2009
Studio : Double Helix
Editeur : Konami
Genre : Survival Horror
Multijoueur : Non
Joué et testé sur : Playstation 3
Existe sur : Playstation 3, PC, XBox 360
Synopsis : Après une blessure, le jeune militaire Alex Shepherd rentre chez lui, à Sheperd’s Glen, avec la conviction qu’il est arrivé quelque chose à son petit frère Joshua. Lorsqu’il arrive chez lui, l’accueil de sa mère est plutôt froid et étrange, et elle semble seule dans la maison, tandis que la ville semble envahie par la brume. Alex part à la recherche de son frère.
Après l’abandon de la franchise par Konami passé un quatrième opus intéressant mais un poil décevant, notamment dans sa seconde partie, Silent Hill continue, à chaque fois en arrivant dans de nouveaux studios. Climax se sera chargé de développer Silent Hill Origins pour la PSP (avant un portage PS2), puis Shattered Memories sur Wii (puis également porté sur PS2, et PSP). Mais entre temps, en 2006, il y a également le film Silent Hill de Christophe Gans qui débarque au cinéma, un film réussi malgré ses défauts, par moment très fidèle et prenant des libertés à d’autres endroits. Deux ans plus tard, en 2008 (2009 pour l’Europe), c’est le studio Double Helix qui est chargé de réaliser le premier épisode de Silent Hill sur les consoles nouvelles générations, à savoir la Playstation 3 et la X-Box 360. Et là où le studio Climax avait tenté beaucoup de choses en prenant des risques (Shattered Memories par exemple était une relecture du premier opus, en changeant littéralement le jeu puisque dés que Silent Hill passait dans la réalité altérée, il fallait uniquement fuir sous peine de mourir, simplement), Double Helix fait l’opposé, en proposant aux joueurs ce qu’ils connaissent, en puisant son inspiration dans les précédents jeux vidéo, et étonnement, dans le film de Gans.
Ainsi, chaque élément présent dans Homecoming pourra nous ramener à une précédente expérience dans la saga, que ce soit manette en mains ou installé dans un siège au cinéma. L’histoire nous ramène à Silent Hill 1 et 2, puisque notre héros recherche un enfant, cette fois-ci son petit frère, et que l’intrigue même qui se révèle petit à petit nous rappellera très fortement le second opus par son aspect psychologique. Les ennemis, à quelques nouveautés près, ne font pas toujours dans l’originalité, puisque l’on retrouvera dés les premiers instants de jeux les infirmières. Les armes ne font pas dans l’innovation également puisque l’on aura le classique couteau, la barre de métal, le pistolet, le fusil, même une hache. Les sauvegardes se font toujours à l’aide de cercles occultes que l’on verra sur les murs, tandis que l’orientation du jeu est très portée sur l’action comme le faisait Silent Hill 4. On aura même droit à Tête de Pyramide en guest star inutile lors de quelques scènes. Et le film de Gans dans tout ça ? Et bien le film est bel et bien présent, puisque ici le passé de la ville semble plus inspiré du film que des précédents jeux, tandis que l’on croisera dans le jeu les soldats de l’ordre religieux du film (étonnant, mais vrai). Oui, Homecoming prend des éléments un peu partout, pour nous raconter une nouvelle histoire qui manque clairement de nouveautés et d’ambition.
Quelques nouveautés font pourtant leur apparition dans l’interface, comme avec deux menus différents, l’un pour les objets de soin et autres clés, l’autre pour les armes. On pourra aussi penser à ces tableaux que l’on peut découper au couteau (comme dans le film) pour avancer derrière. On aura également la possibilité de se frayer un chemin en débloquant la voie avec la hache, lorsqu’une porte sera barricadée avec des planches. Et comme le jeu est plus porté vers l’action, les développeurs ont pensés à nous ajouter un bouton pour esquiver les coups, ce qui sera très utile face aux nombreux ennemis, que ce soit les infirmières, les chiens, des créatures étranges ou encore les boss. Cela vous parait bien maigre ? Attendez de lire ce qui suit. Car Homecoming se faisant encore plus tourné vers l’action, en plus du bouton d’esquive, on se retrouve avec deux boutons pour les attaques lourdes et légères, la possibilité d’achever un ennemi, de faire des combos. Ça ne s’arrête pas là puisque cette orientation se retrouve également dans les énigmes, parmi les plus simples de la série. Ici, pas de vraies énigmes, mais plutôt lire une inscription, et faire ce qu’il faut au bon endroit, où récupérer le bon objet et le rapporter. Simplicité quand tu nous tiens.
