Titre original : Ghoul
2015 – République Tchèque / Ukraine
Genre : Found Footage
Durée : 1h26
Réalisation : Petr Jákl
Musique : Karel Havlicek
Scénario : Petr Bok et Petr Jákl
Avec Jennifer Armour, Alina Golovlyova, Jeremy Isabella et Paul S. Tracey
Synopsis : Trois apprentis cinéastes américains partent dans un pays d’Europe de l’Est pour faire un reportage sur le cannibalisme moderne. Alors qu’ils sont dans une maison de campagne totalement isolée, ils sont la cible d’un esprit violent.
Si comme moi vous en avez marre du found footage et ne comprenez toujours pas comment le genre peut encore survivre de nos jours, Ghoul n’est pas fait pour vous. Loin d’être le pire dans le genre (oui, il se passe des choses), le métrage reprend pourtant tous les tics du genre, à base de plans en nightshot, de caméra qui tremble pile quand il ne faut pas, de couleurs assez moches, de plans cadrés n’importe comment. Mais hey, c’est du found footage, c’est volontaire, qu’est ce que j’y connais après tout ? Ce qui est surprenant dans le cas de Ghoul, c’est que le métrage fut tourné en Ukraine sur trois semaines en… 3D ! Oui monsieur, un found footage en 3D, c’est nouveau ça ! Quelle est la mauvaise langue qui a dit que le genre ne se renouvelait pas ? C’est moi je crois ! Honnêtement, face au produit finit, est-ce que ça change vraiment quelque chose ? Absolument pas, tant l’apport de la 3D me semble totalement inutile. Là où la moitié des films en 3D s’amusent à nous balancer des objets à la gueule, l’autre moitié travaille sur la profondeur de champ pour nous immerger dans l’aventure. Bien entendu, ici, c’est du cinéma réalité, de la caméra portée qui tremble et tourne dans tous les sens. La 3D alors ? Ben inutile bien entendu ! Mais bon, laissons une chance à ce Ghoul, puisqu’il a au moins l’envie de nous raconter une histoire un peu différente…
Ici il est question d’esprit… Oui encore ! Comme si les esprits n’étaient pas assez présents dans le genre ! Sauf que là, c’est un esprit cannibale ! Ah voilà qui est mieux. Bon sauf qu’au final à ne change pas grand-chose, à l’exception des dix dernières minutes. Le film s’apparente bien plus à ce qui nous arrive tous les ans sur les écrans de cinéma. Oui je parle de Paranormal Activity et autres ! Une petite équipe de reporters arrive en Ukraine, interviewent les locaux, puis partent dans une maison perdue en pleine forêt à plusieurs kilomètres de toute civilisation, et vont être la proie d’un esprit frappeur qui les empêche de partir. Ils doivent lui obéir. Et pour communiquer avec cet esprit, on ajoute une sorcière locale et bien entendu une traductrice. Faisons simple, la première heure n’est pas plus des plus passionnantes. Ça prend son temps, ça blague, ça boit un peu, ça part dormir, on a quelques bisous, on apprend que l’héroïne ne peut pas avoir d’enfants, et qu’un esprit veut les pousser à se manger. Normal ! Le métrage prend son temps, se fait classique, MAIS ne s’avère pas trop mal filmé. L’action est lisible, et le scénario place un petit rebondissement pile quand il faut pour ne pas que l’on s’endorme.
Rien de trop palpitant non plus. Un générateur qui s’éteint, un bruit dans la forêt, un verre qui bouge, une découverte macabre dans la grange, la découverte d’un vieux film. Les amateurs du genre seront sans doute comblés, mais c’est un peu léger malgré tout. Regardable mais léger. Il faut attendre les vingt dernières minutes pour voir les choses bouger et vraiment devenir intéressantes, avec des personnages explorant des grottes souterraines. Là, l’horreur débarque, devient plus viscérale, le spectateur peut s’identifier plus facilement à une horreur réaliste. Imaginez vous bloqué dans des tunnels souterrains, entouré de bruits étranges, sans lumière, dans des conduits de plus en plus étroits, entourés par des ossements humains ! Alors oui, ça arrive plutôt tardivement, mais ça sauve quelque peu le métrage de l’ennui et surtout de l’oubli. Si seulement le film avait pu se réveiller plus tôt, au lieu de nous fournir les disputes habituelles entre les membres de l’équipe et des effets éculés comme la lumière s’éteignant et autres idées de caméras placées dans les chambres pour capter des éléments surnaturels. Dispensable !
Les plus
Un final sympathique
Pas trop mal filmé
Les moins
Un énième found footage
Des effets un peu trop connus
Première partie un peu longue
En bref : Ghoul plaira aux amateurs du genre, mais ne révolutionne rien. Sa dernière partie est plus convaincante.