2000 – Etats Unis
Genre : Crocodile féroce
Durée : 1h33
Réalisation : Tobe Hooper
Musique : Serge Colbert
Scénario : Jace Anderson, Boaz Davidson et Adam Gierasch
Avec Mark MacLachlan, Caitlin Martin, Chris Solari, D. W. Reiser et Julie Mintz
Synopsis: Huit étudiants ont choisi pour leurs vacances d’aller voguer le long d’une rivière du sud des Etats-Unis. Ils vont découvrir un nid, déjà détruit, et l’un d’eux va embarquer un des oeufs se trouvant à l’intérieur. Seulement il est loin de se douter qu’il s’agissait de la progéniture d’un gigantesque crocodile sévissant depuis de nombreuses années dans la région…
Tobe Hooper, un nom fort connu dans le domaine du cinéma de genre, le bonhomme à un statut de réalisateur culte, et pourtant, nous a-t-il vraiment fournit tant de bons films, est-t-il un bon metteur en scène ? Le début de sa carrière nous le laissait présager, avec les glauques Massacre à la tronçonneuse et Le crocodile de la mort. Seulement, voyons les choses en face, Tobe Hooper est un homme qui a eu énormément de chance en faisant deux œuvres marquantes en début de carrière, mais qui n’a pas su cacher par la suite son manque de talent. Sa déchéance a commencé il y a bien longtemps, dés le moyen Massacre dans le train fantôme. C’est au début des années 90 que sa carrière se casse vraiment la gueule, enchaînant nanar sur nanar, avec Night terrors, Body bags et The mangler. Se tournant vers la télévision, il fait en quelque sorte son grand retour au début des années 2000 chez NU Image, la société venant tout juste de sortir Shark attack. Quelle référence, et on confie donc à Tobe Hooper un projet qu’il connaît bien : Crocodile. Deuxième incursion dans le genre animalier, en particulier sur cet animal, même si dans Le crocodile de la mort, l’animal n’était qu’un prétexte pour tout autre chose. Là, Hooper se retrouve véritablement à mettre en scène ce crocodile, au cœur de l’histoire. Et il signe par la même occasion un nouveau ratage, qui ne surprend même plus maintenant, vu ses autres récents films.
Le film nous narre donc le parcours de huit jeunes partis faire la fête en bateau. On se doute bien ce que ce voyage va contenir : alcool, drogue, et sexe. Premier plan du film, deux voitures, la femme dans l’une d’elle montre son cul, juste après un dialogue mettant en comparaison les pizzas et le sexe. Pas de doute, ce Crocodile va voler très haut. La suite sera toujours du même acabit, mettant le spectateur dans un état d’ennui profond devant ses jeunes qui vont se quereller, s’engueuler, se réconcilier, boire, fumer. Pas à dire, nous en avons de la chance. L’attraction du film viendra faire bouger un peu tout ça, et on en vient à se demander ce qui est le pire dans le métrage : le monstre, les personnages, l’histoire, la réalisation, le scénario, ou l’ensemble ? Nul doute que le tout compilé est d’un niveau très bas en tout cas. Les personnages sont creux, le scénario ridicule, Tobe Hooper s’en donne à cœur joie pour nous prouver encore une fois son manque de talent. Mais la palme reviendra au crocodile du titre, bel et bien présent. Amateurs de films sérieux d’animaux tueurs, passez votre chemin. Amateurs de nanar, ce film est pour vous, puisqu’il nous gratifie de grands moments de connerie. Rien n’a été fait pour rendre l’ensemble crédible, et notre croco se verra donner des pouvoirs qu’ils ne devraient pas posséder, et pourtant, il n’y a pas de génétique dans cette histoire… pour une fois.
Notre crocodile, être très intelligent supérieur aux personnages peuplant le film, est capable de beaucoup de choses, comme de faire exploser une voiture, de couler un bateau, mais surtout, de pousser des voitures dans l’eau afin de camoufler des preuves, et de sauter par-dessus les voitures… Notre crocodile, femelle, est grande, belle, ouais en fait non, car les effets numériques peuplant les productions NU Image sont bel et bien là, pour le pire bien entendu. Super croco sera donc capable de courir après ses victimes, de prendre son bébé dans sa gueule et de repartir dans l’eau, le tout dans un numérique franchement mal foutu, mal animé, manquant de crédibilité dans ses mouvements, ses textures, et bien plus encore, la liste est bien trop longue. Mais non, malgré toutes ses situations ridicules, Hooper persévère à filmer le tout avec le plus grand sérieux, jusqu’au final, encore une fois ridicule. Puisque oui, les balles ne font rien à super croco, peu importe le calibre, la bête semble véritablement invincible. Mais non, car nos supers scénaristes ont trouvé la solution pour sauver nos jeunes des dents du crocodile : de la lotion anti-moustique. Il faut le voir pour le croire, et c’est pourtant bien vrai. Rien ne viendra rattraper le métrage, mais fort heureusement, on pourra parfois rire de sa bêtise.
Les plus
Parfois drôle involontairement
Les moins
Mais too much
Incroyablement mauvais
En bref : NU Image frappe encore et toujours. Super croco pousse les voitures dans les lacs, super croco saute au-dessus des bateaux, super croco résiste aux balles, mais super croco ne supporte pas la lotion anti-moustique…