ATTRACTION 2 INVASION (Вторжение) de Fyodor Bondarchuk (2020)

ATTRACTION 2 INVASION

Titre original : Вторжение – Vtorzhenie
2020 – Russie
Genre : Science Fiction
Durée : 2h14
Réalisation : Fyodor Bondarchuk
Musique : Igor Vdovin
Scénario : Oleg Malovichko et Andrey Zolotarev

Avec Irina Starshenbaum, Rinal Mukhametov, Alexander Petrov, Yuri Borisov, Oleg Menshikov et Sergei Garmash

Synopsis : Trois ans ont passé depuis qu’un vaisseau spatial alien s’est écrasé à Chertanovo. Après avoir eu, seule, un contact direct avec un extraterrestre, Julia Lebedeva, une fille ordinaire, fait l’objet d’études dans les laboratoires secrets du Ministère de la Défense. Au cours de ces recherches, les scientifiques et les militaires décortiquent ses sentiments, ses émotions et ses souvenirs afin de se préparer à une attaque future. Mais les super-pouvoirs de Julia s’accroissent, et il s’avère que les humains ne sont pas les seuls intéressés par sa nouvelle force – qui est une menace à l’échelle cosmique. La planète est littéralement sous la menace d’une invasion…

J’avais bien aimé Attraction, film de science fiction Russe de 2017 signé Fyodor Bondarchuk. Du coup forcément, je me devais de voir cette suite, signée par la même équipe, qui sortait en Russie en Janvier 2020. Un peu d’attente, et voilà que cette suite, Invasion, débarque également en France. Malheureusement, si j’étais enthousiaste à l’idée de retrouver les personnages et l’univers, ce fut un peu la douche froide. Tout n’est pas à jeter, mais cette suite est beaucoup moins intéressante que son prédécesseur. Pourtant, tout était fait pour que ça fonctionne. Mêmes acteurs, même réalisateur, budget doublé, continuité directe de l’intrigue. Trois ans après les événements du premier film, Yulia est surveillée par le gouvernement Russe, puisque les événements du premier film l’ont quelque peu changée. Surveillance constante, même à l’université, tests psychologiques et physiques et j’en passe. Tout aurait pu s’arrêter là, sauf que Hariton, le visiteur d’une autre planète du premier film, a survécu, et prend contact avec Yulia, la jeune femme étant en danger. En effet, ses pouvoirs grandissent, et si cela effraie les hommes, ils ne sont pas les seuls, et une nouvelle menace débarque, directement de l’espace, s’appelant Râ. Elle prend carrément le contrôle de toutes nos installations digitales (téléphones, télévisions, radios) pour forcer les hommes à tuer Yulia. Le cas contraire, Râ passera aux choses supérieures, et tant pis pour les dommages collatéraux. On a donc droit sur le papier a plus de poursuites, plus d’explosions, plus d’action, plus de plans spectaculaires. Un scénario avec plus d’ambitions aussi dans le fond. Mais le principal problème de cette suite viendra véritablement de son scénario, très moyen, et par moment, peinant à donner un rythme correct au métrage.

Ce qui aurait du être l’inverse, puisque dans le fond, on retrouve absolument tous les personnages du premier film. Yulia dans le rôle principal, Hariton venant d’une autre planète, le père de Yulia aux commandes de l’armée, même l’ami timide et un peu geek de Yulia. Même Artiom, l’ex de Julia qui avait pété un câble dans le premier film est toujours présent. Et pourtant, plutôt que de démarrer cash puisqu’il peut se le permettre, Invasion prend tout son temps pour installer ces nouveaux enjeux, et se permet même une demi-heure d’introduction, soit limite un peu plus que le premier film. Ça parle beaucoup, ça tente de faire un peu d’humour, ça introduit un nouveau personnage avec un homme devant surveiller Yulia. Puis quand Harriton apparaît, on se dit que ça y est, tout va se bouger, et pendant un moment, c’est le cas, Invasion montrant clairement qu’il a du budget, se permettant courses poursuites en voitures dans les rues de Moscou, assaut de l’armée sur une petite maison, puis poursuite avec hélicoptère et étrange vaisseau spatial fonctionnant, comme toute leur technologie, avec de l’eau. Soyons honnête, les effets spéciaux du film, tout comme les quelques idées vis-à-vis des technologies aliens, c’est top. On sent que la Russie maitrise clairement ses technologies, et après tout, pas loin de dix sociétés d’effets spéciaux ont bossés sur le film, normal que le rendu soit top, surtout que le métrage sort début 2020 et a été tourné durant l’été 2018, laissant clairement le temps aux équipes de faire le boulot et de peaufiner tout ça. Visuellement donc, si on accroche encore une fois à la patte graphique du film, et à ses choix artistiques (oui, cette photographie légèrement bleutée et surtout un peu grisâtre qui caractérisait déjà le premier film, et un paquet de films catastrophes depuis des années), ça envoie du pâté.

Le clou du spectacle était, bien entendu, la dernière demi-heure du film, qui se lâche totalement dans un déluge d’effets spéciaux, en inondant de tous les côtés Moscou . L’eau recouvre intégralement les rues, mais également le ciel, et encercle la ville, avec des murs d’eau, qui se rapprochent tous les uns les autres, pour noyer les habitants. Impressionnant visuellement et donc assez original. Mais est-ce que ce final en apothéose nous fait pardonner ce qui précède ? Pas du tout. Invasion n’est pas le film le plus palpitant qui soit, le scénario accumule les moments moins inspirés, ou pire, les moments qui tournent en rond, notamment vis-à-vis du personnage d’Artiom, finalement peu utile, qui se fait tour à tour gentil, un peu traitre, protecteur, bon samaritain. Un peu comme si le but de tous les personnages étaient de protéger Yulia, et c’est tout, ça ne va jamais plus loin. Même lorsque les enjeux deviennent beaucoup plus gros, cela semble rester leur but quoi qu’il arrive, et ça décrédibilise quelque peu l’ensemble. Des personnages moins intéressants, des situations pas toujours crédibles, des longueurs durant les 2h10 du métrage, Invasion accumule certains défauts, notamment de fonds, alors qu’il parvient toujours à avoir de la gueule dans la forme. En voulant quelque peu concurrencer le cinéma Américain et prouver que la Russie n’a pas à avoir honte face aux blockbusters de là-bas, Invasion n’en aurait-il pas attrapé la plupart des défauts récurrents ? Cela semble être le cas, tant par certains aspects, ce Invasion fait plus penser à du Independence Day 2 qu’à du Attraction auquel il fait suite.

Les plus

Des CGI toujours au top
La longue scène finale
La musique, très sympa

Les moins

Un scénario peu intéressant
Pareil pour les personnages
De gros soucis de rythme

En bref : Attraction 2 avait du potentiel, et les moyens de ses ambitions. Malheureusement, à l’exception du final et de CGI très travaillés, le reste ennuie, entre son scénario peu passionnant et ses gros soucis de rythme.

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