Titre original : Dead Sea
2014 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h30
Réalisation : Brandon Slagle
Musique : John Roome
Scénario : Brandon Slagle
Avec Britt Griffith, Alexis Iacono, Jw Wiseman, Devanny Pinn, Brandon Slagle, James Duval et Ryan Kiser
Synopsis : Un biologiste est envoyé pour enquêter sur la mort mystérieuse de la vie maritime dans l’eau du lac entourant une île où la légende d’une créature aquatique revenant se nourrir tous les 30 ans subsiste.
Mon premier contact avec le cinéma de Brandon Slagle n’aura pas été franchement glorieux, puisqu’il s’agissait du fauché et peu passionnant The Black Dahlia Haunting. La présence de Devanny Pinn en tête d’affiche ou des caméos de Jessica Cameron et Sarah Nicklin ne sauvaient pas les meubles. Mais j’ai persisté, et j’aurais même eu une excellente surprise avec House of Manson en 2014. La même année, il signait, encore comme scénariste et réalisateur ce Dead Sea, appartenant donc à un sous genre bien connu, à savoir celui du film de monstres. Monstre aquatique ici. Un genre dont les bobines sérieuses datent d’il y a bien longtemps. Car oui, il faut bien se rappeler qu’avant Octopus, Sharktopus et compagnie, il y avait des monstres étranges et aquatiques, comme dans Leviathan de George Pan Cosmatos, M.A.L. de Sean S. Cunningham, ou même Abyss de James Cameron. Mais tout cela, ça a 25 ans aujourd’hui. Les films de monstres aquatiques ne sont qu’une vaste blague aujourd’hui la plupart du temps. Et c’est dans cette optique que Brandon Slagle a écrit et réalisé Dead Sea. Et ce faisant, il éloigne totalement le métrage du film de monstre traditionnel. Oui, si vous voulez voir tout simplement une bande de jeunes qui débarquent et se font bouffer un par un par un monstre, et bien vous pouvez aller à la trentième minute du métrage, puis arrêter le film à la trente deuxième minute environ. Car Dead Sea veut se la jouer sérieux, et nous fournir dans un premier temps un script assez fournit, et qui ne tourne pas seulement autour du monstre.
Pour preuve, passé un petit prologue se déroulant il y a 30 ans, le film reprend en Afghanistan en pleine fusillade. Oui, aux premiers abords, on ne comprend pas trop et on se dit que Dead Sea veut bouffer à tous les râteliers. Surtout que cette ouverture est loin d’être parfaite. Le fameux prologue 30 ans en arrière m’aura même bien fait flipper, puisque si j’aime retrouver à l’écran Ryan Kiser (Truth or Dare de Jessica Cameron), le mixage du film semble à côté de la plaque, avec une musique et des effets sonores camouflant totalement les dialogues. Oui, j’ai eu très peur, heureusement seule cette scène d’ouverture semble avoir souffert de ce désastreux traitement, le reste se faisant beaucoup plus professionnel, agréable, et bien supérieur donc à The Black Dahlia Haunting. Devanny Pinn d’ailleurs retrouve un rôle ici, moins important mais elle reste toujours aussi charmante. On trouvera également dans la première partie un petit caméo de James Duval, présent dans bon nombre de petits rôles, et ayant marqué certains spectateurs (moi) pour son rôle du lapin dans Donnie Darko. Bref, passé cette introduction qui fait peur, le film s’améliore clairement et se montre même plutôt ambitieux dans ce qu’il raconte. Non pas que son propos soit exceptionnel, loin de là, mais il essaye de le faire bien, et surtout de ne pas laisser de fausses notes anéantir son histoire.
Des mystères, il y en aura, et chacun aura sa réponse. Dead Sea se montre plutôt solide pour reposer sur son histoire avant tout. L’autre point extrêmement positif sera son monstre. Oui, aujourd’hui, quand on pense à un monstre aquatique, on pense souvent à ces productions Asylum ou Syfy qui nous abreuvent de monstres débiles en numérique. Rien de toute cela ici, un retour au cinéma à l’ancienne, avec un monstre très peu montré, et un recours aux plans subjectifs sous l’eau (même si certains ne sont pas hyper beau il faut avouer), des effets sonores, et lorsqu’il le faut, des effets pratiques. Oui oui, de vrais effets présents sur le plateau, ce qui est assez rare pour le souligner dans ce genre, surtout quand le budget n’est pas élevé (100 000 dollars d’après certaines sources). Mais malgré tout, malgré toutes ces qualités, Dead Sea ne reste qu’un petit film, fort appréciable si l’on sait à quoi s’attendre (un « vrai » faux film de monstre), mais qui ne nous fera pas peur, ni ne nous laissera un grand souvenir. À force de multiplier les petites intrigues et les personnages, on a l’impression que le film veut en faire trop. Et si le monstre est peu présent, on aurait au final tout de même aimer en voir plus, ou du moins voir plus d’attaques, et en apprendre plus également. Car oui, si vous voulez au final un vrai film de monstres… passez votre chemin. Dead Sea, malgré sa pochette, n’est pas un film de monstre.
Les plus
Des efforts certains dans le scénario
Pas de CGI
Beaucoup de mystères
Les moins
On aurait aimé voir plus le monstre
Trop d’intrigues variées
En bref : Dead Sea est un métrage étrange, vendu comme un film de monstre, ce qu’il n’est pas vraiment. Il veut en faire trop par certains aspects, mais reste assez solide dans son genre.