants aux regards antipathiques et une jeune fille qui, terrorisée, leur demande de l’emmener avec eux. Ils acceptent. Ils repartent enfin en voiture, mais, en chemin, les jeunes sont attaqués par des hommes armés qui les assomment un par un. Ils se réveillent esseulés en plein cœur de la forêt et entendent le son d’un cor de chasse.
Depuis quelques temps, le cinéma d’horreur venu de Norvège s’exporte facilement et se montre surtout d’un bon niveau, comme le démontre la saga Cold Prey ou encore le found footage The Troll Hunter. C’est ainsi que la France eu droit également à la sortie de ce Manhunt, Rovdyr en Norvégien (se traduisant par Prédateurs). Un survival tout ce qu’il y a de plus classique sur le papier, qui respire l’amour du genre à chaque instant, jusqu’à certains de ces choix, autant dans ses qualités et dans ces défauts. Il reste tellement respectueux du genre qu’il aborde qu’il en reste d’ailleurs extrêmement classique dans sa première partie, qui pourra ennuyer le connaisseur. Se déroulant en 1974 (clin d’œil à Massacre à la Tronçonneuse ?) et s’ouvrant sur une chanson écrite et chantée par David Hess pour le score de La Dernière Maison sur La Gauche, Manhunt nous propose de suivre quatre amis en vacances, traversant la Norvège en van (tiens, encore Massacre à la Tronçonneuse), pour passer un weekend en forêt. Pas de neige ni de montages ici comme dans les films cités plus hauts, mais juste une simple forêt, nous ramenant à l’époque de Délivrance et autres survivals. Manhunt ne cherche pas l’originalité, loin de là, et autant son histoire que ses personnages sont convenus.
Personnages qui d’ailleurs énervent durant la mise en place, tant les stéréotypes sont forts et que forcément, voir le (faux) beau gosse du groupe traiter sa petite amie comme une moins que rien tape sur le système. Après quelques minutes, le groupe s’arrête dans une auberge et se heurtent aux locaux peu amicaux, et finissent par embarquer une jeune femme avec eux. Et comme pour l’auto-stoppeur de Massacre à la Tronçonneuse (encore et toujours), cela n’amènera que des soucis, et permettra au film de véritablement démarrer, et de nous permettre de laisser nos préjugés de côté pour savourer un film certes classique mais s’avérant terriblement violent et efficace. Car nos locaux un brin bouseux (décidemment, peu importe le pays, il ne faut pas aller dans les coins paumés) n’y vont pas avec le dos de la cuillère, et n’hésitent pas à faire passer le message et leurs règles à coups de fusil à pompe ou de couteaux taille XXL, forçant ainsi nos quatre amis à se réfugier en pleine forêt avec pour seul et unique but de survivre.
Le titre du film se justifie alors, puisque passé les 15 minutes d’exposition, l’heure restante n’est qu’une chasse à l’homme en forêt, ni plus, ni moins. Si dans le fond, cette heure ne réserve que peu de véritables surprise, avec son groupe qui va se séparer, certaines tensions présentes durant l’exposition qui vont resurgir, quelques parties de cache-cache ou encore bien entendu un personnage qui va se rebeller pour survivre, elle demeure terriblement efficace, et surtout, à défaut d’être originale, bien filmée, bien photographiée, et bien violente comme il faut. Le réalisateur sait ce qu’il fait semble-t-il, et colle souvent au plus près de ces personnages pour nous faire ressentir cette traque dans toute sa tension, et nous surprendre lors de ces explosions de violence fort réussies. La mise en scène se fait donc efficace, le tout aidé par une photographie aux tons délavés (et un tournage avec la Red One 4K, permettant un résultat étonnant en lumière naturelle) et une musique de Simon Boswell (Bloody Bird, Le Maître des Illusions). Grâce à ces quelques atouts, ces excès de violence, et surtout sa durée courte ne permettant que peu d’égarements, Manhunt se fait efficace et tout à fait recommandable, bien qu’il ne réserve aucune surprise.
Les plus
De beaux décors
Une violence sèche
Techniquement solide
Les moins
Un premier quart d’heure qui ne met pas en confiance
Très classique à tout niveau
En bref : Manhunt ne réinvente pas le genre, mais se montre court et efficace, permettant de passer un bon moment.