Titre original : City Hunter – Cheng Shi Lie Ren – 城市獵人
1993 – Hong Kong
Genre : Comédie
Durée : 1h45
Réalisation : Wong Jing (et officieusement : Jackie Chan)
Musique : James Wong et Romeo Diaz
Scénario : Wong Jing d’après le manga City Hunter de Hôjô Tsukasa
Avec Jackie Chan, Joey Wong, Chingmy Yau, Richard Norton, Michael Wong, Gary Daniels, Gotô Kumiko et Leon Lai
Synopsis : Niki Larson est un détective privé, mais aussi un grand séducteur qui ne sait pas résister aux charmes d’une femme. Sauf de sa nièce, qui est son assistante. Un riche industriel Japonais l’embauche afin de retrouver la trace de sa fille, et un peu par accident, Niki Larson va se retrouver à bord d’un paquebot en croisière, dans lequel se trouve son assistante, la fille qu’il doit retrouver, mais également de dangereux criminels qui prévoient de voler les riches à bord et de les tuer.
Après avoir tourné l’année précédente pour son ami Stanley Tong dans le troisième volet de Police Story et pour Tsui Hark et Ringo Lam dans Twin Dragons, Jackie Chan continue de tourner pour d’autres metteurs en scène de renommée (ou pas). Cette fois ci, il se retrouve donc devant la caméra de Wong Jing, un réalisateur un peu à l’opposé de Jackie Chan. Ses tournages sont très rapides, peu couteux, et l’homme a souvent déclinés de manière plus ou moins joyeuses des recettes qui fonctionnent, comme par exemple les comédies de drague dans les années 80. Bien entendu, comme on le sait depuis, Jackie coréalisa en réalité le film, Niki Larson (City Hunter) est donc une adaptation libre d’un célèbre manga signé Hôjô Tsukasa, un film crétin à 200% du début à la fin, si bien que l’on adore, ou on déteste. Le début nous met immédiatement dans le bain lors d’une scène plutôt théâtrale qui place le personnage et sa situation en quelques situations, à coup d’humour débile, avant d’enchaîner sur un rêve où Jackie Chan s’imagine entouré de jolies filles dans une piscine. Le ton est donc donné dés le départ, et si on n’adhère pas, mieux vaut arrêter la vision dés maintenant car ça ne va pas aller en s’arrangeant sur la durée, loin de là. Nombreux bruitages de cartoon, personnages pervers, humour stupide, scènes totalement improbables, situations crétines, tout comme le personnage de Kaori, qui nous permet de retrouver la magnifique Joey Wong (Histoires de Fantômes Chinois). Niki Larson a donc pour mission dans le métrage de retrouver la fille d’un riche magnat de la presse, Shikuzo, qui a fuguée. Après une rapide et impressionnante poursuite en skateboard dans les rues de Hong Kong, où Jackie d’ailleurs se blessa et du se faire doubler pour certains plans, tous les personnages se retrouvent à part d’un paquebot en croisière, lieu principal du métrage.
Mais si Niki Larson, le film, est une adaptation qui reprend plutôt bien les différents codes du manga, avec ses mimiques (que Jackie délivre comme toujours à la perfection), ses gags et autres, le métrage est avant tout un divertissement qui se veut à la fois être une parodie et un hommage. En effet, le personnage en lui même n’est qu’une parodie des héros habituels. Notre détective privé apparaît donc comme un personnage pervers, un brin raté et gaffeur (il faut voir ses tentatives pour monter à bord du bateau). On est dans un sens très loin des autres personnages joués par Jackie Chan au cours de sa carrière, car ici, sans l’aide des autres personnages, il ne s’en sortirait pas une seconde. Tout au long du film, il se retrouve dans des situations complexes et très souvent stupides où il aura besoin de l’aide des autres personnages pour pouvoir survivre.
Niki Larson apparaît donc comme un héro très différent de ce que l’on a l’habitude de voir sur les écrans. Jackie Chan s’en donne à cœur joie dans toutes les scènes pour repousser les limites de la bêtise, favorisant ainsi l’humour à l’action. Non pas que l’action ne soit pas présente dans le métrage, loin de là, mais celle semble quelque peu mise en arrière au dépend de l’aspect comédie, comme ce fut d’ailleurs le cas l’année précédente dans Twin Dragons. Les scènes d’action, fort sympathiques et non dénuées d’humour, paraissent pour autant quelque peu faignantes comparés à ce que la star nous avait habituée auparavant, mais il faut dire que comparé au rythme de tournage de ces propres productions s’étendant sur de nombreux mois, Niki Larson aurait été intégralement tourné en un été. Le combat final contre Richard Norton, ou bien celui, malheureusement trop rapide, contre Gary Daniels dans la chambre sont des scènes qui remplissent leur contrat et divertissent.
Mais comme dit plus haut, en plus d’être une adaptation (libre) et une parodie, Niki Larson est également un hommage. Et oui, dans le film, les hommages, mixés parfois allègrement avec la parodie, sont très nombreux, et surtout très divers, et ces quelques hommages nous offrent par ailleurs tout simplement les meilleures scènes du métrage. Premier morceau de choix, Jackie Chan rend hommage à la légende Bruce Lee, en diffusant un de ses films sur un écran de cinéma lors d’une scène, ce qui aidera le personnage à reproduire ses techniques afin de battre ses ennemis. L’hommage est parfait, sincère, et très amusant. Mais le gros morceau de choix du métrage sera bien entendu la parodie incroyablement débile et à mourir de rire du jeu vidéo Street Fighter. Alors qu’il affronte une nouvelle fois Gary Daniels, les personnages se transforment alors comme dans le jeu Street Fighter pour nous offrir quelques minutes d’anthologies qui plairont assurément à tout ceux ayant une culture geek ou jeux vidéos.
Jackie Chan se transforme alors en Chung Li tandis que Gary Daniels prend la forme de Ken, pour un combat absolument dérisoire et fou respectant l’univers du jeux vidéo, avec ses coups, bruitages et même des angles typiquement jeux vidéos (avec de la 2D et une photographie rappelant le jeu). Niki Larson va donc très loin et ne recule devant rien, quitte à énerver par moment, mais c’est ça aussi le style Wong Jing. Il nous offre, avec Jackie Chan, une comédie légère pour un large public, une comédie à l’humour crétin totalement assumé. On reconnaît la patte des deux auteurs à chaque instant, et si on adhère, c’est un pur délire, prenant, comme Twin Dragons, la forme d’une pause bon enfant pour Jackie Chan, avant de se lancer dans des projets plus sérieux (Crime Story), plus techniques (Drunken Master 2) et surtout avant de tenter une nouvelle fois une percée en Amérique.
Les plus
Incroyablement stupide
Divertissant d’un bout à l’autre
Les hommages à Street Fighter et Bruce Lee
Des combats sympathiques
Les moins
Incroyablement stupide
Des combats ceci dit en dessous des capacités de Jackie Chan
En bref : Niki Larson est un pur délire qui ne recule devant rien et fait sourire la plupart du temps, en allant de plus en plus loin chaque minute.