Avec Alexander Skarsgard, Millie Bobby Brown, Rebecca Hall, Brian Tyree Henry, Oguri Shun, Eiza Gonzalez, Julian Dennison et Kyle Chandler
Synopsis : Cinq ans ont passé depuis les évènements qui ont vu Godzilla triompher de King Ghidorah et à la suite desquels il est devenu le nouveau roi des monstres. Cependant, alors que la réapparition des titans donnait des résultats bénéfiques pour la planète et contre toute attente, Godzilla semble se retourner contre l’humanité et détruit tout sur son passage. Dépassée par les évènements, l’Organisation Monarch décide de faire appel à Kong, l’unique titan restant qui ne soit pas soumis à Godzilla. Ce dernier, forcé par les humains mais s’étant juré de protéger une jeune fille, est désormais le dernier espoir de l’humanité et va devoir embrasser l’héritage de son espèce en affrontant Godzilla. Cependant, Mechagodzilla, qui est à l’origine des événements semble se mouvoir, décidé à éradiquer les Titans.
Godzilla VS Kong était finalement attendu, pour une raison qui m’échappe, comme le messie. Oui, Tenet, aussi sympathique soit-il (même s’il divise, je l’ai aimé) n’a pas ramené les spectateurs dans les salles de cinéma durant l’été 2020, et oui, Wonder Woman 1984 était une catastrophe de tous les instants, et malgré un « sympathique » box office, les chiffres ne seront jamais clairs vu sa sortie simultanément sur HBO Max. Godzilla VS Kong, quatrième film du Monsterverse après Godzilla (2014), Kong Skull Island (2017) et Godzilla II King of Monsters (2019) était donc le possible sauveur de l’humanité, même s’il contient deux créatures géantes qui n’ont que faire de l’humanité et l’écrase sans soucis. Résultat de la réouverture des cinémas en Amérique et d’une sortie au cinéma en Asie, malgré encore une fois une sortie simultanée sur HBO Max ? Le film est un franc succès et a déjà ramené 415 millions dans le tiroir caisse de la Warner rien qu’au cinéma, pour un budget estimé entre 155 et 200 millions. En y ajoutant les possibles abonnements au service de streaming, on peut le dire, Godzilla VS Kong est le premier blockbuster depuis 2019 à totalement rentrer dans ses frais, aussi vite, et a susciter autant d’engouement. Même s’il n’est pas très réussi. Donc pas très, ça veut dire aussi un peu réussi ? Hmm, et bien on ne va pas mentir, si la première heure aura presque eu l’effet d’un somnifère sur moi, que le choix d’Adam Wingard à la mise en scène m’interroge toujours (oui, prenons un mec qui n’a fait que des found footage et le film détesté Death Note pour mettre en scène un blockbuster avec deux monstres géants se foutant sur la gueule), que les personnages humains, après quatre films, ce n’est toujours pas ça, Godzilla VS Kong a également quelques tout petits atouts. On les attend longtemps certes, mais ils sont là. Malgré ses défauts, ses longueurs, ses fautes de goûts, son foutage de gueule parfois aussi. Oui, il y a toujours un gros souci au niveau des personnages humains.
Millie Bobby Brown et Kyle Chandler de Godzilla II reviennent mais sont finalement totalement inutiles à l’intrigue. Pire, leur relation n’a absolument pas évoluée et semble toujours aussi compliquée malgré les événements du film précédent. Les autres personnages sont soit transparents, soit énervants, mention spéciale au gars fan de complot qui passe son temps à faire des blagues. Rah ! Ah oui, comme il fait des blagues, c’est le black de service. Certains clichés ne veulent pas mourir. Et il y a la première heure, avare en affrontements (un seul), qui veut nous faire croire que le film a une histoire géniale alors que non, nous on veut seulement voir Godzilla se foutre sur la gueule avec Kong. Histoire nulle plus personnages transparents pendant une heure, c’est une mauvaise idée. Ce qui m’interroge encore plus quand on écoute le réalisateur parler, clamant que si son film ne fait que 1h50, c’est car pas besoin de montrer trop les humains, le faire plus long ne ferait que rajouter du blabla, et qu’il faut laisser les monstres tout ça. Ben oui, mais alors pourquoi tu mets autant les humains en avant ? Surtout que Adam Wingard, encore une fois, n’était pas le réalisateur de la situation. Pourquoi ? Que l’on aime (c’est mon cas) ou pas (c’est le cas de beaucoup) les deux précédents films Godzilla, ceux-ci avaient un avantage, à savoir d’avoir à leur tête des réalisateurs qui avaient une vision de leurs films. À savoir, dans Godzilla, mettre en avant le gigantisme des créatures et raconter l’histoire à échelle humaine. Alors oui, les personnages n’étaient pas top et il y avait des longueurs, mais dans ses choix là, c’était une réussite. Godzilla II voulait mettre en avant les monstres, les iconiser, et bordel, à ce niveau, yes, c’était une réussite, malgré encore une fois des humains peu intéressants souvent, et même par moment trop d’effets de style. Pour ce troisième (quatrième en fait, mais n’aimant pas Kong plus que ça, même l’opus de Jackson qui est hors Monsterverse m’emmerde, je n’ai pas vu Skull Island), Wingard ne fait pas de choix. Des monstres en avant ? Une intrigue à échelle humaine ? Non, rien de tout ça, juste un réalisateur qui filme son script sans se poser de question. Ah ! Ça en fait des défauts donc. Mais c’est pas terminé !
