Titre original : 赤裸特工
2002 – Hong Kong
Genre : Action
Durée : 1h30
Réalisation : Ching Siu-Tung
Musique : Comfort Chan et Ken Chan
Scénario : Wong Jing
Avec Maggie Q, Anya, Daniel Wu, Li Fei, Almen Wong, Cheng Pei-Pei et Andrew Lin
Synopsis : Une tueuse masse un truand et lui brise la colonne vertébrale. En tentant de s’échapper, elle perd la vie. M, qui gère l’organisation, va alors enlever une quarantaine de jeunes filles afin de les mener sur une île, pour les former à devenir des tueuses.
Wong Jing avait écrit et produit en 1992 le sympathique mais loin d’être inoubliable Naked Killer, réalisé par Clarence Fok (Iceman Cometh, Special ID). Considéré par beaucoup comme le second opus d’une trilogie, Naked Weapon débarque 10 ans après, en 2002, toujours écrit et produit par Wong Jing. Changement de réalisateur, adieu l’honnête Clarence Fok, bonjour Ching Siu-Tung, réalisateur de la trilogie culte Histoires de Fantômes Chinois, qui s’occupe également des chorégraphies du film (et qui réalisé récemment le pas terrible The Sorcerer and the White Snake). Aucune surprise donc à voir un métrage beaucoup plus rythmé, et beaucoup plus orienté action. Le casting change également, adieu Simon Yam et compagnie, nous récoltons Maggie Q (Die Hard 4, The King of Fighters), Anya (Runaway), Daniel Wu (New Police Story, Shinjuku Incident) et Almen Wong (Angel Cop Final Cris, Perfect Education 3). Un casting varié, un réalisateur/chorégraphe plutôt doué, que demander de plus ? Dans ses grandes lignes d’ailleurs, Naked Weapon ressemble comme deux gouttes d’eau à Naked Killer (et à Naked Soldier). Des filles entrainées à devenir des tueuses, quelques contrats, des trahisons, et une romance avec un flic. C’est dans sa façon de faire que Naked Weapon change radicalement, en empruntant beaucoup à certains autres métrages. Premier grosse différence avec le premier film, le rythme. Ici, nous n’avons absolument pas le temps de nous ennuyer, les événements s’enchaînent plutôt rapidement, nous avons droit à de l’action, à des scènes, à défaut d’être érotiques, très sensuelles, des combats en pagaille. Sur le papier, que du bon, Wong Jing n’a pas fait les choses à moitié pour dynamiser son récit (au détriment de la cohérence il est vrai), et c’est réussit, on ne s’ennuie jamais, et ça démarre dés la scène d’ouverture.
Visuellement, on pourra dire que le métrage de Ching Siu-Tung est très soigné. Les plans sont beaux, aidés par un magnifique éclairage, et le montage rend l’ensemble extrêmement fluide. L’ensemble à de la gueule, et suit le scénario en allant encore plus loin dans les emprunts. Ainsi, l’action sera très câblée, car nous sommes en 2002, Matrix est passé par là trois ans plus tôt et a remit au goût du jour l’utilisation du câble, le ralenti et tout ça. Ainsi, l’action, qu’elle concerne les fusillades ou bien les combats d’arts martiaux, utiliseront beaucoup des codes un peu trop utilisés maintenant. Mais ce ne seront pas les seuls emprunts, puisque le métrage prendra, pour son histoire même, un peu partout. Le début du film, ou des jeunes filles sont emmenées sur une île où elles sont abattues si elles tentent de s’échapper, et où il ne peut au final n’en rester qu’une, fait bien entendu penser à Battle Royale, d’autant plus que M, qui contrôle tout, est perverse comme il faut envers ses « protégées ». Ce ne sera pas tout, puisqu’au détour d’un contrat effectué par Maggie Q, le scénario tout comme la mise en scène rendront un hommage à The Killer de John Woo. Entre tous ces hommages et emprunts et ses nombreuses scènes d’action, Wong Jing découpe clairement son scénario en trois parties. L’apprentissage, qui sera la partie la plus prenante du métrage.
Les deux personnages principaux joués par Maggie Q et Anya sont plutôt bien développés, et leur relation grandissante est plutôt bien foutue, il faut bien avouer. Les combats sont un peu plus rares, mais violents comme il faut, sans tenter d’en faire trop dans les chorégraphies. La seconde partie, où les jeunes femmes se lancent dans des contrats, fonctionne bien également. Le personnage du flic joué par Daniel Wu commence à prendre de l’importance, et c’est là que le film commence à perdre de l’intérêt. Le scénario amène des scènes un brin ridicules, les combats deviennent plus acrobatiques et perdent alors de leurs intérêts. Mais la partie finale continue d’enfoncer le film, avec des scènes carrément ratées (la scène où Daniel Wu sauve la mère de Maggie Q, la scène d’amour sur la plage) et des combats aériens totalement surréalistes qui contrastent beaucoup trop avec la violence du début. La réalisation lors du combat final n’arrange rien, continuant d’enfoncer un film qui avait pourtant si bien commencé lors de sa première heure. Malgré le constat qui descend petit à petit, Naked Weapon reste un honnête divertissement, qui apporte son lot d’action, de scènes sensuelles. Il n’apporte rien de neuf, mais la relation entre les deux personnages principaux féminins est bien traitée, et l’ensemble est assez rythmé pour que l’on passe un très bon moment malgré tout.
Les plus
Une première heure sympathique
Maggie Q, sensuelle et mortelle
Pas mal de clins d’oeil
Les moins
Le combat final, raté en tout point
Des incohérences en pagaille
La romance avec Daniel Wu
En bref : Naked Weapon est un pur divertissement, qui commence extrêmement bien malgré ses nombreux « emprunts » afin d’être beaucoup moins convaincant dans sa dernière partie, dommage.