AMITYVILLE : LA MAISON DU DIABLE
Titre original : The Amityville Horror
1979 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h57
Réalisation : Stuart Rosenberg
Musique : Lilo Schifrin
Scénario : Sandor Stern d’après le livre de Jay Anson
Avec James Brolin, Margot Kidder, Rod Steiger, Don Stroud, Murray Hamilton, Natasha Ryan, K.C. Martel et Meeno Peluce
Synopsis : Amityville, banlieue de New York, 13 novembre 1974. Dans une maison bourgeoise, un jeune homme, dans un accès de démence, tue à coups de fusil ses parents, ses frères et ses sœurs. À son procès, il affirme avoir été possédé par une voix lui ordonnant de tuer tous les siens. Quelque temps plus tard, la maison est mise en vente à un prix défiant toute concurrence. La famille Lutz l’achète, malgré la tragédie qui s’y est déroulée. Ils n’y resteront que vingt-huit jours…
Incroyable fait divers, Amityville, avant d’être un film et un livre, est une petite ville non loin de New York, à Long Island, qui fut frappée par un épouvantable fait divers. Une famille entière fut tuée par un des membres. Un an plus tard, une famille s’installe dans la fameuse maison et est victime de soit disant phénomènes étranges. L’histoire fut rapidement romancée pour devenir un roman écrit par Jay Anson. Mais les années 70 marquant le succès des films de genre au cinéma, en particulier des films parlant du diable et d’autres possessions, Samuel Z. Arkoff s’empresse de récupérer les droits du bouquin pour en faire un film à succès, comme le fut quelques années avant L’Exorciste de William Friedkin et La Malédiction de Richard Donner. Il ne s’est pas trompé, puisqu’Amityville fut un gigantesque succès, et connu pas moins de sept suites, un remake en 2005, des spin off DTV bas de gammes dans les années 2010, et bientôt un nouveau film signé Frank Khalfoun (le remake de Maniac), produit par Jason Blum (Paranormal Activity, Sinister) et écrit par Daniel Farrands (Halloween 6). Ce premier opus, lors de sa sortie en 1979, cartonna au box office, si bien que James Brolin, l’acteur principal, sous-payé sur le tournage, récolta 10% sur les intérêts du métrage (soit un bon gros paquet). Une affaire en or, qui fut à l’époque entouré de pas mal de rumeurs, comme par exemple celle que l’équipe fut trop apeurée de tourner dans la vraie maison. Chose totalement fausse, la ville d’Amityville ayant refusé que l’équipe y tourne pour ne pas avoir de mauvaise publicité, préférant oublier l’histoire s’y étant déroulée.
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, le film est devenu culte, eu droit à son remake donc, et continue de faire fantasmer le public. Qu’est ce qui a en effet poussé quelqu’un à tuer un soir toute sa famille ? La scène d’ouverture du film, ne nous donnant aucune explication mais nous montrant la fameuse nuit, est superbe. Le réalisateur (Stuart Rosenberg, qui ne fit pas grand-chose par la suite) ne s’attarde jamais sur la violence et préfère déjà commencer à poser son ambiance. L’effet est fort réussi, et l’architecture extérieure si spéciale de la maison interpelle. Le film reprend un an plus tard, lorsque la famille Lutz achète la maison à bas prix et y emménage. Rapidement, le scénario signé Sandor Stern (qui signa également le scénario du quatrième opus en 1989) espace ces différents éléments fantastiques, préférant jouer la carte de l’ambiance, de l’attente. Excellent choix, puisque Stuart Rosenberg semble dans son élément. Il filme, il faut le dire, divinement bien la maison, personnage à part entière, et la famille. James Brolin (le père de Josh Brolin, vu dans Mondwest en 1973) est excellent dans le rôle de ce père de famille qui peu à peu va perdre pied. Il livre une prestation excellente. Margot Kidder (Sisters de Brian De Palma, mais surtout Superman, et récemment Halloween II) est rayonnante à l’écran, interprétant une mère de famille apeurée avec conviction.
Une histoire de maison possédée, des acteurs au top de leur forme et investis, une mise en scène propre mettant ce qu’il faut en valeur, Amityville a donc tout pour être le film culte à voir absolument donc ? Malheureusement, non ! En voulant surfer sur la vague de L’Exorciste et de La Malédiction, Amityville oublie là un élément crucial. Car poser une ambiance, surtout quand elle est aussi réussie, c’est bien. Faire monter la sauce progressivement, c’est bien également. Mais dans ce cas, il faut que les scènes chocs soient marquantes, et que le final valle le coup après tant d’attente, surtout que le métrage dure malgré tout deux heures ! Hors, Amityville ne propose rien de tout cela. La scène des mouches avec le prêtre, arrivant au final très rapidement, n’est pas marquante du tout, et même plutôt anecdotique. Quand au fameux effet des yeux apparaissent dans la nuit, l’effet en est même risible et pas franchement terrifiant. Amityville fonctionne beaucoup mieux lorsqu’il s’attaque à ce père de famille qui lui devient véritablement effrayant. Malgré tout cela, il faut avouer que la mise en place et l’ambiance posée par le réalisateur sont de très bonnes factures, mais que pour le coup, l’attente dure beaucoup trop longtemps. Nous faire patienter 1h45 avec une tension montant, pour finalement nous offrir un malheureux petit final de 10 minutes peu impressionnant, peu marquant, et ne proposant rien de plus que le reste du métrage, ça fait mal ! On est forcément très loin du film culte que beaucoup pourraient attendre. En comparaison, le second opus, pompant pourtant un peu plus l’Exorciste, s’en sort beaucoup mieux. Quand aux autres…
Les plus
Une mise en scène appliquée
James Brolin et Margot Kidder excellents
Le look de la maison
Les moins
Final décevant
Aucune scène marquante
Beaucoup d’attente pour pas grand-chose
En bref : Amityville a prit un sérieux coup de vieux. Si l’on pourra y retrouver une belle mise en scène ainsi que de très bons acteurs, le rythme peine à convaincre, tous comme les différents aspects horrifiques.