THE MACHINE GIRL LITE (Hajiraiマシンガール) de Iguchi Noboru (2009)

THE MACHINE GIRL LITE

Titre original : Shyness Machine Girl – The Hajirai Machine Girl – Hajiraiマシンガール
2009 – Japon
Genre : Court Métrage
Durée : 22 minutes
Réalisation : Iguchi Noboru
Musique : Nakagawa Kô
Scénario : Iguchi Noboru

Avec Kijima Noriko, Ishikawa Yûga, Tanaka Demo, Kishi Kentarô et Asami

Synopsis : Un court métrage faisant suite à The Machine Girl, dans lequel nous retrouvons Yoshie, l’amie timide de Ami, ressuscitée, qui va à son tour vouloir se venger et retrouver une partie du casting du film original, tous revenu à la vie.

The Machine Girl aura beaucoup fait parler de lui depuis sa production, jusqu’à encore aujourd’hui avec la sortie récente du film en France. Une promotion gagnante qui a rendu le film culte, et qui en fait un film légèrement surestimé aujourd’hui. Sympathique comédie gore, le film souffre pourtant de changements de rythme assez étranges et s’avère juste être un petit film sympathique produit pour le marché américain. Iguchi Noboru, son réalisateur et également scénariste, devint connu grâce à ce film, ce qui lui permit ensuite de réaliser d’autres métrages, toujours pour le marché américain, et de quitter ce qu’il faisait avant : des comédies érotiques, comme le très sympathique Sukeban Boy. Depuis, le bonhomme a continué en s’éloignant petit à petit de la comédie gore pour livrer des comédies plus grand public et pas forcément drôle (RoboGeisha). Et comme ce fut le cas pour Meatball Machine quelques années plus tôt et comme ce sera le cas pour Mutant Girls Squad l’année dernière, l’univers de The Machine Girl se retrouve prolongé dans un petit court métrage, durant ici environ 22 minutes. Mais comment faire la suite d’un film où tout le monde est mort à part l’héroïne, et ce sans reprendre la dite héroïne ? Iguchi ne se casse pas trop la tête pour ça, et prend en quelque sorte la formule de ses anciens films. A la trappe la cohérence et la structure narrative, ce Machine Girl Lite (le titre anglais, Shyness Machine Girl, s’avère bien plus juste) ne se préoccupe que d’aligner des délires stupides et sexy sur toute sa durée sans se soucier même de la mise en scène ou du jeu des acteurs. Un constat qui peut faire très mal si on n’accroche pas à cette direction, et aux délires dépeints par le metteur en scène. Car si dans The Machine Girl, Iguchi nous prouvait malgré de gros défauts qu’il savait s’entourer d’une bonne équipe (Nishimura aux effets spéciaux) et qu’il était un bon directeur d’acteur, ici il ne semble ne se préoccuper que d’une chose : aller loin sans cohérence, sans recherche, sans rien finalement.

Le court métrage, tourné pour très peu d’argent (où y en a-t-il vraiment eu ?) ne garde que toutes les tares du cinéma de Iguchi, et oublie tout le reste. Après une rapide présentation du film par nulle autre que Asami (Sukeban Boy, The Machine Girl, Sukeban Hunters 1 et 2) comme ce fut le cas avec Sakaguchi pour Yoshie Zero (la préquelle de Mutant Girls Squad), on rentre dans le vif du sujet en retrouvant Yoshie, pourtant morte d’un coup de poignard en pleine tête dans The Machine Girl. Et dès ces premiers instants, on sait à quoi s’attendre, avec une interprétation souvent poussive, un manque d’explication allant jusqu’au grotesque, et pire encore, des effets assez ignobles pour les yeux. Manque de budget oblige mais liberté totale dans le produit qu’il réalise, Iguchi se laisse aller à ses délires, même sans argent. N’attendez pas d’impacts de balles sur les corps, de grosses giclées de sang surréalistes (bon ok, il y aura une décapitation pas trop mal faite avec un geyser de sang). Dès qu’il le peut, les effets du film sont en numériques (impacts de balles, détonations), étrangement de couleurs fluo parfois. Les plans les plus impressionnants du court métrage ne sont que des rapides flashbacks provenant du vrai film, pendant que nous suivons Yoshie qui va faire de l’exercice pour devenir une Machine Girl également. Entraînement qui sera fait par Suguru, joué par Yûya Ishikawa, revenant lui aussi après une mort plutôt fatale dans le long métrage. On se demandera ce qu’il fait là tant le monsieur a pu avoir des petits rôles dans des films bien plus convaincants (quelques films de Sion Sono notamment). Entraînement que Iguchi s’amuse à refaire encore et encore de films en films (en fait, tous ces films depuis The Machine Girl), mais qui se veut ici un peu coquin, ce qui fera enfin rire le spectateur. Car soyons clair, le plaisir coupable que pourra être le court métrage (un peu trop long, comme toujours aussi chez Iguchi) proviendra uniquement de son côté coquin, poussé à l’extrême sur la fin.

Car la seule vraie bonne idée du court métrage n’arrivera que dans sa dernière partie, où Iguchi se sert d’une part de la culture japonaise pour arriver à ses fins. En effet, Iguchi met ainsi en scène quelque chose de très simple et de déjà utilisé dans plusieurs métrages : la honte par rapport à la nudité, ou du moins par la nudité partielle. Yoshie se retrouvera souvent en courte tenue ou en bikini pour le plaisir des spectateurs masculins, et plus elle aura honte, plus son arme sera puissante. Son arme : une nouvelle mitrailleuse, cette fois ci située directement… dans son derrière (idée qui reviendra encore dans Mutant Girls Squad, cette fois ci avec une tronçonneuse). Voir la petite Kijima Noriko, malgré le surjeu général, sautiller partout en couinant, répétant « noooon ne me regarde pas » et tirer avec sa mitrailleuse anale peut être un gros plaisir coupable, surtout que la scène finale décide de se lâcher un peu au niveau des effets sanglants délirants, certes, toujours mal fait, mais appréciable. Bref, The Machine Girl Lite, c’est un gros bordel sans nom qui fait parfois sourire, mais qui ne s’avère pas digeste pour autant.

Les plus

Le côté sexy
Ça ne dure pas très longtemps

Les moins

Mal filmé
Pas de scénario
Effets numériques immondes
Pas franchement intéressant

En bref : On n’en attendait pas grand chose, on n’a pas eu grand chose. Assez énervant sur la durée, le court nous décroche quand même quelques rares sourires.

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