CREEPY HIDE AND SEEK (ひとりかくれんぼ 黄泉がえり遊び) de Adachi Kaoru (2016)

CREEPY HIDE AND SEEK
Titre original : Hitori Kakurenbo: Yomigaeri Asobi – ひとりかくれんぼ 黄泉がえり遊び
2016 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h11
Réalisation : Adachi Kaoru
Musique : –
Scénario : Adachi Kaoru

Avec Suzukawa Ayane, Amemiya Runa et Oshima Karo

Synopsis : Une vidéo un brin surnaturelle contenant un jeu de hide and seek avec un fantôme devient virale, et les internautes discutent de la véracité de la vidéo. Trois jeunes femmes décident de refaire le rituel…

Adachi Kaoru, vous connaissez ? Non, ce n’est pas une question piège, et je me doute que pour beaucoup, la réponse sera non, et honnêtement, c’est sans doute mieux ainsi. Non pas que le monsieur soit un tâcheron, mais ses choix de profession l’auront amené depuis 1986 dans un milieu assez underground. En 1986 en effet, il créé sa société V&R Planning à Tokyo, distribuant au Japon des films subtils tels que la saga des Faces of Death. Mais le monsieur, qui au départ n’y connaissait rien, se lancera également dans la mise en scène, signant même par la suite des documentaires. Au début des 90, il se lance dans les AV, notamment pour Hayashi Yumika, une des plus célèbres AV Idole qui nous a quitté il y a déjà 15 ans à présent. Tout irait pour le mieux en fait, sauf qu’Adachi a également dans son CV des vidéos un peu plus douteuses, avec des films scatologiques et j’en passe. À côté, le tournage de vidéos non censurées via une branche de sa société basée au Brésil, ce n’est rien. Et ça en fait une longue introduction sur le réalisateur, qui signe donc là en 2016 un film de V-Cinema non pornographique, mais avec des AV Idols devant la caméra, car il ne faut pas pousser non plus. Devant la caméra, Suzukawa Ayane, Amemiya Runa et Oshima Karo, trois demoiselles donc peu avares de leurs charmes, la première ayant d’ailleurs une sacrée filmographie dans le genre. Mais Creepy Hide and Seek donc, c’est du V-Cinema, et du V-Cinema horrifique. Alors, est-ce que le film a quelque chose à rajouter à un concept déjà mainte fois vu sur les écrans ? Surtout que si comme moi, ce sont les magnifiques pochettes Allemandes, déclinées en trois versions, qui vous auront attiré sur le film, le métrage nous vends clairement du sang et de la petite culotte, voir même du gore. Malheureusement, on est bien loin ici de la saga Hitori Kakurenbo (dont le second opus s’appelle Creepy Hide and Seek également à l’international, et que je conseille vivement, ainsi que son troisième opus), qui reste encore aujourd’hui le haut du panier sur ce sujet si particulier. On est malheureusement même très loin de la saga de quatre films Real Kakurenbo, elle aussi du V-Cinema, et qui tient la route, jusqu’à son dernier opus, Real Kakurenbo Final. Et pourtant, on ne touche pas le fond du V-Cinema avec ce Creepy Hide and Seek, loin de là.

