Titre original : Nun of That
2008 – Etats Unis
Genre : Vengeance Grindhouse
Durée : 1h31
Réalisation : Richard Griffin
Musique : Daniel Hildreth et Tony Milano
Scénario : Richard Griffin et Ted Marr
Avec Sarah Nicklin, Alexandra Cipolla, Shanette Wilson, Ruth Mahala Sullivan, Brandon Luis Aponte et Michael Reed
Synopsis : Sœur Kelly Wrath est transférée d’une église à une autre dans un lieu mal famé à cause de son tempérament. Tuée dans une allée, elle monte au paradis et reçoit de Jesus lui-même sa nouvelle mission : elle va revenir sur Terre pour rejoindre l’ordre du Black Habit, un groupe de nonne qui se vengent par la force de la mafia.
Depuis le début des années 2000, Richard Griffin est un habitué des films d’exploitation à tendance Grindhouse. Mais attention, pas le cinéma Grindhouse façon Tarantino et Rodriguez, voulant rendre hommage à des films fauchés mais en étant pété de tunes, non. Du cinéma Grindhouse fauché et s’assumant comme tel, et allant surtout à fond dans son délire. Et même si le réalisateur aura livré quelques bobines plus sérieuses et même bien trousées (comme Exhumed, un hommage aux films de la Hammer), un de ses métrages les plus connus et aimés est ce Nun of That (aux côtés de The Disco Exorcist). Nun of That donc, datant de 2008 et ressortant en Amérique cette année en édition Blu-Ray limitée à 200 exemplaires et dédicacée, nous raconte une histoire simple, celle de sœur Kelly, ayant un tempérament assez direct. Un mot mal placé avec elle et on termine avec un pain direct dans la face, où a être poussé dans l’escalier. Son comportement bien entendu ne plait pas à tout le monde à l’église où elle travaille, et elle est envoyée dans un coin mal famé. Et en un rien de temps, tout déraille, elle se fait agresser, et alors que tout semble bien finir, se prend une balle par d’autres nonnes, pour apparaître au paradis face à Jesus (qui va chanter !!!), qui lui annonce alors qu’elle va être formée pour revenir sur Terre et buter du mafieux. Oui, Nun of That ne se prend à aucun moment au sérieux, et dés lors que l’on accepte ce choix et son côté un peu fauché (notamment niveau impacts de balles et détonations en CGI), on s’éclate.
Le cahier de charge du cinéma d’exploitation est d’ailleurs parfaitement remplit de A à Z. On a en gros, des méchants très méchants (et mafieux, donc italiens), des tueurs à gages aux rires démoniaques, une scène lesbienne, des fusillades, beaucoup de faux sang (autant vrai que numérique), des blagues parfois un peu nulles, et surtout un ton totalement décontracté qui ne se prend que rarement au sérieux. Oui, dans Nun of That, le chef de la mafia est un travesti qui s’est tourné vers cette voie car il voulait devenir nonne mais on lui a refusé. Il s’est donc tourné vers le diable pour obtenir argent, pouvoir et beauté (WTF ???). Ici, les nonnes ne sont pas des saintes nitouches (il y a la perverse qui rêve d’avoir des hommes, la lesbienne), tout est tourné en dérision, dés le début. Car l’entraînement de sœur Wraith met dans le bain. Entraînée par Jésus, Moïse et d’autres prophètes, elle bottera le cul à des ninja, et fera même une ballade en voiture avec Jésus pour partir à la recherche de son ange gardien qui essaye d’arrêter de fumer ! Et pour contrer les nonnes, quoi de mieux que le diable lui-même (joué par Michael Reed, jouant aussi Jesus) et un tueur juif ! Du très lourd donc.
Parfois même un peu trop. Car autant on se marre bien, autant il faut avouer que certains moments tentent d’en faire beaucoup trop et que certains gags ne fonctionnent pas. Heureusement pour contrer tout cela, on peut compter sur la bonne humeur communicative du film et des acteurs, qui semblent tous s’éclater comme des petits fous. Rich Tretheway dans le rôle du boss (Momma) en fait parfois un peu trop mais reste pourtant relativement savoureux, avec son look improbable. Michael Reed dans le rôle à la fois de Jesus (chantant) et du diable semble vraiment s’éclater (et il n’a eu apparemment qu’une journée pour apprendre les paroles de sa chanson en tant que Jesus), et Sarah Nicklin dans le rôle principal trouve là son premier grand rôle. Sans oublier un rapide caméo de Lloyd Kaufman lui-même dans le rôle du pape (oui oui…). On s’éclate avec eux, et le pire (enfin le mieux), c’est que malgré le très faible budget (75 000 dollars) et l’aspect volontairement cheap de beaucoup d’éléments, Nun of That parvient à être correctement emballé. Certains plans ont de la gueule, le rythme est franchement bien géré, la photographie n’est pas dégueulasse (même si un peu terne pour certaines scènes dans des bureaux), le montage parvient à dynamiser l’action. En sachant clairement à quoi s’attendre, on passe ici un moment fun et barré.
Les plus
Un métrage fun
Le détournement de beaucoup d’éléments
Des acteurs qui s’éclatent
Quelques idées de mise en scène sympas
Les moins
L’humour s’épuise parfois un peu
Les CGI bien voyants
En bref : Nun of That est du pur cinéma d’exploitation. Ça ne se prend pas au sérieux, c’est souvent fun, souvent con, fauché mais plutôt bien foutu.