Puis après, il y a ses quelques éléments qui me dérangent à titre personnel, comme Godzilla, au départ lourd mais dévastateur (il est présenté ainsi dans les deux films précédents), et qui ici, peut taper des sprints, sauter et tout, comme dans les films des années 70. Donc en 5 ans, Godzilla, il a appris des coups, suivis un entrainement et été à la salle de gym ? Puis il y a le scénario donc, pas toujours intéressant, et alternant les idées bien cool visuellement, les idées qui feront plaisir aux fans de longue date notamment sur la fin, et qui amène également des idées discutables, comme Kong qui se lie d’amitié avec une gamine et lui parle en utilisant le langage des signes. Oui OUI, véridique ! Du coup durant la première heure, malgré une première baston parfois sympa (et parfois illisible, sous l’eau), une scène de destruction en ouverture, et une mise en scène en soit potable mais plate, on a peur. On se pose des questions. Et on regrette le choix d’avoir en plus coupé l’intrigue en deux, tant celle mettant en avant Millie Bobby Brown est inutile et vient casser le rythme. On pourrait aussi parler de la musique de Tom Holkenborg (Junkie XL), peu inspirée, et qui semble depuis quelques temps recycler les rythmes de Fury Road dans chacun de ses travaux. Mais oui, à côté de tous ces faux pas, de ces personnages peu intéressants et de ses scènes chiantes, il y a un peu de bon, promis. Pas suffisamment pour en faire un bon film, mais pour éviter la catastrophe totale. À savoir déjà deux monstres qui se foutent royalement sur la gueule, dont une scène se déroulant de nuit à Hong Kong et avec plein de néons partout, donnant un aspect vraiment visuellement plaisant à la scène, surtout qu’ils détruisent tout sur leur passage. Et puis il y a cet invité surprise dans la dernière partie, qui ramène bien des années en arrière et fait également plaisir, surtout que le métrage semble reprendre un élément scénaristique propre à la mythologie, et déjà présent dans quelques anciens films de la saga en ce qui concerne Godzilla.
Dommage que le scénario et le réalisateur ne savent pas quoi faire de leurs monstres, l’arc de Kong n’étant pas palpitant et l’arc de Godzilla… ah non, on me rappelle qu’il ne sert pas à grand-chose et n’a pas d’arc narratif, il fait de la figuration la plupart du temps. Damn ! En ce qui concerne Kong, l’exploration de son monde d’origine, si tout cela est bien tiré par les cheveux scénaristiquement, amène malgré tout quelques très jolies scènes visuellement. C’est d’ailleurs vraiment à partir de là (la barre des une heure donc) que le film se réveille et nous offre ce que l’on attendait de lui. Bon, on peut toujours trouver à redire bien entendu dans cette seconde heure, mais elle se fait bien plus généreuse et donc, appréciable pour l’amateur de Kaiju. Oui, le métrage nous coupe encore des combats pour nous ramener aux humains qui ne servent pratiquement à rien. Oui, quelques moments sont kitchs. Et oui, même si le tout est américanisé, la Toho surveille un minimum et en profite pour nous mettre cette tête à claque d’Oguri Shun dans un rôle totalement inutile, et qui prouve que même lorsqu’il n’est pas utile, il ne joue pas très bien. Quitte à nous mettre un acteur Japonais, vous ne pouviez pas nous mettre par exemple un Asano Tadanobu (pour un personnage développé de préférence) ! Mais le défaut le plus important dont j’ai déjà parlé, sans doute invisible pour beaucoup, mais que je regrette le plus, c’est l’absence de choix de la part d’Adam Wingard, qui filme proprement son film mais n’a aucune idée, aucun point de vu sur ce qu’il raconte. C’est là que l’on se rend compte que même sur un Kaiju Eiga, le choix du réalisateur est primordial. Ce n’est pas que de la destruction. Il faut faire des choix, s’y tenir et les rendre pertinents. Wingard lui ne fait pas de choix, il stagne, alternant les majestueuses créatures (en CGI hein) et les humains qui suivent tout ça sans avoir d’importance. Bref, moi je retourne voir Godzilla II, oh oui viens dans mes bras mon beau Blu-Ray !
