DEATH WISH de Eli Roth (2018)

DEATH WISH

Titre original : Death Wish
2018 – Etats Unis
Genre : Policier
Durée : 1h47
Réalisation : Eli Roth
Musique : Ludwig Göransson
Scénario : Joe Carnahan d’après le roman de Brian Garfield
Avec Bruce Willis, Vincent D’Onofrio, Elisabeth Shue, Camilla Morrone, Dean Norris, Beau Knapp, Kimberly Elise et Len Carilou

Synopsis : Quand il ne sauve pas des vies, Paul Kersey, chirurgien urgentiste, mène une vie de rêve, en famille, dans les beaux quartiers de Chicago… Jusqu’au jour où tout bascule. Sa femme est sauvagement tuée lors d’un cambriolage qui tourne mal… Sa fille de 18 ans est plongée dans le coma. Face à la lenteur de l’enquête, il se lance dans une chasse à l’homme sans merci.

En 1972 paraît le roman Death Wish de Brian Garfield. Dès 1974, celui-ci sera adapté par Michael Winner avec Un Justicier dans la Ville, mettant en vedette Charles Bronson. Une adaptation que j’aurais vu tardivement, le mois dernier en fait. Si ce n’est pas le seul roman de Garfield à être adapté (James Wan adaptera Death Sentence en 2007, une histoire assez similaire), le succès sera là, et le film aura droit à de nombreuses suites. Un Justicier dans la Ville 2 en 1982, toujours par Michael Winner, puis Le Justicier de New York en 1985, Le Justicier Braque les Dealers en 1987 et enfin Le Justicier : L’Ultime Combat en 1994. Et là, enfin, Charles Bronson peut arrêter de se venger. Mais nous sommes des années plus tard, en 2018, et voilà qu’un remake débarque en cette belle année 2018. Des changements, il y en a, pour finalement arriver à un résultat assez similaire. Bruce Willis remplace Charles Bronson, sa femme est toujours tuée, sa fille toujours dans le coma, et il va devenir un vigilante pour se venger. De comptable dans le livre à architecte dans le film original, notre brave père de famille vengeur devient ici chirurgien. New York devient Chicago. Limiter ce remake a ses changements serait réducteur, car si la base, l’élément déclencheur et une bonne partie de la narration sont les mêmes, Eli Roth et l’armée de scénaristes (mais un seul crédité) ont changé pas mal de petits éléments pour actualiser ce remake. Est-ce que ça le rend vraiment différent, intéressant et pertinent, alors là rien n’est bien sûr. Paul est donc chirurgien, a une vie de famille qui le comble de joie avec sa femme et sa fille enfin acceptée à l’école de son choix.

Sauf qu’un soir, trois cambrioleurs rentrent chez eux alors que Paul est au travail, ça tourne mal, sa femme meurt par balle, et sa fille est dans le coma. La police bien entendu n’a pas de pistes, ne se bouge pas forcément, et Paul va devenir un vigilante, se faire justice lui-même. Les premiers changements comparés au film original se situent bien dans l’actualisation de l’histoire, même si au final cela reste plutôt anecdotique. 2018 oblige, Eli Roth utilise la radio et quelques technologies entre ses scènes importantes pour faire un état des lieux sur la situation générale des lieux à Chicago. Quand Paul doit apprendre à se servir d’une arme à feu, il apprendra grâce à des émissions sur Youtube. Oui, nous sommes bien à une autre époque. Ça ne change pas grand-chose au propos, ça nous fait juste penser qu’en plus de 40 ans, la situation dans les rues n’a pas changée et que le sujet des vigilante movie est toujours d’actualité, mais voilà. Autre changement, pas pour l’actualité mais bon, Paul devient un docteur, ce qui va amener des différences dans ces méthodes de vengeance, permettant même une rapide petite torture. Mais au-delà de ces minimes différences, le film reste basiquement le même. Un remake d’ailleurs bien foutu, divertissant, carré, surprenant là où on ne l’attendait pas forcément, mais au final plutôt oubliable et n’ajoutant pas vraiment grand-chose.

Le plus surprenant dans Death Wish, c’est de voir qu’avec Bruce Willis dans le rôle principal et Eli Roth à la mise en scène, le film soit aussi sage, dans son propos mais aussi dans sa violence visuelle. À l’exception d’une rapide scène violente et d’un final assez musclé, le film reste plutôt sage, et ne ressemble donc pas forcément aux attentes que l’on peut avoir un tel film. Ça ne rend pas le film mauvais, ni véritablement étonnant par ailleurs, ça reste un film de vengeance plutôt lambda, qui essaye d’ailleurs d’être par moment un peu plus proche de Death Sentence que d’Un Justicier dans La Ville, mais auquel il manque clairement quelque chose. On n’aura pas l’émotion d’un Death Sentence, ni le côté véritablement stressant et prenant des scènes d’action. Tout est ici plutôt lambda et sans envergure, les scènes d’action et de vengeance sont en général très courtes, sans doute pour que les rares excès de violence soient plus surprenants, mais ça n’en fait au final qu’un Vigilante banal. Qui se regarde avec plaisir, est bien filmé même (Eli Roth fait un boulot très propre), avec un casting qui n’en fait pas des tonnes mais qui est convaincant (Bruce Willis, Vincent D’Onofrio, Elisabeth Shue), le film n’est jamais ennuyeux. Non, c’est compliqué, Death Wish n’est pas mauvais, mais n’invente rien. Il divertit mais ne laissera pas de souvenirs. Presque un produit lambda de son époque en gros.

Les plus

Un film divertissant
Correctement emballé
Le final musclé

Les moins

Rien de bien neuf
Dans le genre, le minimum syndical
Étonnement pas si violent que ça

En bref : Relecture actuelle d’Un Justicier dans la Ville mais lorgnant plus vers Death Sentence, Death Wish n’est pas mauvais mais finalement un film de vengeance plutôt lambda. Divertissant, puis oubliable.

4 réflexions sur « DEATH WISH de Eli Roth (2018) »

  1. Vu ce soir. Comme toi j’ai trouvé ça pas mal, mais en espérais un peu plus. Classique mais efficace, j’ai passé un assez bon moment.

    1. Pas un grand film, ni un grand remake, mais c’est clairement divertissant et plutôt bien mené. Et aussi étonnement soft venant d’Eli Roth. S’en sortirait-il mieux avec des pures oeuvres de commande sans contrôle total ?

      1. Par contre c’est vrai qu’il lorgne beaucoup sur DEATH SENTENCE (le James Wan je me trompe pas ?)… qui est beaucoup, beaucoup mieux – émotion, intensité, réalisation… Je dois avouer avoir oublié le film avec Bronson – vu il y a une éternité… Y’en a eu plusieurs d’ailleurs, non ?

        1. DEATH SENTENCE de James Wan est génial, et fonctionne à merveille. Il faudra que je me prenne le Blu-Ray tiens, il ne coûte en général rien du tout et j’avais filé mon dvd à Céd.
          J’avais revu il y a un ou deux ans UN JUSTICIER DANS LA VILLE. C’était bien sympa, le message toujours d’actualité (d’où le remake je pense). Je peux avancer sans trop me planter qu’il y a bien 3 ou 4 films, si ce n’est plus. Sans compter sans doute des fausses suites hein.

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