Titre original : Snake / Snakes
2018 – Chine
Genre : Aventures
Durée : 1h20
Réalisation : Zhenzhao Lin
Musique : –
Scénario : Zhenzhao Lin
Avec Naomen Eerdeni, Huang Kai-Lun, Xi Meili et Zheng Yue
Synopsis : Un père de famille rejoint une expédition dans la jungle afin de trouver un remède pouvant sauver la vie de sa fille. Mais au cœur de la jungle se trouve un serpent géant, et bien d’autres surprises.
La Chine et le cinéma horrifique, ce n’est pas trop ça. D’ailleurs, la Chine et les CGI, ce n’est pas trop ça non plus. On pourrait même dire que l’Asie et les CGI, ce n’est pas ça, faute de budget, de temps, voir de talent, allez savoir, je ne suis pas sur place pour savoir le cœur du problème. Les récents films de Tsui Hark par exemple, qui semblent faire grandement plaisir à ses fans, je n’y arrive pas. Les CGI, dégueulasses, sont bien trop présents et importants dans l’intrigue et le style même du réalisateur pour que j’arrive à pardonner véritablement. Alors quand la Chine se lance dans un film d’aventures se déroulant dans la jungle, et avec au programme, des serpents géants XXL, des piranhas, des plantes carnivores et j’en passe, il y a de quoi avoir très peur. La courte durée de 1h18 m’a fait penser qu’au pire, je ne perdrais pas beaucoup de temps dans ma vie à tenter l’aventure de Snakes, film totalement méconnu et sorti uniquement en Chine, sans sous titres car ne visant absolument pas l’exportation. Au final, il y avait de bonnes choses dans Snakes, et aussi de bien mauvaises choses dans les domaines attendus. Mais pas que. Mais le visionnage de Snakes fut intéressant, et il faut bien l’avouer, ce n’est pas un grand film, mais au moins, le métrage est rythmé et on ne voit pas les 1h18 passer. Snakes donc, en bon film d’aventures, reprend tous les clichés du genre initiés par les Américains. Une jungle perdue, une expédition, des mercenaires, un docteur, et un père de famille qui accepte de joindre l’expédition pour sauver sa fille. Très important ça. Ce n’est pas la première ni la dernière fois que l’on suit une expédition en zone inexplorée et dangereuse afin de récupérer un remède, et pas la dernière fois qu’un père de famille fait l’impossible pour sauver son enfant. Et ce qu’on ne pourra pas reprocher à Snakes, c’est qu’il ne ment pas sur la marchandise.
Dès la scène d’ouverture se déroulant pendant la seconde guerre mondiale, le ton est donné, les qualités et défauts sautent aux yeux. Oui oui, il y a des qualités. La mise en scène, la photographie, Zhenzhao Lin qui signe là son deuxième long métrage fait du bon boulot et livre une copie très propre. Il exploite bien son cadre, filme le tout en scope et ça rend sacrément bien. Son directeur de la photo met parfaitement en valeur les décors naturels, et c’est d’ailleurs là la plus grande réussite du métrage, sa jungle, très joliment filmée, dense, dangereuse. Malgré un budget sans doute ridicule, visuellement, ça a de la gueule, dés que l’on rentre dans la technique pure, et que ça se veut réaliste. Mais à côté, dés que des créatures sont présentes à l’écran, piranhas (volants, hommage à Cameron ?) ou serpents, là ça pique les yeux. Lorsque les serpents du titre sont filmés de loin ou sont immobiles, l’illusion est possible, mais dés que les bestioles bougent rapidement ou attaquent les héros du métrage, là c’est le drame, ça pique les yeux. Ça manque de naturel, de texture. Alors il y a bien certaines scènes où le réalisateur a pu se laisser aller aux animatronics, notamment lors d’un passage gentiment sanglant qui met en scène des plantes carnivores, au rendu certes grotesque mais qui du coup rend plutôt bien hommage à La Petite Boutique des Horreurs de Frank Oz, mais au final, cela ne reste qu’une scène dans le métrage qui ne met pas en scène le principal ennemi du film mit en avant par le titre même. Non, les serpents sont ratés.
Et les piranhas ? Même constat, surtout que le réalisateur les fait apparaître dans une scène étrange qui semble être un mix improbable entre Piranhas 2 et Sharknado. Alors oui ça amuse, surtout que le réalisateur semble y croire, souhaitant, cela s’en ressent, livrer une série B divertissante et non un Z torché à l’arrache dans l’unique but de se faire un peu de cash rapidement comme ces messieurs de chez The Asylum. Pour cela, on a envie d’être clément envers le métrage, pas génial, mais qui se fait généreux et veut donner aux spectateurs ce qu’ils veulent voir. Par contre, là où le bat blesse, et on dira que c’est typique de la Chine, c’est dans l’humour employé par le métrage, avec un personnage notamment faisait office de side-kick comique énervant à l’humour bien lourd et débile comme les Chinois savent le faire, et on a rapidement envie de la baffer. Même lors des scènes typiquement B, comme l’attaque de piranhas lors de la traversée de la rivière, on a envie de l’étriper. L’humour, pas toujours présent mais s’insérant toujours quand il ne le faut pas, est simplement raté et n’a pas du tout sa place ici. Plus que les CGI, c’est là le gros défaut du film, qui passe de film d’aventures avec des serpents géants à une comédie lourdingue. Mais voilà, Snakes n’est pas un carnage. Il est malgré tout plein de bonnes intentions, et c’est ce qui le rend regardable.
Les plus
Court et rythmé
Des serpents, piranhas, plantes carnivores
Techniquement, plutôt propre (réalisation, photo)
Les moins
Les CGI, dégueulasses
L’humour malvenu
En bref : Snakes n’est pas un grand film, et n’en a pas la prétention. Certes, ces CGI piquent les yeux, et c’est dommage, et l’humour qu’il utilise est lourd, mais du haut de ses 1h18, il fait passer un petit moment pas prise de tête et qui a été fait avec sérieux et amour pour le genre.
Je n’irai sûrement pas me promener dans cette jungle, les animaux n’y semblent pas très sympathiques.
J’ai bien aimé ceci dit ta manière de tourner l’article dans le but de défendre à tout crin ce film qui me paraît tout de même bien naze.
Ben il n’est pas terrible, Je ne vais pas mentir là-dessus, mais dans le domaine des agressions animales, à l’exception de quelques films (47 Meters Down, The Shallows, Crawl), il est au dessus du lot des autres, ne serait-ce que par l’envie de bien faire qui le met au-dessus des nombreuses prods Asylum/Syfy et j’en passe.
Par contre en parlant de plaisir coupable, il serait temps que je me fasse un petit film avec Erin Brown/Misty Mundae haha
Voilà un programme alléchant ! 😉
Coquinou va 😉 haha