BATMAN V SUPERMAN : L’AUBE DE LA JUSTICE de Zack Snyder (2016)

BATMAN V SUPERMAN : L’AUBE DE LA JUSTICE

Titre original : Batman v Superman : Dawn of Justice
2016 – Etats Unis
Genre : Dark Super Héros
Durée : 2h32 (version cinéma), 3h (version longue)
Réalisation : Zack Snyder
Musique : Hans Zimmer et Junkie XL
Scénario : Chris Terrio et David S. Goyer

Avec Ben Affleck, Henry Cavill, Amy Adams, Jesse Eisenberg, Diane Lane, Laurence Fishburne, Jeremy Irons, Holly Hunter et Gal Gadot

Synopsis : Craignant que Superman n’abuse de sa toute-puissance, le Chevalier noir décide de l’affronter : le monde a-t-il davantage besoin d’un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d’un justicier à la force redoutable mais d’origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l’horizon…

Je le dis très souvent, je n’aime pas le cinéma de Zack Snyder. En fait, je déteste son cinéma. Non pas que je n’ai aucun respect pour le monsieur, mais son art n’est pas ma tasse de thé. Il faut dire que je ne suis pas de la génération comics, et que foutre du ralenti partout juste pour simuler des cases, ce n’est pas une fin en soit. C’est un effet de style purement gratuit. Du coup autant dire que 300 ne m’a pas plus, que je me suis endormis devant Watchmen, et que Sucker Punch fut une torture de tous les instants. Quand à Justice League, produit malade devant autant sa parenté à Snyder qu’à Joss Whedon, j’avais déjà dit tout le mal que j’en pensais lors de sa sortie cinéma, et n’ayant pas du tout envie de m’infliger la même chose en plus dark, en plus long, et en 4/3, ce sera sans moi. Alors pourquoi je vous écris un article sur Batman V Superman, que je n’avais pas vu à l’époque de Justice League, et alors que je n’ai pas vu non plus Man of Steel. Et bien étant donné que le film a hautement divisé, par son ton et ses choix, et qu’à l’époque, les fanboys étaient encore discrets, et la Warner n’obéissait pas encore à une horde de fans en y voyant le bénéfice derrière, j’ai voulu comprendre pourquoi. Pourquoi le film a autant divisé. Pour cela, je me suis tourné vers la version longue, le Director’s Cut donc, à la haute durée de 3 heures, mais c’est toujours mieux que 4 heures de Justice League. Et le verdict tomba, après trois heures un peu longues malgré tout. Et bien Batman V Superman, c’était pas si mal. En fait, c’était même le moins pire de Zack Snyder. Avec un scénario posé, qui prend son temps, essaye pendant deux heures de se faire anti-spectaculaire et de mettre en avant la psychologie, une histoire, des personnages qui ont de la consistance. Du coup, on y va mollo sur les ralentis, les plans iconiques. Et ça, ça m’a plu.

En fait, je devrais même dire que sur le papier, Batman V Superman a des thématiques hyper intéressantes. Bien plus que dans la majeure partie des films de super héros. Car oui, le cinéma made in Marvel, c’est bien huilé, mais c’est gentillet et ça vise le grand public, il ne faut pas le vexer, ni trop le faire réfléchir. Il y a bien la saga X-Men, intéressante même dans ses quelques ratages, mais bon, venant de rejoindre l’écurie Marvel, je n’en attendais à présent plus rien. Batman V Superman a donc pour lui un ton et des thématiques qui n’appartiennent qu’à lui, et que l’on ne retrouve pas ailleurs. Et c’est foutrement intéressant sur le papier. Bruce Wayne par exemple, ce coup-ci joué par Ben Affleck, plutôt bon dans son rôle d’ailleurs, nous est montré sous un nouveau jour, après 20 années à combattre le crime, lessivé, fatigué, et surtout déprimé de voir que peu importe ce qu’il fait, et bien, rien ne change. Quand à Superman, il est dépeint donc comme un dieu, qui a des pouvoirs de Dieu, et donc ses facultés, sa présence sur Terre et le danger qu’il pourrait représenter sont au centre du récit. La rivalité entre Batman et Superman, elle est intéressante également sur le papier, et même la plupart du temps dans les faits. Un Batman lessivé et fatigué, un Superman tout puissant, deux visions différentes du monde, de la justice, mais finalement, deux personnages humains, qui ont tous les deux perdus des choses, et avec toujours des choses à perdre. Ce qui est bien moins cool par contre, c’est qu’à l’écran, toutes ces bonnes idées et ces bonnes intentions ne sont pas optimales. La faute à une multitude de petits détails. Déjà, l’émotion. Snyder n’est pas forcément le réalisateur idéal pour ça. Et ça se ressent. Autant dans les petits détails que dans les grands moments que tout le monde connaît (Martha). Des moments anodins qui ne fonctionnent pas ? Le début par exemple, où un employé de Bruce Wayne attend avec son équipe comme un con que Bruce lui dise d’évacuer alors que la ville autour d’eux explose de partout. Oui, un élément raté, là juste pour amener la mort d’un personnage et déclencher l’intrigue. C’est maladroit, c’est forcé, l’émotion ne prend pas.

