Avec James Badge Daie, Marin Ireland, Stephen Root, Ron Canada, Robert Arayamo, Joel Courtney, Sasha Frolova et Samantha Logan
Synopsis : Un ancien policier est détruit par la mort violente de sa femme et de son fils. Lorsqu’il enquête sur la disparition de la fille d’un ami, il découvre bientôt la présence sinistre qui rôde autour de lui, ce qui l’entraîne aux limites de la folie.
Bons comme mauvais, les films de 2020 sortent souvent par la petite porte, en toute discrétion. The Empty Man lui aura eu droit à une sortie en salles aux Etats Unis en Octobre, dans l’anonymat le plus total. Le box office n’a pas du être bien fameux, mais qu’importe. Le bon point de tout ça, pour le spectateur, c’est que cela permet de découvrir des films, bons ou mauvais, en ne sachant quasiment rien dessus. Du coup, si c’est mauvais, et bien on n’en attendais rien et du coup, on peut relativiser. Si c’est bon voir très bon, la surprise a encore meilleur goût. La surprise fut bonne pour ce The Empty Man, qui apparemment adapte un roman graphique dont j’ignorais l’existence. Dés sa très longue scène d’ouverture, celle précédent l’apparition du titre, une scène durant malgré tout 20 minutes, j’ai été happé. Une maitrise, en terme d’ambiance, aussi bien visuelle que sonore. Avec des procédés tout simple pourtant, mais la preuve que quand c’est bien fait, ça marche. Une montagne, de beaux décors à perte de vue, un travail minutieux sur le son et parfois sur le silence, une découverte macabre, une cabane perdue au milieu de nul part, une silhouette au loin, un personnage qui perd la boule, puis un double homicide, et paf, titre, The Empty Man, l’aventure peut commencer, en relocalisant non pas en montagnes mais dans une ville banale des Etats Unis, où nous suivons un ex flic qui a bien du mal à digérer la mort de sa femme et de sa fille, et qui va plonger dans un véritable cauchemar éveillé lorsqu’il va aider une amie dont la fille a disparue. Là aussi on pourrait dire que c’est simpliste.
Ces personnages et cette histoire, on l’a connaît, trop bien, pour l’avoir eu dans bons nombres de métrages. Mais The Empty Man démontre qu’avec un peu de savoir faire et beaucoup d’envie, on peut avoir un résultat qui dépote, et surtout s’éloigner petit à petit des clichés pour livrer des séquences proprement terrifiantes. Bon, et quelques unes ratées, une poignée seulement, à base de jumpscares, qui semblent plus être là pour rassurer les investisseurs qu’autre chose, car the Empty Man, mine de rien, c’est un film produit par un gros studio, et donc avec un budget confortable derrière, et qui bénéficie en plus d’une direction artistique ultra soignée, et surtout d’une durée conséquente pour raconter son histoire en prenant son temps, 2h17. Mais face à ce que le film réussi, j’ai bien envie de faire l’impasse sur ces quelques rares jumpscares qui n’ont presque pas leur place ici, et qui semblent d’ailleurs être là clairement histoire d’être là, puisque la caméra s’emballe souvent dans ces moments là, alors qu’elle est fluide et très élégante le reste du temps. The Empty Man décide, comme d’autres avant lui, de marier deux genres, celui de la classique enquête policière et le film d’horreur, ou plutôt fantastique. La première partie de 20 minutes semble bien loin la plupart du temps alors que l’on suit les déambulations de notre ex flic désabusé dans son enquête, avec son lot d’interrogatoires, de recherches d’indices, en passant d’un lieu à l’autre, d’un personnage à l’autre. Et ça prend, puisque ce qui commence comme un film fantastique sur une simple légende urbaine, celle donnant son titre au film, le métrage bascule alors dans quelque chose de beaucoup plus réaliste et tangible, à savoir, une secte.
Ce que le film entreprend et raconte se retrouve alors beaucoup plus encré dans notre propre réalité, et certaines scènes gagnent en efficacité, et mieux, l’aspect tendu du métrage prend une toute autre dimension. Rien qu’avec une scène d’ailleurs, je suis prêt à pardonner tous les défauts du métrage, tant le réalisateur fait preuve d’une belle maitrise de la tension via la simplicité. Lorsque notre flic se retrouve à infiltrer le culte et se retrouve au milieu de nul part, en forêt, face à des individus qui ne peuvent normalement que deviner sa présence, la tension monte, et avec de simples procédés et en utilisant le silence, le réalisateur touche au but et parvient à terrifier. Et ça, c’est beau ! Le métrage trouve un équilibre entre les différents aspects de son intrigue, et parvient à retomber sur ses pieds dans sa dernière partie, que l’on adhère à ses choix ou non, ceux-ci ont du sens. Mais ce qui est sûr, c’est que The Empty Man mise énormément sur son ambiance, et l’attente que celle-ci peut générer, et donc la tension. Si l’on n’y est pas respectif, le temps peut probablement sembler long, alors que le cas contraire, on voudra presque agripper notre siège. Tout cela, on le doit en tout cas à David Prior, réalisateur et scénariste du métrage, qui s’occupe depuis des années de monter et réaliser des documentaires, en particulier sur les films de David Fincher, et ce depuis Panic Room. Pas étonnant d’avoir un film aussi soigné visuellement donc. Et bien entendu la prestation à l’écran de James Badge Daie, investi à 200% et qui porte également le film sur ses épaules. Une belle surprise !