Homecoming se fait donc très simple. Trop simple par moment, puisqu’il se termine vite et qu’on se contente souvent d’aller au point A au point B avec pour seule résistance quelques ennemis. Avec tout ça, vous pensez sûrement que j’ai détesté Homecoming pour la direction qu’il prend, surtout que même techniquement, le jeu ne se fait pas toujours bluffant et ne fait que reprendre une recette qui marche. Filtre granuleux, rayures sur l’écran, brouillard, passage dans le Silent Hill altéré, lampe torche, radio qui grésille. Même l’histoire est découpée en deux comme dans Silent Hill 3 avec la première partie qui se déroule dans une autre ville. Pourtant, Homecoming n’est pas désagréable pour autant et propose quelques très bons moments. Premier point, si le graphisme se fait un peu à la ramasse pour une console nouvelle génération (il aurait été magnifique sur PS2), il n’est pas moche non plus, les effets de lumières sont toujours saisissants, la direction artistique toujours réussies pour nous livrer un univers cohérent et malsain. L’intrigue aura également beau manquer de vraies nouveautés pour le fan ayant fait tous les jeux et en plus vu le film, mais l’ensemble se suit sans accroche et va souvent à l’essentiel.
Les lieux visités ne sont pas des plus variés ni des plus originaux, avec comme souvent quelques maisons, un commissariat, les égouts, une église ou encore un hôtel, plus les versions altérées de ses lieux la plupart du temps, mais l’évolution dans les lieux se fait souvent rapidement et avec quelques trouvailles bienvenues. L’attaque du commissariat sera très sympathique, tout comme la traversée des égouts. Le chapitre où l’on descend littéralement en enfer dans une version rouillée de dédales, sans aucune musique, uniquement accompagné par de bruyants effets sonores d’usine est un grand moment. On pourra dire la même chose des ennemis. Si l’on a les classiques infirmières, qui se baladent partout sauf dans un hôpital (logique…), on trouvera quelques nouveaux ennemis, certains réussies, d’autres moins, certains même assez énervants à tuer (l’espèce d’homme araignée, qui pare souvent les coups et fait très mal quand il en donne), mais on pourra saluer par contre les boss, gigantesques, souvent impressionnants et assez malsain, comme cette poupée géante. Ils sont faciles à tuer, mais impressionnent visuellement.
Par contre, le jeu surprend, et pas toujours dans le bon sens, arrivé dans sa dernière partie, se déroulant à Silent Hill. Déjà parce qu’il semble reprendre avant tout la mythologie du film comme dit plus haut, ce qui surprend et nous fait affronter des humains pour la première fois (si l’on oublie le boss qu’était Eddie dans Silent Hill 2), mais également parce qu’il semble vouloir prendre son inspiration cette fois-ci ailleurs, dans des sagas cinématographiques qui n’ont pas vraiment leur place dans l’univers de Silent Hill. Car oui, dans sa dernière partie, Homecoming prend des allures de torture porn, s’inspirant de Saw et Hostel, avec du gore, des pièges, des tortures, et cet ajout est assez étrange. On pourra aussi noter des dialogues à choix multiples qui influeront sur le final du jeu.
Encore une fois, pour la dernière d’ailleurs, Yamaoka Akira rempile pour la musique, signant une partition tout à fait honnête, toujours dans le ton de Silent Hill, avec quelques mélodies, un peu de guitares, des sons d’ambiance étranges. Du bon boulot comme souvent, bien que manquant sans doute d’originalité, depuis le premier opus (Homecoming étant le septième opus, tout de même). Double Helix joue la sécurité sur l’ensemble de son jeu, reprenant tous les éléments connus des anciens épisodes et même du film pour nous brosser dans le sens du poil. Si bien que oui, Homecoming s’avère divertissant, plaisant à jouer, des moments marquent, on y joue avec grand plaisir, mais on a souvent l’impression de refaire les anciens opus, à quelques inspirations près. Un Silent Hill mineur qui ne fait pas toujours les bons choix, mais qui plaira tout de même. Car même un Silent Hill décevant reste intéressant à faire au moins une fois.
Les plus
Retrouver l’univers de Silent Hill
Les boss
Quelques bons moments
Les moins
Manque de nouveautés
Des inspirations provenant du film ou d’autres films
Plus orienté action
Des moments clairement peu passionnants
En bref : Un premier opus Playstation 3 sympathique, tout juste, mais très décevant. Le jeu manque de nouveautés, pioche un peu dans chaque opus et même dans le film de Gans. Malgré tout, le jeu reste plaisant à faire et réserve de bons moments.