DRILLER KILLER (The Driller Killer) de Abel Ferrara (1979)

DRILLER KILLER

1979 – Etats Unis
Genre : Horreur (dans tous les sens du terme)
Durée : 1h37
Réalisation : Abel Ferrara
Musique : Joe Delia
Scénario : Nicholas Saint John

Avec Abel Ferrara, Carolyn Marz, Babybi Day et Harry Schultz

Synopsis: Un artiste peintre perd peu à peu ses esprits jusqu’à se transformer en tueur en série opérant la nuit dans les rues de New York armé d’une perceuse. Le jour, il ne se rappelle plus de ses escapades nocturnes…

Abel Ferrara est un réalisateur culte (à juste titre quand on regarde certains films de sa filmographie, comme King of New York ou Bad Lieutenant), tournant essentiellement à New York, et ayant fait plusieurs incursions dans le genre fantastique, ou dans le cas présent, avec son premier film, dans l’horreur. Driller Killer serait un film très controversé. A la vision du métrage maintenant, on a de sérieux doutes sur les raisons de tout ce que l’on peut lire ici et là. Car outre sa représentation répugnante des rues de la ville de New York, Driller Killer est finalement un film plat et surtout très chiant et interminable, sans vraiment d’intérêt, si ce n’est un enchaînement de scènes sanglantes (tardives) et de musique de merde. Explications ! Abel Ferrara nous invite à suivre le parcours de Reno, un peintre habitant dans un vieil immeuble un peu délabré, où il héberge deux autres filles. Il travaille actuellement sur son « chef d’œuvre », une peinture représentant un buffle, et espère le vendre à très bon prix et vivre une vie tranquille. Mais rien ne va se passer comme prévu bien entendu, Reno est surmené, croule sous les factures, passe son temps à s’engueuler avec sa copine. Dans la rue, il parle avec les clochards et observe la violence de tous les jours. Lorsqu’il s’agit de montrer ce qu’il se passe vraiment dans la rue, Ferrara y arrive avec brio. Le cadrage, la musique d’ambiance, le jeu de Ferrara en temps qu’acteur est plutôt bon, et le grain de l’image aide à créer une ambiance vraiment dérangeante. Ferrara a donc toutes les cartes en main pour nous faire un film choc sur cet homme dérangé et oppressé par la vie quotidienne et nocturne de la ville. Malheureusement, il n’en est rien. Deux éléments font finir par déclencher la folie meurtrière de Reno. Deux arguments bien légers. En premier lieu, il y aura l’installation dans le même bâtiment d’un groupe de rock assez…. Complètement inaudible et au chanteur à la voix aussi belle qu’une chasse d’eau ! De ce côté là, on peut comprendre le personnage de Reno, d’autant que le groupe répète à des heures improbables, autant en journée qu’en pleine nuit. Mais l’élément révélateur, ce sera tout simplement une publicité à la télévision pour un nouveau système permettant de se servir de perceuse en extérieur.  Assez léger, surtout vu la peu d’utilisation que Reno en fera, Ferrara semblant beaucoup plus préoccupé à filmer durant de longues séquences totalement inutiles le groupe en train de répéter, ou de jouer dans des boites pendant que des filles en chaleur dansent devant eux.

Bien entendu, comme tout bon film d’horreur de la fin des années 70 et du début des années 80, il faudra quelques plans érotiques, et Ferrara se fera plaisir en filmant dans une courte séquence deux femmes sous la douche en train de s’embrasser. L’utilité de la séquence ? Il n’y en a pas, comme la majorité des séquences de Driller killer. Le tout s’enchaîne avec un rythme mollasson et rien ne viendra nous réveiller, nous donnant plutôt envie de zapper ou de se boucher les oreilles. Pour un film choc, Ferrara est à milles lieux de Massacre à la tronçonneuse. Quand le film se décidera enfin à bouger après plus de 45 minutes, l’horreur viendra enfin faire son apparition. Les effets, pour 1979, sont encore réalistes, et encore une fois, le grain accompagnant la pellicule lors des excursions nocturnes de Reno fait froid dans le dos, mettant quelque peu mal à l’aise, mais aussitôt ces quelques séquences enchaînées, Ferrara se sent obligé de revenir quelque peu au fameux groupe du film, avant de donner un prétexte à Reno pour le lancer dans un ultime massacre inutile. Et au final, on ne retient pas grand chose de Driller killer, si ce n’est la souffrance que le métrage nous fait endurer, au niveau sonore et parfois même visuel, la caméra partant souvent dans tous les sens, pour finalement pas grand chose. Avec un sujet comme celui ci, Ferrara pouvait faire un film marquant, même sans moyens. Il a fait le film, il a juste oublié le reste en cours de route. Dommage. Et quand on repense au petit message avant le film, nous disant qu’il faut le regarder en mettant le son fort. Quelle merveilleuse idée !! Une chose est sure, si le cinéma de Ferrara divise de manière générale la foule, celui ci n’est vraiment pas à mettre entre toutes les mains. Driller Killer est bel et bien un film d’horreur, mais pas dans le sens ou on l’entend habituellement.

Les plus
Les effets spéciaux
Les moins
Long
Bande son ignoble
Rien d’intéressant

En bref : Un supplice sonore avant tout, qui semble ne jamais prendre fin. C’est mou, c’est lent, c’est long, très long, pour finalement rien du tout. Seule la pauvreté des rues de New York vaut le coup d’œil, ainsi que les effets spéciaux bien tardifs… et encore, ce serait s’infliger beaucoup trop de choses.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading