ALICE : RETOUR AU PAYS DE LA FOLIE
2011
Studio : Spicy Horse
Editeur : Electronic Arts
Genre : Aventures
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 3 et Xbox One
Existe sur : PC, Playstation 3, Xbox 360
Synopsis : Alice devra parcourir un pays des merveilles plus ou moins détruit selon les niveaux. En réalité, le jeu se passe à Londres et Alice, devenue folle, n’est donc pas réellement au pays des merveilles (ou de la folie)… Pour découvrir la véritable raison de l’incendie qui a brûlé sa maison et tué ses parents, la jeune fille devra se rendre dans ce pays des merveilles parfois glauque et parfois magnifique en s’enfonçant dans sa folie, afin de retrouver sa mémoire petit à petit, et d’arrêter le Train Infernal qui détruit sa mémoire et sa santé mentale.
American McGee’s Alice datait déjà de 2000. Il aura fallut attendre 11 ans pour voir débarquer une suite au jeu de Rogue Entertainment. C’est cette fois-ci le studio Spicy Horse qui s’y colle, et cela annonce du changement. Changements de la part du nouveau studio, mais aussi des changements logiques, car oui, le jeu vidéo a évolué entre 2000 et 2011. Des changements, il y en aura dans le gameplay, dans les choix graphiques et j’en passe. Alice : Retour au Pays de la Folie, nous propose donc de retourner au pays… oui de la folie, bingo. On y joue donc Alice en vue à la troisième personne, jeune fille à Londres, qui va tenter de découvrir ce qui est véritablement arrivé à sa famille, et derrière l’incendie de la maison familiale. Grosso modo donc, la même intrigue que le premier opus, sur le papier, rien de neuf. Alice, et donc le joueur, va évoluer dans un monde imaginaire, le monde des merveilles, totalement détruit, atteint par la folie, afin de relier les morceaux, de se souvenir de son passé, et de se débarrasser de ses démons. Comme pour le premier opus encore, le jeu prend l’apparence d’un jeu d’action mâtiné de plateforme. On avance dans des niveaux, on explore, on saute un peu partout, on tue des ennemis, on évolue dans l’esprit de la jeune femme, et c’est tout.
Oui, sur le papier, rien de bien folichon et neuf. Les changements s’opèrent dans la manière de faire. D’ailleurs, le jeu a également pas mal de défauts qui pourront en rebuter certains, mais il faut bien se rappeler que le premier opus n’était pas parfait non plus. Car si contrôler Alice, se battre et sauter partout n’a en soit rien de compliquer, quelques défauts vont venir ternir le tableau. Des petits défauts notamment techniques, mais qui pourtant, oui, n’empêchent pas de profiter à 100% du titre si l’on y accroche. Le jeu se découpe donc en plusieurs chapitres, six pour être exact, correspondant à six mondes. C’est assez peu mais bon. Chaque niveau commence en général dans le monde réel, avant de nous plonger dans un monde bien différent à l’intérieur de l’imaginaire d’Alice. Et chaque niveau, grosso modo, contiendra son lot d’exploration, de plateformes, de combats, et de rencontres étranges.
Ce que l’on remarque assez vite, c’est que le jeu fait souvent dans la simplicité dans tout ce qu’il entreprend. Parfois, c’est décevant, et parfois, c’est assurément le bon choix. Alice va ainsi évoluer dans six gros niveaux, ce qui est au final assez peu oui, sauf que les niveaux sont assez grands et que pas mal d’items sont cachés un peu partout pour nous motiver à fouiller et y perdre du temps. De plus, les différents niveaux sont suffisamment variés pour que l’on ai pas franchement l’impression de se faire rouler. Un château de cartes, une maison de poupée, on aura du choix. Et si divers items sont cachés, on se rendra compte que tous les trouver ne sera pas franchement compliqués, les divers chemins n’étant pas si nombreux, mais on les loupera plutôt par précipitation ou par simple oublie d’utiliser telle ou telle fonction. Les niveaux sont donc malgré tout plutôt longs, et certains moments relativement difficiles, même si le level design n’est pas toujours au top. On s’amuse tout de même à explorer tout ça, pour une raison simple sur laquelle je viendrais plus tard.