Les plus
Godzilla
Kong
L’invité surprise grillé par la promo
La baston à Hong Kong
Les moins
Les humains inutiles, et jamais développés
La première heure chiante
Quelques fautes de goût
Aucun choix, aucun parti pris
Kong humanisé maladroitement
Godzilla qui vient faire coucou de temps à autres
En bref : Godzilla VS Kong, c’est finalement le moins bon de la saga, mais que voulez-vous, pour la Warner et le public, c’est le sauveur du cinéma. Et même si c’est chiant pendant une heure, que c’est bancal, que ça manque de choix osés, et que Wingard ne sait pas quoi faire de ses créatures, heureusement qu’il marche au box office. Montrons aux studios que l’on veut voir du cinéma sur grand écran, et pas tout avoir en VOD !
J’étais presque prêt à aller le voir en salle histoire m’en mettre plein les mirettes. J’irai voir « Mandibules » plutôt, il paraît que la mouche est bien grosse. 😁
Beaucoup dont moi, étions prêts à le voir en salle, mais Warner France ayant décidé que la vod c’est l’avenir….. Vaste débat dont j’en ai marre vu que je l’aborde de plus en plus, donc bon. Par contre, même si VOD aussi, j’ai trouvé le film MORTAL KOMBAT très cool, et venant de la Warner, ça fait du bien car autant ce GODZI que WONDER TRUC en fin d’années, les sorties du studio n’étaient pas bien glorieuses… Reste à attendre un certain DUNE de Villeneuve !
Mais comme dit, c’est con, c’est souvent un peu nul même si je n’arrive pas à le détester, mais est-ce que ça aurait été mieux sur grand écran, sachant que on en aurait parfois pris plein les mirettes ? Ou alors ça aurait accentué les défauts ? Raaaaah !
MANDIBULES, je l’attend avec impatience, mais bon, gros fan de Dupieux que je suis, je compte me refaire STEAK, n’ayant jamais pris le temps d’écrire dessus !
Bonne idée ce Steak. Je ne l’ai toujours pas goûté d’ailleurs.
Le Godzi vs Kong a eu les honneurs des écrans US quand même. Mais nous, on n’aura droit qu’au petit écran, sur mon smart phone avec des écouteurs. Super. 😒
J’espère que la Warner ne va pas nous imposer Dune en Vod, si c’est le cas je porte plainte.
Roh, STEAK, c’est excellent, je suis un gros fan depuis la première vision à l’époque. Il a souffert par contre d’une publicité catastrophique qui le vendait pour ce qu’il n’était pas. Et en a payé le prix par la suite…
Mais oui, pour revenir sur le film du jour, malgré la qualité du film, je suis content qu’il prouve à la Warner que les gens veulent voir du grand spectacle sur grand écran, que l’expérience en salles nous manque. Sauf en France ouais…
Et pareil pour DUNE, si on ne l’a pas au cinéma, je crie au scandale (tout en me disant finalement qu’avec les retards de sortie dans « certains » pays, je pourrais sans doute le voir quoi qu’il arrive sur grand écran, mais pas en France 😉 )
Je lui ai mis exactement la même note. Qu’est ce que le film est con ! J’ai vraiment eu l’impression qu’on se foutait de ma gueule, surtout avec les portails spatio-temporels qui mènent au centre de la Terre et Godzilla dont le souffle atomique creuse un petit trou de plusieurs milliers de kilomètres mais ne peut qu’égratigner Kong. Heureusement que les batailles sont à la hauteur des attentes – encore que, celle contre le Mecha un peu miteux est particulièrement fade et n’est jamais aussi triomphante qu’elle ne devrait l’être.
Rah le fameux coup du trou creusé jusqu’au centre de la Terre, c’est vrai qu’elle est pas mal celle là !
Je vois donc à ton court avis que oui, comme moi, obligé de trouver ça moyen objectivement, mais que quelques moments et batailles font qu’on ne le déteste pas totalement. Le Mecha, c’est un très vaste débat, je ne savais pas qu’il serait dans le film, ayant zappé toute promo qui apparemment vendait la mèche. Et étant un très grand fan de Godzi, forcément, la surprise fut bonne, même s’ils n’en font pas grand-chose. Il ne me reste qu’à rêver le même film, mais par un autre réalisateur, qui aurait traité le sujet avec plus de sérieux, et plus de cohérence, voir plus de continuité avec le film précédent.