Titre original : Arachnoquake
2012 – Etats Unis
Genre: Araignées Géantes
Durée : 1h26
Réalisation : Griff Furst
Musique: Andrew Morgan Smith
Scénario : Paul A. Birkett et Eric Forsberg
Avec Tracey Gold, Edward Furlong, Bug hall, Ethan Phillips et Olivia Hardt
Synopsis : Un dangereux séisme a lieu en Louisiane. Outre les conséquences habituelles avec la panique de la population et les routes détruites, une conséquence un peu moins habituelle se produit. En effet, le séisme aura pour conséquence de libérer des araignées cachées sous Terre depuis des milliers d’années, des araignées qui vont se servir des humains comme hôtes pour se reproduire, et grossir.
Des araignées géantes, Syfy et Griff Furst à la mise en scène, aucun doute là dessus, on est en terrain (miné ?) plus que connu. On sait à quoi s’attendre, comme à chaque fois, et pourtant, comme d’habitude, on se lance dans la vision du métrage en espérant pouvoir en rire un minimum pour passer un moment certes con, mais divertissant. Avec Griff Furst à la mise en scène, on se retrouve déjà avec un gage de qualité. Non pas que le réalisateur ai du talent ou des idées de génie, non, loin de là, mais le réalisateur a souvent l’intelligence de savoir ce qu’il réalise et du coup, de ne pas prendre le chemin du film qui se veut sérieux alors qu’il n’en a absolument pas les moyens (techniques, artistiques et autres). Oui, Arachnoquake va prendre le chemin de la série B (très Z) qui n’a pour unique but que de divertir le spectateur tombant par hasard sur le métrage à la télévision lors d’une froide soirée d’hiver. Et ça tombe bien, parce qu’on est en plein hiver. Bref, les araignées géantes, inutiles de faire un topo là dessus, le genre existe depuis des dizaines d’années, parfois mis en image avec sérieux (enfin ça, c’était surtout avant) et parfois avec beaucoup moins de sérieux (maintenant), depuis l’arrivée de magnifiques sociétés que l’on connaît tous, comme NU Image (qui, quelques années plus tôt, stoppa la production animalière pour se lancer dans le cinéma, le vrai, avec Millenium Films, en signant par exemple… The Expendables, Le Dahlia Noir, Bad Lieutenant ! Rassurez vous, ils reviennent aux affaires en 2013 avec Spiders 3D de Tibor Takacs), The Asylum ou bien Syfy qui nous intéresse ici. Mais comme dit, ici, on a droit à Griff Furst à la mise en scène, nommé G.E. Furst au générique. Et le bougre nous avait livré un Lake Placid 3 mauvais, certes, mais oh combien rigolo, avec sa babysitter bulgare, son chauffeur de bus se faisant bouffer l’entre jambe, et sa scène d’ouverture culte de mauvais goût. Oui oui, lui même, il est de retour, et il n’est pas content.
Dans le fond, Arachnoquake n’a rien qui joue en sa faveur. Son histoire est classique, ses personnages caricaturaux, son traitement ne révèle que peu de surprises, ses effets spéciaux vont du très moyen au très mauvais. Une production Syfy de base donc. Car oui, à croire que pour écrire un film Syfy, il faut toujours utiliser la même formule : une catastrophe, des monstres géants, une famille, un membre de la famille à sauver (de préférence, la mère ou la fille, ou parfois, les deux wooooo), mettre quelques caméos d’acteurs venus payer leurs impôts, quelques militaires, un final dantesque que le budget ne permet pas, et un happy ending. Oh, et oui, en général, une fille qui ose se dénuder un peu. Mais Griff Furst, comme pour son Lake Placid 3, bouleverse un peu tout ça. Non pas que Arachnoquake va surprendre ou s’élever au dessus des autres productions, mais le père Furst va amplifier ou détourner certains éléments habituels. La catastrophe ayant lieu dans la scène d’ouverture ne servira au final pas à grand chose, les monstres seront de toute taille et pour une fois, souvent présente à l’écran (malgré le maigre budget), on nous offrira plusieurs familles pour diversifier, et donc, plusieurs membres de la famille à sauver, on aura droit à Edward Furlong dans le casting (quelle est loin l’époque de Terminator 2 quand même…), les militaires ne servent à rien, sinon à mourir de temps en temps bêtement, et attention, pas de nudité ici, mais un bus entier de filles en shorts ! L’effet Lake Placid 3 sans doute. Et tout ça, avec un second degré souvent amusant, voir efficace (note du chroniqueur : je n’étais pas sous substance illicite durant le visionnage du métrage !). L’intrigue commence doucement en nous présentant les personnages, séparés au départ. Nous avons donc une famille (père, fille, fils) dont le fils conduit un bus pour montrer la ville aux touristes. Parmi les touristes, oh surprise, une famille dont la mère est asthmatique, des jeunes inutiles à l’histoire et un couple dont le mari croit sortir du ghetto. De l’autre côté, un chauffeur de bus et des étudiantes en short. Tout ce bon monde va se faire attaquer, et les échanges entre les personnages ainsi que les premières attaques fonctionnent bien. Les effets spéciaux sont moyens, mais on a vu pire, l’animation est plutôt « correcte » et le gars s’en occupant n’a pas oublié de placer les ombres, ce qui est déjà pas mal comparé à d’autres films Syfy.
Bien entendu, le réalisateur ne peut pas en rester là, et après une bonne série de scènes amusantes, avec une attaque dans un supermarché où les pauvres touristes se défendent à coup d’insecticides, ou alors un parfait homerun contre une arachnide (scène d’une stupidité à toute épreuve, qui relève du génie), le réalisateur se lâche, en nous balançant quelques hommages, dont une visite dans le nid des araignées rappelant le gros budget Arac Attack (des galeries souterraines, des cocons, un membre de la famille à sauver). Bien entendu, plus les araignées grossissent, plus les effets spéciaux perdent en qualité, pour arriver à un final rappelant le Spiders de chez NU Image (une production honnête de leur part d’ailleurs), avec une araignée géante de chez géante en pleine ville. Le film accumule alors les idées hallucinantes, comme notre chauffeur de bus se changeant en super héros allant affronter l’araignée, armé d’un fusil à pompe et d’une combinaison de plongée, le tout sur une musique métal augmentant le côté second degré et peu sérieux. Le plus étonnant dans son final, ce sera, outre sa simplicité, comme d’habitude, la capacité des créateurs des effets numériques de changer la taille de l’araignée d’un plan à l’autre. Avançant dans un parking, elle fait la taille d’une voiture, mais dans le plan suivant, alors qu’elle monte sur un building, elle fait facilement la taille de 5 étages. C’est ça aussi Syfy, nous faire rire par leur incompétence et manque de logique. Arachnoquake, c’est tout cela, une bonne dose de second degré, des effets numériques horribles, un rythme très correct, des moments amusants, pour au final un film divertissant.
Les plus
Des idées amusantes
Ça ne se prend pas au sérieux
Les moins
Les effets numériques
Toujours un peu le même schéma d’histoire
Du Syfy pur jus
En bref : Arachnoquake n’est pas le pire Syfy, il fait parfois rire, il divertit et quelques passages relèvent du génie (du mauvais génie, mais génie quand même). A côté de ça, ça reste une production Syfy tout ce qu’il y a de plus classique.