Le passé du réalisateur dans le milieu des AV doit d’ailleurs jouer, Adachi Kaoru devant être sans aucun doute habitué depuis ses débuts aux tournages éclairs pour des budgets dérisoires. Ce qui donne, visuellement, un aspect plutôt propre au métrage. Car du V-Cinema en pilotage automatique, filmé avec les pieds, et pire, éclairé avec les pieds (voir pas éclairé), il y en a, et on en a bouffé pour peu que comme moi, vous vous êtes tapé l’intégrale de la saga des Missing, signée Koshizaka Yasushi. Du V-Cinema érotique dans sa forme la plus… hmmm, pure dirons nous, avec des éclairages dégueulasses, des « actrices » qui jouent comme des quiches mais se dénudent pour un oui ou pour un non devant une caméra qui elle-même ne semble pas toujours quoi filmer et comment le filmer. Pas d’éclairages crades, pas de cadrages hasardeux en mode caméra qui tremble et hésite ici. Creepy Hide and Seek a une photographie propre, un peu trop d’ailleurs, trop lumineuse parfois, et des cadrages souvent stables et carrés. Un peu trop également d’ailleurs, car à plusieurs reprises, on sent le réalisateur plutôt content de ses idées, et certains plans s’éternisent, longtemps, trop longtemps. Un comble pour un film qui ne dure au final seulement 1h11, génériques de début et de fin compris. Mais l’on pourra saluer l’effort au moins, ça ne vole pas très haut, mais c’est propre. Heureusement car en soit, le métrage ne raconte pas grand-chose, et ne se déroule que dans un lieu, une maison vaguement abandonnée, et n’a que trois actrices devant la caméra. Mais finalement, c’est surtout le reste qui coince, au delà de la technique, pas déshonorante donc pour le genre. Car Creepy Hide and Seek a le cul entre deux chaises. D’un côté, il a son concept de cache-cache avec un fantôme, avec la fameuse formule à base d’eau salée, de peluche et tout ça.

Un concept donc d’ambiance, propice à faire flipper. Oui le haut du panier du genre cité plus haut fonctionne totalement sur moi, et oui j’ai tous les titres cités dans ma collection (autant les bons que les Missing, quand on aime on ne compte pas…). Et de l’autre, son côté gentiment coquin avec son casting, et son côté qui se veut sanglant, puisque c’est ainsi que le film est vendu, et voir ce côté dans un film sur le Hitori Kakurenbo, c’est plutôt original et dépaysant. Et c’est là que tout s’écroule. Creepy Hide and Seek est bien trop clean et propre sur lui pour réussir à poser une quelconque ambiance. Il s’essaye au rythme lent pour faire monter la sauce et jouer sur l’ambiance, mais ça ne fonctionne pas. C’est trop lumineux, trop bien éclairé, et ça s’étire en longueur plus que de raisons. Voir une actrice cachée dans un placard et bouffer des chips pendant 2 minutes, ça n’apporte rien. Voir un plan où du sang s’éparpille au sol pendant facile 3 minutes, tout doucement, ça ne fonctionne pas non plus si le reste ne suit pas à côté. Les intentions sont là, certains plans très bien trouvés je l’admet (le plan avec le verre d’eau) mais tombent à l’eau. Reste donc le côté gore et coquin. Alors, des culottes, vous allez en voir, Adachi Kaoru trouvant toujours la contre plongée adéquate pour nous offrir un plan bien gratuit, et par la suite, osera déchirer quelques vêtements pour dévoiler de frêles poitrines. Mais niveau gore, on repassera. On aura bien droit à un hommage à Cannibal Holocaust carrément, un brin maladroit mais agréable, mais passé ce moment, le reste se fait trop gentil finalement. Surtout que mine de rien, il ne se passe pas grand-chose à l’écran pendant 45 minutes. Sur 1h11 oui, ça fait long du coup comme attente, lorsque l’ambiance qui veut se poser ne fonctionne pas. Alors on est loin du pire du V-Cinema récent comme les Missing ou encore Kami Idol (de Shiraishi Kôji) ou Kunoichi (de Chiba Seiji), mais on est également loin du meilleur du V-Cinema.

Les plus

Techniquement assez propre
L’hommage à Cannibal Holocaust
Beaucoup de blanches culottes tu verras

Les moins

Aucune ambiance
Beaucoup trop sage finalement
Très long à démarrer

En bref : Creepy Hide and Seek échoue avec son sujet, avec le genre, et avec ce qu’il nous vends (gore et sexe). Alors dans le genre, il y a pire, à tous les niveaux, mais il y a tellement mieux.

2 réflexions sur « CREEPY HIDE AND SEEK (ひとりかくれんぼ 黄泉がえり遊び) de Adachi Kaoru (2016) »

    1. Oh joli de mot, comment n’y avais-je pas pensé !!!! Je m’en veux.
      Non mais c’est du V-Cinema très moyen, quitte à voir des DTV Japonais, mieux vaut éviter celui-là.

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