Mondes immenses à explorer, nombreux sauts pour gravir des châteaux et autres, les développeurs ajoutent à cela la possibilité de rétrécir avec une simple touche, celle de devenir géante à certains moments, et même des mini jeux typés arcade qui sont plutôt bien fun. Mais à côté, il y a donc l’action, les combats. Là encore une fois, l’orientation prise est très arcade. Les ennemis sont nombreux, et Alice a de quoi répondre, avec une arme à bout portant, comme un couteau (notre première arme), et une pour frapper à distance, comme un lance… théière. Normal donc ! Malheureusement, si les combats sont relativement simple et orientés vers un côté arcade plaisant, les différents coups sont peu variés, et se limitent à frapper, à donner des grands coups, ou à tirer à distance. Ne cherchez pas de gros combos ou autres, ou même de coups aériens, rien de tout ça ici. De la simplicité, purement et simplement. Très plaisant, mais finalement rapidement limité. Si dans son ensemble les commandes sont simples et ne posent aucun soucis, il faudra bien avouer que les soucis viennent d’ailleurs, notamment de la caméra, qui va par moment se retrouver perdue. Notamment lorsque l’on fera rétrécir Alice pour emprunter de minuscules petits couloirs (et il y en aura pas mal de passages secrets comme ça). La caméra se collera à nous, Alice se retrouvera bloquée contre des murs ou contre une mauvaise gestion d’un objet, et on pourra crier.
Mais le gameplay n’est pas la grande qualité de l’œuvre, ni même ses combats ou ses énigmes, simples. Ni son scénario d’ailleurs, puisque s’il reste intéressant et que la plongée dans le subconscient d’Alice a de quoi plaire, l’ensemble est très décousu, les révélations sont rares et prennent du temps. Beaucoup pourraient être déçu (moi non, ça m’a plutôt plu même). Mais non, la grosse qualité d’Alice : Retour au Pays de la Folie, c’est son univers. Non pas que le jeu soit une tuerie visuellement, car ce n’est pas le cas, les bugs étant même parfois nombreux, mais son univers en lui même, sa recherche artistique notamment, est parfaite ! Et ce dés le lancement de l’aventure, avec des cinématiques qui semblent dessinées, dans un style glauque, sombre, hallucinatoire et convenant parfaitement à l’univers d’American McGee’s Alice. Mais une fois lancé dans le jeu également, on en prend plein la vue. Le jeu comme dit plus haut, bénéficie d’une direction artistique de haute volée. On évolue dans un univers certes glauque et sombre, mais bourré de détails délicieux, d’idées folles. Que ce soit les personnages (on retrouve le chat), les ennemis, les niveaux, les différents éléments des décors, on se croirait vraiment plongé dans cet univers étrange, et l’on a envie de s’y perdre aux côtés d’Alice.
Ça a totalement fonctionné de mon côté, admirant parfois des décors, des choix artistiques, profitant de certains niveaux où Alice saute de plateforme en plateforme au milieu des nuages. Car si visuellement, la direction artistique fait des miracles, l’habillage sonore de l’univers est également d’un haut niveau, entre d’excellents bruitages, des musiques convenant parfaitement à l’univers et que l’on pourrait écouter en boucle, et même une VF de plutôt bon niveau pour le jeu, puisque l’on a pas le choix entre vf et vo en France. Alors oui, ce Alice : Retour au Pays de la Folie est loin d’être parfait. Il se fait très (trop ?) simple a pas mal de niveaux, n’est finalement qu’un petit jeu très typé arcade dans son gameplay, mais il bénéficie d’un univers bien à lui, un univers certes glauque auquel il faudra adhérer, mais qui bénéficie d’une liberté de traitement salvatrice, rattachée à une direction artistique et sonore qui nous plongent totalement dans cet univers. Alice nous permet de plonger dans une aventure hors du commun, dans le cerveau de son personnage, un conte de fée déformé qui serait en train de s’enflammer et dans lequel on doit remettre un peu d’ordre. Oui, l’aventure vaut la peine d’être vécue !
Les plus
Un univers incroyable
De très bonnes idées visuelles
L’ambiance sonore
Peu de niveaux, mais variés
Les moins
Pas mal de petits bugs
Assez court au final, car simple
En bref : Ce Alice Madness Returns souffre de défauts (comme tous les jeux non ?), mais son univers singulier saura nous plonger pendant environ 10h (parfois moins) dans la folie de son personnage, et l’on aimerait y passer plus de temps.