Titre original : Biohazard
1985 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h24
Réalisation : Fred Olen Ray
Musique : Drew Neumann et Eric Rasmussen
Scénario : Fred Olen Ray
Synopsis : Une entité extraterrestre utilise ses redoutables talents de controle psychique pour tenter de prendre le controle de la Terre…
Il y a un peu moins d’un an, j’ai eu la malchance de poser mes yeux innocents sur un film réalisé par Fred Olen Ray, et sur un autre produit par le monsieur et réalisé par son ami Steve Latshaw. Cela a donné l’infect Scalps (1983) et l’immonde Dark Universe (1993). Moralement, je ne suis toujours pas remis, et je me dis que parfois, la curiosité devrait avoir des limites bien définies. Mais avec une filmographie comprenant tout de même 158 films en tant que réalisateur si l’on en croit imdb, le tout en basiquement 40 ans de carrière, on se dit qu’il doit bien y avoir quelques films intéressants. Au moins un ! Après tout, il y a des fans, et certains de ses films ont même une moyenne avoisinant les 5/10. Et c’est par un gros hasard de circonstance que j’ai retrouvé dans mes affaires Biohazard, un film de Fred Olen Ray, datant de 1985, donc de ses débuts, Scalps datant de 1983. Biohazard est donc en quelque sorte le troisième long métrage de Ray, après Scalps en 1983 et The Alien Dead en 1980, étant plus ou moins une version longue de son moyen métrage The Brain Leeches. Alors alors, est-ce qu’en deux ans, Fred Olen Ray s’est amélioré ? Absolument pas, par certains aspects, Biohazard fait même pire que Scalps. On a donc une histoire oh combien originale (et qui ne veut rien dire au final) sur une base secrète en plein désert, où un scientifique se sert d’une machine et des pouvoirs d’une femme (à gros seins) pour téléporter dans notre dimension des objets venant d’ailleurs. Lors d’une démonstration, c’est un gros coffre qui débarque, coffre renfermant une forme de vie alien et dangereuse, de taille réduite, puisque si l’on en croit les rumeurs, le costume de la créature est porté par le fils de Ray. Bon bon bon… Un petit coup d’œil. Ah oui, budget de 250 000 dollars environ. Et bien il faudra me dire il est parti où le budget !
Si on le compare à Scalps et son budget de 15 000 dollars, il faut avouer qu’on voit la différence, le son est professionnel, ne change pas d’un plan à l’autre, et la photographie, bien que terme et juste effective, semble bien plus professionnelle également. Mais au-delà de ça, Biohazard a les mêmes défauts. C’est long, c’est chiant, ce n’est pas drôle, c’est souvent bancal et risible, ça ne passionne jamais. Quand les scènes doivent être horrifiques, rien ne fonctionne. Quand les scènes doivent présenter des personnages, les développer, ou planter le contexte du film, ça s’éternise pendant 15 ans comme pour atteindre très péniblement la durée d’un long métrage. Un camion sur une route ? On le verra, sous tous les angles, pendant de longues minutes, sans aucune tentative de poser une ambiance, de faire planer un danger ou quoi que ce soit. C’est juste plat. Et l’érotisme pour lequel le réalisateur est tant réputé ? Ce n’est pas ici qu’on va avoir une quelconque réaction dans le caleçon hein, je vous le dis. Deux malheureux plans, pour deux scènes inutiles et peu attirantes. Il faut dire que le métrage est peu aidé par Angelique Pettyjohn qui semble refaite, et pas que des seins, en plus de jouer comme une quiche. Alors que la discussion doit être sérieuse, on voit déjà du coin de ses lèvres qu’elle veut juste se déshabiller. Mais revenons donc à nous moutons, ou plutôt à nos aliens. Car oui, en plus de l’alien ridicule dans son costume en mousse, on aura en plus des petites créatures, qui saute au visage de leurs victimes, histoire de bien nous rappeler Alien de Ridley Scott. Mais n’ayez crainte, niveau horreur, le métrage vaut autant que niveau érotisme. C’est plat, mou, pas intéressant. Les attaques sont rares, peu crédibles, molles. Les personnages se débâtent comme ils le peuvent, c’est à dire pas du tout.
Reste quelques effets spéciaux, notamment pour les blessures, qui sont plutôt potables au vu du budget et des maigres ambitions du film. Heureusement, vu leur rareté. En tout et pour tout, sur 1h20 de film, seulement 5 victimes environ, dont une, la première, par accident. Il faut avouer que c’est peu, surtout quand au milieu des années 80, les productions Corman nous abreuvaient également de rip off d’Alien souvent très sympathiques, et que James Cameron préparait Aliens Le Retour. Pourquoi donc tenter Biohazard ? La curiosité, encore une fois. Curiosité que l’on regrette assez amèrement, et assez rapidement. Il faut dire que les signes ne trompent pas, dés le début, avec cette musique kitch, ce lieu d’expériences secrètes en plein désert dont la route n’est gardée que par un soldat (débutant), avec seulement trois employés sur place. Seule chose pouvant quelque peu faire sourire, au delà du costume d’Halloween porté par le gosse de Ray pour faire office de monstre ? Les dernières secondes du métrage, qui après 1h15 d’un sérieux à toute épreuve vient mettre un peu de WTF dans la formule. Et hallelujah, alors que l’on pourrait se dire que seules quelques secondes sont à sauver du carnage, voilà que Ray nous met un bêtisier dans son long générique de fin, histoire de montrer la bonne humeur sur le tournage, et là tout de suite, on a envie de s’amuser avec l’équipe. C’est plus au final la construction du film qui amuse que le film lui-même.
Les plus
Les dernières secondes, nawak
Le bêtisier de fin
Les moins
Ultra fauché et risible
Lent et chiant
La créature, indescriptible
Les acteurs qui n’en sont pas
En bref : Après Scalps, Fred Olen Ray récidive. Le budget augmente, mais pas le talent. Aussi lent et chiant que Scalps, avec un alien ridicule et des acteurs clairement à côté de la plaque, pas grand-chose à sauver du naufrage.
Tout pour plaire ce monstre phallique !
SI j’ai bien compris la quête du « bon » film de Ray (n’est pas Nicholas qui veut) continue. 😉
Elle va continuer car j’ai 2/3 autres films de lui, mais ce sera doucement. Trop de films comme ça, ça pourrait tuer mon cerveau sur le long terme. Le court terme aussi remarque !
Mais ça me sidère qu’avec des premiers films d’une telle « qualité », le monsieur soit parvenu à continuer et à avoir une aussi imposante filmographie. Si tu le compares à Corman, il y a un fossé alors que beaucoup de ses prods sont moyennes, mais il y en a quelques unes qui sortent du lot malgré tout !