RED BLADE (レッド・ブレイド) de Ishihara Takahiro (2018)

RED BLADE

Titre original : レッド・ブレイド
2018 – Japon
Genre : Action
Durée : 1h26
Réalisation : Ishihara Takahiro
Musique : Nakamori Nobufuku
Scénario : Ryû Ichirô

Avec Ogura Yûka, Hanakage Kanon, Sakaguchi Tak, Iketani Yukio, Iwanaga Joey, Iwasaki Mana, Kaidô Rikiya, Mimoto Masanori, Mine Satsuki, Saeki Benio, Sakaki Hideo et Sakimura Ryôko

Synopsis : Entre du harcèlement à l’école et une vie familiale compliquée avec un père endetté qui fini chez les Yakuzas tant que la famille ne paye pas, une jeune lycéenne, Mako a la vie rude. Mais grâce à un livre, elle va pouvoir s’évader dans le monde merveilleux du… passé et se retrouver en pleine guerre entre familles ninja. Ce qui va finalement lui permettre de s’entrainer et de s’affirmer, autant dans le passé que dans le présent.

Red Blade, en voilà un projet bien étrange qui trainait sur mon disque dur depuis sa sortie. 3 ans déjà oui ! Je n’étais pas spécialement motivé, malgré quelques noms intéressants devant et derrière la caméra. Mais un beau jour, il fallait franchir le pas, le fichier faisait tout de même 5Go, et j’avais besoin de place. Toutes les raisons sont bonnes après tout pour se lancer dans un film des fois. La mauvaise nouvelle, c’est que j’aurais perdu 1h26 de ma vie. Mais la bonne nouvelle, c’est que j’ai gagné 5Go. Alors oui, derrière la caméra, on a le réalisateur Ishihara Takahiro, plutôt reconnu normalement pour ces films de yakuza bien noirs (les films hein, pas les yakuzas, enfin quoi que, je ne les ai malheureusement pas vu, allez savoir). À l’histoire de base, donc les grandes lignes, le cheminement, mais absolument aucun dialogue ni développement, on a Sono Sion, qui a sans doute gribouillé l’intrigue sur une ou deux pages avant de la filer au producteur et de lui dire d’en faire ce qu’il voulait. On reconnaît légèrement sa patte en grattant bien la surface, notamment avec cette famille dysfonctionnelle. Et puis, devant la caméra, on a Sakaguchi Tak, ce qui pour un film voulant être un métrage d’action dans l’univers des ninjas, est toujours un bon choix tant l’homme est motivé et déborde d’énergie. Maintenant il faut bien avouer que l’assemblage de ses différents talents ne fonctionne pas, et que quelque part entre l’idée de base et le projet terminé, la qualité a foutu le camp.

On en parle de cette longue ouverture qui promet tellement en faisant affronter des centaines d’ennemis contre Sakaguchi Tak dans une forêt. On sait que ça peut rapidement être jouissif, être violent, sanglant, viscéral, tout ce que l’on veut. Mais c’est souvent mal filmé, mal monté, mal éclairé. On ne comprend pas grand-chose de ce qu’il se passe à l’écran, si bien que bon, ça a beau durer 7 ou 8 minutes, c’est long. Très long. Sans compter les faux raccords lumières avec parfois des gros rayons lumineux passant entre les arbres, mais le plan suivant, plus rien, l’obscurité la plus totale, ou parfois ces bruitages qui semblent timides. Ça fait peur, même si on ne jettera pas tout, Sakaguchi a par moment bien la classe, et le film utilise pas mal de techniques ninjas, ce qui fait toujours plaisir à voir. Mais direct après cette séquence, nous voilà de nos jours, sans ninja, avec notre super héroïne nommée Mako et jouée par Ogura Yûka, martyrisée sur le chemin du lycée, puis subissant chez elle le harcèlement de plusieurs yakuzas qui veulent à tout prix récupérer les dettes de son père. Seul réconfort pour elle ? Un livre pour… enfants parlant des ninjas, et après la lecture de l’ouvrage et une petite séquence de course à pieds de nuit le long de la rivière, voilà notre super héroïne envoyée comme par magie dans le passé, récupérée par deux ninjas pas du tout crédibles, et emmenée vers ce cher Sakaguchi qui va accepter de l’entraîner car… sinon pas de film ! Enfin, dans les faits hein, puisque son retour dans le passé, à coup de spots lumineux rajoutés numériquement dans l’image, n’arrive qu’au bout de 25 minutes de film. À partir de là, comme tout est prévisible ou presque, cela veut dire qu’en retirant le générique de fin, il ne reste qu’une heure au film environ pour entrainer notre héroïne et en faire une warrior (hmm hmm), la faire affronter quelques dangers pour qu’elle prouve sa valeur et prenne confiance en elle, et puisse alors enfin dans le monde réel, enfin, dans le présent, mettre fin à tous les soucis qui l’entourent.

Prévisible, je vous l’avais dis. Mais le film ne va pas s’embêter avec les détails, des soucis de scénario, il y en a et pas qu’un peu. Déjà, un livre pour enfants pour retourner dans le passé ? Un entrainement pour devenir ninja ? Laissez-moi rire vu l’entrainement, dans ce cas je suis déjà ninja depuis des années moi ! Puis bon, les combats, on ne va pas se mentir, malgré quelques plans qui puent la classe quand les personnages prennent la pose (et ça c’est cool), le reste n’est pas fameux. Le second combat dans la maison, encore de nuit, est amusant grâce à toutes les techniques ninja, les portes secrètes et j’en passe qu’utilisent nos trois ninjas, mais en terme de combat, non c’est juste mauvais. Elles ne savent pas se battre, c’est tout. Et puis tout à coup, sans prévenir, le film se déchaine, voilà que les grands méchants Yakuzas qui veulent les dettes se retrouvent dans le passé, pètent le cul à tout le monde (euh, au combat hein), ce qui fait de notre méchant Yakuza le grand méchant final à abattre bien entendu, mais ce coup-ci, dans le présent. Les combats ont d’ailleurs un peu plus de peps contre lui, sans doute car il maîtrise déjà mieux les combats de base. Mais même son combat final est décevant. Peut-être que le côté tournage express en usine abandonnée, jolies idoles qui font semblant de se battre et hop 2/3 plans culottes pour la route ne font plus effet sur moi ? Non j’en doute, je dirais juste que Red Blade n’est pas un bon film, ou en tout cas il échoue dans presque tout ce qu’il entreprend. Et c’est triste.

Les plus

Le casting masculin plutôt bon
Quelques plans qui ont la classe

Les moins

Un peu chiant
Les combats, parfois illisibles
Les actrices peu convaincantes
Le scénario, un peu ridicule en plus d’être peu passionnant

En bref : Red Blade prouve que mettre des talents d’horizons variés pour faire une série B (Z ?) de ninja avec des idoles qui ne savent pas se battre, c’était une très mauvaise idée.

2 réflexions sur « RED BLADE (レッド・ブレイド) de Ishihara Takahiro (2018) »

  1. Le film est effectivement mauvais… et ça me fait mal au coeur de le dire, car le réalisateur avait jusque-là fait des merveilles avec des budgets minuscules dans le cinéma indépendant – sa trilogie « Osaka Violence » est vraiment très bonne.

    1. Obligé de te croire sur parole, car là en l’état, le film ne m’a pas convaincu du talent du bonhomme. Comme dit, les plans réussis, ce sont des plans souvent assez difficiles à rater (un éclairage pas trop dégueu, et hop « prend la pause avec ton katana »). Je suis peut-être juste malchanceux, en commençant sa carrière au pif par celui-là…

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