Titre original : Blair Witch
2016 – Etats Unis
Genre : Found Footage
Durée : 1h29
Réalisation : Adam Wingard
Musique : Adam Wingard
Scénario : Simon Barrett
Synopsis : En 2014, James Donahue trouve sur YouTube une vidéo contenant l’image d’une femme qu’il croit être sa sœur Heather, disparue en 1994 près de Burkittsville (Maryland) alors qu’elle enquêtait sur la légende de la sorcière de Blair. Croyant qu’elle est toujours en vie, il décide de partir à sa recherche, accompagné de son ami Peter Jones, d’Ashley Bennett, la petite amie de Peter, et de l’étudiante en cinéma Lisa Arlington, qui veut faire un documentaire sur l’affaire. Talia et Lane, de jeunes habitants de la région qui ont trouvé et téléchargé la vidéo, se joignent à eux.
Il est vrai, je crache très souvent sur le genre du found footage. Mais à vrai dire, c’est le cas pour beaucoup de monde, tant les studios ont usé jusqu’à la moelle le genre. Du coup, quand j’annonce haut et fort que je déteste Le Projet Blair Witch, ça surprend beaucoup plus les gens. Oui, ce n’est pas ce que le genre est devenu que je n’aime pas, mais le genre en lui-même. À quelques exceptions près, REC était une grande réussite, et Cloverfield étant très sympathique. Mon premier contact avec le dit film date de sa première diffusion sur Canal +, probablement au début des années 2000, peu après sa sortie cinéma en 1999 donc. Et de mémoire, j’avais vu le début, choppé une migraine, pioncé sur tout le film, et vu la fin, histoire de m’élever dans mon siège et de crier « tout ça pour ÇA ? ». Ah ça, je ne la porte pas dans mon coeur cette saga. Du coup le reboot de 2016, j’avais fais l’impasse. Et j’ignorais jusqu’au moment de finalement le voir qu’il s’agissait encore d’un found footage. Oui, pauvre de moi, je m’attendais à un vrai film, filmé normalement. J’aurais du me douter avec Adam Wingard à la mise en scène, lui qui avait fait ses preuves sur les films à sketchs (et en found footage) V/H/S. Mais comme j’étais parti dans l’optique de regarder Blair Witch, j’ai tenu, je me suis dis que ça ne durait que 1h30, et que surtout, en faisant suite au film original, il se passerait forcément plus de choses. Alors, j’avais raison, dans ce Blair Witch 2016, il se passe des choses. Sur la fin en tout cas, le début étant à l’image de tous les autres métrages du genre. Mais au final, ça restait un found footage tout ce qu’il y a de plus classique, dans sa structure, et dans ses moments pour nous réveiller.
On suit donc un nouveau groupe de personnages qui s’aventure de nos jours, enfin en 2014, dans la fameuse forêt de la sorcière. Pour justifier l’aventure, on nous place un personnage principal qui serait le frère d’une des disparue du film original, et c’est dans la boite. Rapide présentation des personnages, du voyage, du contexte, et voilà nos amis en voiture, puis à pieds dans la dite forêt. Et là, c’est le drame. Oui, ça respecte la mythologie, sans doute bien plus que le second métrage à l’époque qui avait offusqué les fans (je ne l’ai pas vu), mais c’est long. Se déroulant maintenant à notre époque, le film nous offre, la plupart du temps, des plans bien plus nets et stables qu’à l’époque. Un personnage s’amusera même avec un drone pour nous faire des plans aériens de la forêt. Et bien entendu, ils sont équipés de mini caméra placés sur leurs petites oreilles, permettant pour le coup donc de nous donner un montage dynamique, et des procédés de vrai film, comme des champ, et donc, des contre champ. Sauf que, malgré cette modernité, les technologies, Blair Witch 2016 ne parvient pas à nous offrir quelque chose de palpitant la plupart du temps. La première partie est classique est longuette, et quand le réalisateur décide de nous offrir alors quelques moments pour faire bouger l’intrigue, il en profite alors pour faire bouger aussi les caméras et donc respecter le genre à la lettre. Ça tremble, ça court dans tous les sens, ça crie, et on ne comprend pas grand-chose à ce qu’il se passe à l’écran. On pourrait même dire que ce qui caractérise le milieu du film, ce sera l’hystérie. Et quand comme moi, on n’apprécie pas le genre, et bien ça nous gonfle.