Les plus
Une ambiance réussie
Le mix polar/horreur fonctionne très bien
Des scènes de tension qui fonctionnent à merveille
Mise en scène et travail sur le son énormes
Les moins
Quelques rares jumpscares
Des scènes un peu plus faciles
En bref : The Empty Man est une réussite qui mise presque tout sur son ambiance, travaillée à fond par son réalisateur, et qui livre de bons moments terreurs. Quelques moments sont plus faciles à côté, mais l’ensemble reste ultra prenant et terriblement efficace.
Alors là, tu me l’as bien vendu. Très envie de découvrir. Je le mets sur ma liste à voir.
Mission accomplie du coup ! Pas parfait mais pour un film de genre en direction des salles, le haut du panier. Super ambiance. Super score musical glauque de Christopher Young aussi.
N’en jetez plus. J’achète.
Après avoir appâté le public avec la bonne surprise de fin 2020, je vais maintenant vous sortir les mauvais films de 2020 (ouais, j’ai du lourd qui arrive ces prochains jours, car forcément, pour une excellente surprise inconnue trouvée au pif, il y a les mauvaises surprises à côté).
Pas facile à trouver en DVD. Par contre la bd est dispo. Elle me tente aussi.
Le plus simple serait de la VOD avec un VPN pour avoir un catalogue hors France pour le moment. J’attend impatiemment un Blu-Ray chez nous en tout cas, car je le prendrais. En attendant sinon, je peux te le passer, si l’absence de sous titres ne te dérange pas 😉 (faut bien se dépanner entre cinéphiles curieux).
Je suis très curieux de la BD aussi tiens, aucune idée si c’est fidèle et à quel point, mais si l’ambiance reste identique ça me tente.
J’ai trouvé ça super. J’ai adoré. Merci de me l’avoir recommandé il y a quelques mois.
PS : je trouve que tu en dis un peu trop dans ta chro, je pense qu’il vaut mieux se lancer dans ce film sans rien savoir, ou presque. SPOILER : j’ai adoré commencer dans la neige et la montagne sans savoir que le film serait plus urbain ensuite, qu’il mélangerait les genres, basculerait dans le « film de secte », etc.
Oui c’est vrai que pour le coup j’en révèle quelques éléments, mais vu comment le film a divisé justement à cause de ces dits éléments, je trouve pour le coup (et c’est très rare) utile de préciser son mélange de genres, d’ambiances.
Mais hyper content que tu ai adoré, je l’ai conseillé il y a peu à une amie qui n’a pas adhéré, elle a trouvé que ça partait trop dans pas mal de directions. Et c’est vrai que c’est un film riche, trop sans doute par moment.
En tout cas, je l’ai justement revu il y a deux semaines, j’écoute parfois l’ost, hyper oppressante (et dans 10 articles, je retravaille en plus ça haha). Quelque chose m’hypnotise limite dans ce film. Le long début, de quasi 20 minutes, pourrait être un court métrage a lui tout seul, et déjà ça pose une sacrée ambiance. Et le mieux pour moi, surtout en le revoyant, c’est que le film évite le ridicule, chose qui est finalement assez rare dés que ça aborde le sujet des sectes et autres. Il est souvent hyper facile d’aller dans le cliché et le jumpscare à outrance que le film tient du miracle je trouve.
Bref, je vais aller souffler dans une bouteille et penser au EMPTY MAN !
Tant que tu ne souffles pas sur un pont… ^^
Ma femme n’a pas aimé non plus, elle a trouvé ça trop long, elle a perdu pied… En fait je pense qu’elle aurait aimé un film d’horreur plus « frontal ». Mais justement, c’est ça qui est super avec THE EMPTY MAN, c’est qu’il tente plusieurs approches, nous emmène sur plusieurs chemins… C’est osé. J’ai complètement adhéré. L’un des meilleurs films du genre de ces dernières années avec IT FOLLOWS, HEREDITARY et sans doute quelques autres (j’écris ça sans réfléchir il y a sans doute des titres qui m’échappent maintenant).
Flemme d’aller au pont le plus proche haha !
Ah, oui je comprend le point de vu. Tout dépend de ce que l’on recherche après. C’est vrai que souvent, l’horreur dite frontale, j’ai plus de mal maintenant, je veux dire on en a tellement bouffé à tous les râteliers que voir plus de subtilités, d’être trompé mais pour être récompensé après, ça fait tellement plaisir je trouve.
Mais je te rejoins, je l’avais mis dans mon top de l’année dernière d’ailleurs, et comme sortie France cette année, je vais tricher et le remettre dans mon top 2021 haha ! Il y a THE WITCH aussi ces dernières années. THE MONSTER si tu ne l’as pas vu, huis clos dans une voiture hyper bien fichu avec une relation mère-fille bien fichue aussi.
Ca ne me dit trop rien THE MONSTER… Après pour être parfaitement honnête, j’avouerai que la fin de THE EMPTY MAN, je ne l’ai pas trop appréciée. Mais c’est un sentiment personnel, c’est subjectif et ça ne m’empêche pas d’adorer le film.
Je pourrais te le filer, enfin s’il t’intéresse. C’est un peu plus classique forcément (une voiture, la nuit noire, une possible créature dehors), mais tension bien gérée, et un film qui tente plus de poser une atmosphère via l’attente que d’abuser d’effets faciles.
La première fois, je ne savais pas trop quoi penser de la fin. Maintenant, elle me convient parfaitement. Je suis même curieux de lire les romans graphiques, vu qu’apparemment, c’est une adaptation.