Titre original : Freeway
1996 – Etats Unis
Genre : Policier
Durée : 1h42
Réalisation : Matthew Bright
Musique : Danny Elfman
Scénario : Matthew Bright
Avec Reese Whiterspoon, Kiefer Sutherland, Bokeem Woodbine, Wolfgang Bodison, Dan Hedaya, Michael T. Weiss et Amanda Plummer
Synopsis : Vivant avec sa mère prostituée et son beau père qui abuse d’elle, Vanessa Lutz profite du fait que les flics embarquent sa famille pour fuir et tenter de rejoindre sa grand-m ère. Mais elle tombe en panne sur l’autoroute, et est prise en stop par un tueur en série.
Freeway, je l’avais découvert sur Canal + en 1997 ou 1998. Oui ça date. Et le film m’avait marqué. Son côté destroy, son côté polar totalement immoral et hautement vulgaire avait fait une forte impression sur la jeune personne sensible que j’étais (le premier qui rigole sur ces mots s’en prend une, ok ?). Et au fur des années, Freeway était resté un des films que j’adorais. En VHS, puis avec le dvd anglais acheté d’occasion (et rayé, arrêtant le film automatiquement à la moitié…), puis le dvd Américain acheté carrément sur place à Los Angeles, qui ne m’a pas quitté depuis. Car oui, j’adore toujours Freeway. Freeway donc, c’est le petit chaperon rouge, en version totalement destroy. Oui, avoir Oliver Stone producteur, cela doit expliquer des choses, l’homme ayant réalisé quelques années avant le culte Tueurs Nés. Et si Freeway n’est pas parfait, il reste pourtant une réussite, un film rythmé, plaisant, certes vulgaire, mais si on le compare à Freeway 2, toujours réalisé par Matthew Bright mais avec une liberté totale cette fois, et bien on se rend compte qu’avoir un producteur parfois qui impose quelques trucs, ça aide à faire un bon film. Freeway est carré, maîtrisé, va à l’essentiel, et s’il n’hésite pas à de nombreuses reprises à partir dans la violence radicale et la vulgarité très présente, il le fait en respectant une logique, la logique de son histoire, de son univers, et donc de ses personnages. On est loin des transgressions bien ratées de Freeway 2. Freeway donc, c’est le petit chaperon rouge.
Vanessa (le chaperon rouge) vit avec une famille de drogués, mais la police débarque rapidement. Alors que l’assistante sociale doit la conduire en famille d’accueil, elle la menotte au lit, s’enfuit en voiture pour rejoindre sa grand-mère qu’elle n’a jamais connue. Mais son trajet sur l’autoroute (le titre donc) va mettre sur son chemin un tueur en série (et violeur), le grand méchant loup donc. Reese Whiterspoon est totalement convaincante en petit chaperon rouge qui ne se laisse pas faire tandis que Kiefer Sutherland campe là un grand méchant loup parfois assez flippant. Et si dans les grandes lignes, l’intrigue respecte donc le fameux conte, il n’hésite pas à aller bien plus loin et à le détourner, Vanessa tuant le loup (enfin, croit le tuer) et allant en prison pendant une partie du récit. Vanessa est donc le petit chaperon rouge qui n’a vraiment pas de bol, que ce soit dans sa famille (son beau père abuse d’elle, sa mère se prostitue), à l’école (elle ne sait pas lire) ou dans ses relations, son petit ami se faisant flinguer par un gang rapidement dés qu’elle décide de quitter Los Angeles. Quand elle rencontre Bob le grand méchant loup, psychiatre le jour et tueur en série la nuit, elle croit avoir enfin trouvé la personne avec qui elle peut s’ouvrir. En vain, puisque rapidement les choses dérapent et Bob montre sa vraie nature. Ce qui malgré tout ne suffit pas pour mettre Vanessa au pied du mur et à la faire chuter dans le désespoir, car la jeune femme sait se défendre.
La seconde partie du film s’éloigne donc du mythe que l’on connaît bien pour nous montrer une intrigue policière d’un côté avec deux inspecteurs (dont Dan Hedaya, trop rare au cinéma) qui se mettent à douter des événements, tandis que Vanessa se retrouve en prison pour femme, où la vie n’est toujours pas tendre pour elle. Oui, pour tout le monde, Vanessa n’est que cette jeune femme qui n’a pas d’autres choix que de suivre la voie de son environnement naturel à base de drogue et de prostitution, ce qui la conduit au meurtre tandis que Bob, psychiatre réputé en apparence n’est qu’une pauvre victime de cette délinquante juvénile. Si en soit Freeway suit un parcours relativement classique voir prévisible (on sait d’avance que le chemin de Vanessa et de Bob va se croiser de nouveau), il se fait rythmé, rythmé par des montées radicales de sa violence (les coups, que ce soit de poing ou parfois de couteaux, débarquent régulièrement), Vanessa étant le personnage qui fait ce qui lui semble juste quitte à défoncer quelques personnes sur son passage. Matthew Bright livre une mise en scène dynamique à défaut d’être géniale, et est aidé par Reese Whiterspoon et Kiefer Sutherland au casting, qui livrent de parfaites prestations. On notera également la participation de Danny Elfman pour un score musical rock n’roll qui ne lui ressemble pas vraiment mais qui correspond à l’aventure proposée par l’équipe. Freeway est destiné à divisé, puisqu’à première vue, il se veut être un road movie destroy qui ne recule pas devant la violence ou la vulgarité. Mais il le fait bien, donc où est le problème ? Il n’y en a pas pour moi.
Les plus
Un film destroy, violent et vulgaire
Un bon polar
Reese Whiterspoon et Kiefer Sutherland
Les moins
En soit une narration classique et attendue
En bref : Matthew Bright nous propose de revoir le mythe du chaperon rouge, en version destroy et moderne. Ça fonctionne.