Heureusement, pour remonter le niveau, il y a la dernière partie. Non pas qu’elle soit parfaite, loin de là, et elle aura d’ailleurs divisée les vrais fans, qui voulaient plus de subtilité, mais moi, ça m’aura fait plaisir. Car il se passe des choses. L’ambigüité que les fans voulaient est absente et donc du coup l’aspect fantastique est bien présent. Fallait-il jouer sur l’ambigüité de toute façon lorsque l’on livre une suite à un film qui a eu de nombreux produits dérivés (jeux vidéo, films bonus) qui nous disent que oui, la sorcière existe ? Pas si sûr. Et du coup, le film nous livre quelques moments plutôt stressants qui fonctionnent, comme lorsqu’un personnage se retrouve à ramper dans de minuscules tunnels, le tout dans l’obscurité quasi totale et avec pour seul compagnon sa propre respiration. Ça, ça fonctionne, car on arrive tous à se mettre à sa place. Un peu plus tard, lorsque quelques personnages se retrouvent dans la fameuse maison qui était déjà là dans le final du premier film, la tension monte également, et l’horreur elle devient plus viscérale et plus frontale, pour quelques moments, notamment la fin, qui fonctionnent très bien. C’est peu subtil, rentre dedans, mais la tension est là, et ça a beaucoup plus le don de me réveiller que le premier film qui en voulant jouer sur l’ambigüité, était juste parvenu à me faire faire une bonne sieste. Après, de là à dire que j’ai apprécié cette version 2016, il y a un fossé que je ne franchirais pas. Toute la première partie, calme et similaire à l’original, et donc, fidèle, m’aura également ennuyé. Du coup, c’est meilleur pour moi, mais tout aussi dispensable. Blair Witch et moi, nous ne serons jamais amis. À moins que le récent jeu vidéo, en me mettant une manette dans les mains, parvienne enfin à me sentir concerné…
Les plus
La fin se bouge
Quelques passages stressants, dans les tunnels et la maison
Les moins
Structure classique de found footage
Début laborieux
Quand ça crie et court, on ne comprend rien
En bref : Cette nouvelle version de Blair Witch n’apporte pas grand-chose, si ce n’est plus de rythme et quelques moments efficaces sur la fin. Mais le reste est trop similaire, et quitte à choquer, un peu chiant.
C’est une maison qui a du potentiel, beaux volumes, un grand jardin, les pièces sont un peu sombres tout de même… d’après Stéphane Plazza. 😉
Quand Wingard aura décidé de s’acheter un pied de caméra, je verrai ce que je peux faire pour lui. En attendant, c’est sans moi la balade en forêt.
Le pire dans tout ça, c’est que Wingard mine de rien s’en sort bien, en terme de carrière. Il commence avec V/H/S, puis reboot Blair Witch, puis a un budget confortable pour faire nawak sur Netflix avec Death Note, et se retrouve maintenant à la tête d’un méga gros budget avec le Kong Vs Godzilla, que je verrais forcément en tant que grand fan du lézard.
Ironiquement par contre, mais là je change de média et part sur un média qui ne t’intéresse pas, mais ils ont fait un jeu vidéo Blair Witch, qui partage les défauts et qualités du film (lent et peu intéressant au début, plus prenant et intense sur la fin), et ils ont incorporés une des bonnes idées du film dedans (à savoir qu’il ne faut pas regarder la sorcière pour survivre).
Très belle idée ce concept en effet.
De Wingard, j’ai vu le home invasion « You’re next ». Concept sympa, plutot bien monté, mais terriblement creux.
Oui, un concept qui fonctionne sur les deux supports de par le point de vue adopté, la caméra subjective.
You’re Next, mince, sans doute le seul de lui que je n’ai pas vu pour le moment. Mais bon, si c’est creux…
Je lui reconnaît néanmoins d’être plutôt bien fichu. Je pense qu’il vaut le coup d’œil quand même.