Et le cas Martha, c’est pareil. Sur le papier, l’idée est bonne, le nom de Martha faisant l’effet d’un électrochoc sur Batman, lui faisant réaliser que Clark Kent a lui aussi une famille, qu’il peut tout perdre car il ne contrôle rien, et que dans sa quête de vengeance, Bruce a été trop loin, aveuglé par sa vengeance justement. À l’écran, c’est plus maladroit, et il faut du recul pour bien tout prendre comme il faut, car Snyder, le recul, il ne l’a pas, c’est du direct dans ta face, et forcément, le public a donc tendance a prendre ce qui lui arrive direct dans la face de manière frontale, et donc, sans recul. Et c’est dommage. Malgré tout, mention particulière à Snyder, qui réussi néanmoins pendant deux heures un pari fou. À savoir faire un blockbuster presque toujours posé, et surtout, à fournir un film qui se tient et se regarde, malgré ses maladresses, tout en répondant aux exigences folles du studio, et devant à la fois fournir une suite à Man of Steel, un versus entre Batman et Superman, et un film préparant le terrain pour Justice League. Mais c’est dans sa dernière heure, malgré encore quelques bons moments (le duel entre les deux héros, ou bien le thème musical de Wonder Woman), que le film perd pieds, et devient sacrément bancal. Entre un déluge de CGI qui en vient à fatiguer la rétine, le style Snyder qui revient au galop (oui ça explose de partout avec éclairs de couleurs, ralentis, iconisation et j’en passe), et ce sentiment de trop plein, trop d’intrigues, trop de personnages, trop de moments qui ne servent qu’à teaser les suites et alourdissent l’ensemble. Seul élément raté constant à mes yeux, Lex Luthor, absolument pas crédible. Un élément de plus rendant le métrage fragile. Mais aussi fascinant par certains aspects. Et détestable par d’autres. Mais un film assez unique, ce qui est à saluer.

Les plus

Les deux premières heures posées
Les acteurs, pour la plupart très bons
Le duel Batman contre Superman
Pleins de thématiques passionnantes

Les moins

Souvent maladroit
Lex Luthor, raté
L’avalanche de CGI sur la fin

En bref : Batman V Superman était voué à diviser, peu importe la version. Il cherche parfois ce qu’il doit être, et essaye de tout être à la fois, ce qui alourdit souvent le métrage. Le traitement de Snyder n’est pas toujours glorieux, mais les thématiques sont intéressantes, et le plus souvent, ça se regarde.

2 réflexions sur « BATMAN V SUPERMAN : L’AUBE DE LA JUSTICE de Zack Snyder (2016) »

  1. Tiens, on est d’accord sur le cinéma de Snyder. J’aime pas du tout non plus. Son premier remake zombiesque est sympa, mais après… 300 ? Je l’aime bien… mais c’est surtout grâce à l’acteur (franchement il est énorme là-dedans ^^) et surtout grâce au matériau de base. D’ailleurs, je suis sûr qu’avec un super réal’ à la place de Snyder, le film aurait été bien meilleur, plus épique, etc. Quant à SUCKER PUNCH, mon dieu. Un vrai calvaire. WATCHMEN ? J’ai tout oublié. Je m’y suis ennuyé comme rarement – mais j’ai vraiment TOUT oublié… JUSTICE LEAGUE j’hésite… Il y a de bons retours de la version en… 4/3 ! ^^

    Tu dis qu’au moins ses films de super héros ont quelque chose, un fond, une patte, contrairement aux films Marvel du MCU. C’est vrai. Mais… en fait, je préfère encore revoir les meilleurs films du MCU (Winter Soldier et quelques autres) plutôt qu’un Snyder. Certes c’est gentillet, lisse, mais ça reste bien ficelé, divertissant. Là, avec Snyder, mouais. Son BATMAN VS SUPERMAN, je comprends bien les quelques points positifs que tu lui trouves, mais le reste tire tellement tout vers le bas que… j’ai pas du tout accroché. Bon après, je dois avouer n’avoir vu que la version « courte ». Mais j’ai jamais compris pourquoi Batman voulait abattre Superman, on n’y croit pas dans le film. Et le coup de « Martha ». Non. Avec ma femme on a explosé de rire…

    1. Ah mais Snyder, j’ai toujours eu du mal. Même son premier film de zombies, le remake de DAWN OF THE DEAD, pas du tout aimé (acheté day one en dvd, revendu à un pote le jour suivant, c’est dire). 300 jamais vu en entier, ce film m’ennuie, ça prend trop la pause pour imiter des cases de comics sauf que c’est un film, pas la même grammaire. SUCKER PUNCH j’ai souffert, et j’ai du le voir en entier car vu en salles en plus, sinon j’aurais pas pu le finir. Une torture de tous les instants. Allez, je sauve la scène d’ouverture, ça fait un joli clip vidéo. WATCHMEN toujours endormi devant, jamais dépassé la demi-heure. JUSTICE LEAGUE la version ciné était naze. La version longue, ça raconte quand même dans les grandes lignes la même chose, mais en 4/3, et en 4h, donc non merci, je passe mon tour. Et son récent film de zombies a divisé même les fans, donc je passe mon tour aussi.

      Après pareil, je préfère me refaire un IRON MAN 1 qu’un Snyder (mes connaissances du MCU sont limitées, et jamais vu les suites de CAPTAIN AMERICA car détesté le premier, et je n’aime pas le personnage). AVENGERS 3 était sympa même si du coup, j’étais paumé vu que raté pleins de films haha.

      Hey, finalement, le fait de se marrer, du film et pas avec lui ceci dit, ça reste positif, le rire c’est une bonne émotion 😀

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