AMERICAN NIGHTMARE 4 : LES ORIGINES (The First Purge) de Gerard McMurray (2018)

AMERICAN NIGHTMARE 4 : LES ORIGINES

Titre original : The First Purge
2018 – Etats Unis
Genre : Préquelle inutile
Genre : 1h37
Réalisation : Gerard McMurray
Musique : Kevin Lax
Scénario : James DeMonaco
Avec Marisa Tomei, Patch Darragh, Y’Ian Noel, Lex Scott Davis, Joivan Wade, Mugga, Christian Robinson et Lauren Vélez
Synopsis : En 2014 à l’aube d’une crise économique les Nouveaux Pères Fondateurs prennent le pouvoir aux États-Unis. Le Dr May Updale propose alors une idée : une Purge. Durant une période de douze heures consécutives toute activité criminelle est permise. Au cours de cette nuit chacun peut ainsi évacuer ses émotions négatives en se vengeant ou plus simplement en s’adonnant à la violence gratuite. Pour le Dr Updale c’est le moyen idéal d’évacuer la violence et la haine et donc de résoudre le problème de la criminalité durant le reste de l’année. En 2017, les Nouveaux Pères Fondateurs décident de tester l’idée. Une Purge est lancée sur l’île de Staten Island à New York sur la base du volontariat.

James DeMonaco, avec la saga American Nightmare (The Purge) avait frappé fort, étendant son concept de film en film pour former une trilogie. Le premier opus posait les bases mais par manque d’argent était un huis clos malgré tout convaincant, le second opus s’ouvrait et se montrait diablement efficace, et le troisième opus croulait sous sans doute beaucoup trop d’idées (du coup jamais totalement exploitées) mais restait bel et bien divertissant. On aurait pu en rester là pour avoir une trilogie pas parfaite mais plutôt solide. Mais non, car American Nightmare est une saga, et elle appartient à Blumhouse. L’arrivée d’un quatrième opus était inévitable. Et si jusque là la présence de James DeMonaco à la fois au scénario et à la mise en scène permettait de maintenir un degré de qualité et surtout une continuité, dans l’histoire, dans les thèmes, et dans le style. Sauf que lorsqu’un quatrième opus est annoncé fin 2016, James DeMonaco annonce écrire, mais rapidement, cède la place de metteur en scène. Il faut dire qu’il a fait le tour en trois films. Gerard McMurray débarque donc pour le remplacer, réalisateur du drame Burning Sands (qu’il avait également écrit). Il est alors annoncé que ce quatrième opus serait en réalité une préquelle. Pourquoi pas. Revenir sur la première purge, sur le lancement de ce système, la prise du pouvoir par les nouveaux pères fondateurs. À l’heure actuelle où la politique mondiale bat de l’aile, ce choix aurait pu être pertinent, et le troisième opus amorçait déjà pas mal de thématiques politiques engagées. Mais je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps, ce quatrième opus est une déception, et le moins bon de la saga. Ce qui n’a pas empêché The Purge de devenir la même année une série TV.

Les Origines donc, The First Purge, nous propose de suivre le lancement de la toute première purge sur l’île de Staten Island à New York, en alternant le point de vue des habitants de la fameuse île, et celui des créateurs de la purge. On continue donc dans les faits l’exploration des thèmes des précédents opus, la purge ne profitant au final qu’aux classes aisées pour se débarrasser des classes moyennes et pauvres. Sauf que très rapidement, on remarque dans ce nouveau film que l’expérience lancée ici pour la première fois est un échec total, le nombre de participants acceptant de s’entretuer étant plutôt limité à un ou deux individus, soit psychopathes, soit cherchant tout simplement la possibilité d’une vengeance personnelle qui deviendrait cette nuit là légale. Rien de bien neuf donc, ces deux éléments étaient déjà abordés dans le très bon second opus. Le gouvernement décide donc, pour faire bouger les choses et surtout pour prouver qu’il a raison et pouvoir continuer son plan malhonnête, d’amener sur l’île des troupes de mercenaires qui vont alors lancer les bases de la saga et du massacre. Violence gratuite, fusillades, masques et néons pour donner un aspect visuel baroque à tout ça, et voilà. Alors dans le fond, on retrouve tout ce qui fait le sel de la saga. La violence, l’ironie, le message politique, la symbolique d’un pays basant sa culture sur la violence. Le problème, c’est que ce que le film tente de nous raconter, il l’a déjà fait par le passé au fur et à mesure des opus. La manipulation politique derrière le massacre pour servir l’intérêt des riches et surtout du gouvernement, c’était déjà explicitement en avant dans le second et troisième opus, car même si le troisième opus ne développait pas à 200% toutes ces idées, et bien, c’était là, avec le gouvernement, les dirigeants, les mercenaires.

Tout était dit déjà, tout était déjà montré. American Nightmare 4 se montre donc clairement comme une redite, qui certes prend du coup le temps de développer clairement son sujet et ses thématiques (ça prend un temps fou à démarrer ce coup-ci), mais qui a malgré tout beaucoup de mal à convaincre et à intéresser. La faute oui à cette redite, mais également à ces personnages pas forcément très intéressants. Il reste toujours la promesse, comme d’habitude, d’un carnage, d’un déferlement de violence, mais même à ce niveau là, le film parvient à décevoir. Sans doute que la formule est épuisée. Ou que Gerard McMurray, le nouveau réalisateur, ne semble pas totalement à l’aise avec l’exercice, essayant de retarder l’inévitable, et faisant des choix paraissant discutables. Oui, quand on nous vend un assaut final avec un héros en mode John McClane, on peut alors pester quand ce final s’avère un peu trop expéditif, et surtout fait appel au numérique pour des effets qu’il aurait été simple de faire autrement. Du coup, où se situe l’intérêt de cette préquelle ? Dur à dire. Sans doute que les fans purs et durs de la licence y trouveront leur compte, en voyant de leurs propres yeux comment tout a commencé, bien que l’ensemble ne réserve que très peu de surprises. Malgré ses approximations et son numérique pas toujours très subtil, on peut également dire que l’action n’est pas désagréable pour autant dans sa dernière partie, et que malgré ses personnages peu intéressants, les méchants sont très méchants et que l’on n’attends qu’une chose : de les voir mourir. Est-ce suffisant ? Non, mais cela rends par moment le film au moins regardable. Rien de nouveau sous le soleil sinon.

Les plus

Voir comment tout à commencé
Pas non plus désagréable à regarder

Les moins

Une préquelle peu utile
Tout a déjà été dit dans les précédents
Personnages peu sympathiques
Trop de sang numérique

En bref : Un quatrième opus revenant aux origines de la saga, mais qui finalement, ne nous apprend pas grand-chose que l’on ne savait pas déjà. Déception.

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