AMERICAN NIGHTMARE 3 ELECTIONS
Titre original : The Purge 3 Election Year
2016 – Etats Unis
Genre : Thriller
Durée : 1h48
Réalisation : James DeMonaco
Musique : Nathan Whitehead
Scénario : James DeMonaco
Avec Frank Grillo, Elizabeth Mitchell, Mykelti, Joseph Julian Soria, Betty Gabriel, Terry Serpico et Edwin Hodge
Synopsis : Une sénatrice américaine se lance dans la course à l’élection présidentielle en proposant l’arrêt total de la Purge annuelle. Ses opposants profitent alors d’une nouvelle édition de cette journée où tous les crimes sont permis pour la traquer et la tuer…
De toutes les sagas initiées par Blumhouse Pictures, certaines sortent du lot. Alors oui, Conjuring, c’est très sympa, très bien filmé (James Wan quoi) mais ça reste sur le papier classique. Mais au milieu des Sinister et autres Paranormal Activity, il y a American Nightmare, The Purge en VO, une saga allant plus vers le thriller que l’horreur pure, mais une saga avec un concept fort. Un jour par an pendant six heures, tous les crimes sont permis. Le premier opus, faute d’argent, était un huit clos, mais plutôt bien troussé et avec une bonne tension. Avec un budget plus élevé, le second opus étendant son concept dans les rues et multipliait les personnages. Un propos de malade, des thèmes intéressants pour des sujets relativement bien exploités (la politique, le but économique derrière la purge, l’éradication des pauvres). Une belle métaphore de notre belle société individualiste, meurtrière et hypocrite, ou comment votre meilleur ami peut vous tourner le dos du jour au lendemain pour satisfaire ses pulsions car là c’est autorisé. Autant dire que j’attendais ce troisième et apparemment dernier opus, encore écrit et réalisé par James DeMonaco. Et le film promettait d’aller plus loin, traitant donc des élections, et ayant un contenu plus politique que jamais. La déception fut pourtant là, sans pour autant retirer au métrage sa portée divertissante. Mais dans le fond, et même parfois dans la forme, ça coince, et c’est dommage. Et pourtant, au début, on y croit, on envisage toutes les possibilités, qui sont il faut l’avouer énormes ! Frank Grillo du second film est même de retour, en temps que chef de la sécurité d’une sénatrice dont le but est de gagner les élections afin de supprimer la purge.
On le sent là le bon gros concept qui fait plaisir. D’ailleurs en terme de continuité, on retrouve également Edwin Hodge du premier film, qui est donc passé de victime potentielle (ben oui, il est noir) à chef de la résistance préparant un coup d’état. Ouais, de la politique, des enjeux, des coups d’état. Alors quand en plus, ce troisième opus lors de son introduction nous balance d’autres concepts qui font saliver, on est aux anges. Oui, le film nous balance à la gueule aussi le tourisme du futur (ça se passe en 2025 pour rappel) avec ces gens venant de loin en Amérique juste pour participer à la purge, mais également la religion (le sénateur de l’autre côté, pro-purge donc, est également pasteur), la délinquance juvénile (les deux voleuses dans le petit commerce). Des tas de sujets, des tonnes de pistes, et puis au final… ben voilà. On ressent rapidement un trop plein d’idées de la part de James DeMonaco, sans doute car il s’agît du dernier opus, mais malheureusement, les meilleures ne seront pas exploitées. Ou alors pas toujours de la bonne manière. La religion ? Ça revient certes sur la fin mais de manière caricaturale et n’ajoutant pas vraiment de propos intéressant. Le tourisme ? Une phrase de 10 secondes et basta (dommage car sacrée idée là). L’économie ? Survolé. L’élimination des pauvres et minorités ? Beaucoup trop cliché et déjà vu dans le second opus. Oui, le premier et second film développaient moins d’idées, mais y allaient à fond et se permettaient justement de les développer. Là, trop d’idées pour peu de développement.
Car rapidement, ce troisième opus prend la voie du second en oubliant ces thèmes. Il s’agît donc de survivre dans les rues, survivre au carnage, et de protéger la fameuse sénatrice. C’est tout ? Ben oui. Dommage car il y avait beaucoup de choses à exploiter, aussi bien dans les thèmes présents, que dans l’hypocrisie de la population avant et juste après la purge (ça, on ne l’aura jamais vu). Alors soyons clair, ce troisième opus n’est pas mauvais, il est plutôt rapide à se mettre en place, ne perd pas de temps, est généreux en action et en scènes de tensions (qu’elles fonctionnent ou pas), quelques plans franchement iconiques sont présents bien que souvent dévoilés dans la bande annonce, et mention spéciale au score musical électro agressif qui m’aura bien plu au final. Car oui, American Nightmare 3 propose de bonnes scènes, n’ennuie jamais (malgré quelques dialogues bien trop longs) et se regarde bien. Mais outre tous ces thèmes pas exploités, on aura bien d’autres reproches à lui faire. Dans sa première partie par exemple, le film plonge dans la facilité qu’il s’était refusé jusque là. Avec des jumpscares !!!! Oui, dans American Nightmare. Deux ou trois, mal venus. Autre mauvais point : les clichés ! Et oui, ce troisième opus en est blindé. Le noir qui n’a pas assez d’argent pour une assurance, le mexicain qui a fuit son pays car là-bas il faisait de mauvaises choses, l’hypocrisie de la religion (jusqu’à en être ridicule et surjoué à la fin). Dommage. En soit American Nightmare 3 n’est pas un mauvais film, mais une conclusion bien décevante malgré ses bons moments. Ou alors j’en attendais clairement trop !
Les plus
Retrouver l’univers
Divertissant
Sur le papier un tas de bonnes idées
Les moins
Mais beaucoup d’idées jamais exploitées
Les clichés
Un final décevant
En bref : Dernier de la trilogie, ce troisième opus n’ajoute malheureusement pas grand-chose de neuf. Il est divertissant et a ses bons moments, mais ces meilleures idées sont survolées.