LE CHAT A NEUF QUEUES (Il Gatto a Nove Code) de Dario Argento (1971)

LE CHAT A NEUF QUEUES

Titre original : Il Gatto a Nove Code
1971 – Italie
Genre : Giallo
Durée : 1h52
Réalisation : Dario Argento
Musique : Ennio Morricone
Scénario : Dario Argento, Luigi Collo et Dardano Sacchetti

Avec James Franciscus, Karl Malden, Cinzia De Carolis, Catherine Spaak, Pier Paolo Capponi et Horst Frank

Synopsis : Le gardien d’un institut spécialisé dans la recherche génétique est assassiné. Le journaliste Carlo Giordani, aidé d’un aveugle, mènent l’enquête et découvrent que des chercheurs de l’institut travaillaient sur le facteur X.Y.Y. qui, selon eux, se retrouveraient chez les personnes enclines à la violence et à la criminalité. Une série de meurtres débute alors et vise à empêcher la progression de l’enquête.

Avec L’Oiseau au Plumage de Cristal en 1970, Dario Argento avait fait une entrée fracassante dans le milieu du cinéma et en particulier dans le giallo. Il ne perd donc pas de temps puisque ce n’est pas un, mais deux nouveaux giallos qu’il réalise en 1971, bouclant ainsi sa trilogie animalière. Le Chat à Neuf Queues est donc son second métrage, sorti en Août 1971 en France. Basiquement, Argento garde la même équipe. Son père Salvatore produit, Ennio Morricone compose la musique, Franco Fraticelli effectue le montage (et suivra Argento jusqu’à Opéra, et en montant également les films que Argento produisit dans les années 80 et 90). Un jeune scénariste vient lui donner un coup de main pour l’histoire en la personne de Dardano Sacchetti, qui travaillera avec Mario Bava la même année sur La Baie Sanglante, puis travaillera énormément avec Lucio Fulci au début des années 90, et la production impose un casting international à Argento. Ainsi, en tête d’affiche, James Franciscus et Karl Malden, et également l’actrice française Catherine Spaak. Argento a donc toutes les cartes en mains pour livrer un film dans la continuité de son premier essai, très réussi. Malheureusement, Le Chat à Neuf Queues ne tient pas toutes ces promesses, loin de là. Un comble, Argento considère lui-même le film comme l’un de ses plus faibles.

Pourtant, dans la forme, Argento soigne encore une fois son métrage. Il maîtrise le genre dans lequel il s’inscrit, et s’il semble beaucoup moins expérimenter que dans son premier métrage ou même que par la suite (Suspiria et Les Frissons de l’Angoisse par exemple), il livre une copie propre. On notera tout de même quelques plans forts réussis et assez inhabituels pour l’époque, même si ces quelques plans, il les refera par la suite, de meilleure qualité. On retrouve comme pour l’Oiseau au Plumage de Cristal ce qui fait clairement le cœur de son cinéma dans la forme, avec ces gros plans sur les yeux du tueur (Les Frissons de l’Angoisse), des couleurs par moment assez vives (Suspiria et Inferno). La copie est propre oui. Le souci ici, c’est bel et bien le scénario. Si Argento n’a jamais livré des scénarios donnant des chefs d’œuvres d’écriture (la plupart de ses scénarios sont très simples, mais reposent sur une idée forte), ici, il parvient à perdre le spectateur. L’écriture s’avère parfois confuse et le rythme en pâtît, nous donnant une œuvre pas toujours passionnante à suivre.

Argento déçoit clairement avec cette histoire, qui peine quelque peu à décoller, et dont l’aboutissement paraît parfois un peu tirée par les cheveux, autant pour les révélations du tueur que pour ses motivations, à base de chromosome qui permettrait de savoir dés la naissance quelle personne sera susceptible de devenir un meurtrier. La manière dont le scénario amène ses éléments ne se fait pas très subtile, et donne un cachet too much à cette histoire. La révélation du tueur, arrivant bien tardivement comme souvent, peine à impressionner ou à avoir un vrai sens comme ce fut le cas dans son précédent film où tout sembler logique et où les pièces du puzzle s’emboitaient parfaitement. Même au niveau des meurtres, si certains impressionnent pour l’époque (le train), les autres s’avèrent extrêmement soft. Le Chat à Neuf Queues déçoit à bien des niveaux. Argento se rattrapera un peu sur son film suivant, Quatre Mouches de Velours Gris, avant de clairement décoller en 1975 avec Les Frissons de l’Angoisse.

Les plus

Une mise en scène soignée
Quelques moments intéressants

Les moins

Un film beaucoup trop sage
Un scénario peu palpitant

En bref : Second film d’Argento, bien décevant comparé à son précédent et à la suite de sa carrière. Le film peine à avancer et à trouver sa route, dommage.

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