Titre original : Fear Clinic
2014 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h35
Réalisation : Robert Hall
Musique : Jason M. Hall
Scénario : Aaron Drane et Robert Hall
Avec Robert Englund, Fiona Dourif, Felisha Terrell, Cleopatra Coleman, Corey Taylor, Brandon Beemer et Bonnie Morgan
Synopsis : Sarah se rend à la clinique du docteur Andover, avec 5 autres survivants d’un massacre ayant eu lieu un an auparavant dans un restaurant. Le docteur Andover a développé une machine permettant d’annihiler les phobies des patients. Seulement la machine semble être finalement une entité intelligente se nourrissant de la peur des patients du docteur…
Fear Clinic était tout d’abord une série développée en 2009, de courts épisodes, avec Robert Englund et Danielle Harris. Mais en 2011, le réalisateur, Robert Hall, a l’initiative d’en faire un long métrage en reprenant le casting de la série. Après une recherche de financement, le film est alors sur les rails, Robert Englund revient effectivement, mais est le seul. Fiona Dourif (la fille de Brad Dourif, qui affrontait son père dans La Malédiction de Chucky) rejoint le casting, tout comme Corey Taylor du groupe Slipknot. Fear Clinic, sur le papier, c’est un métrage fantastique des plus classiques. Une création qui échappe à un scientifique qui veut jouer avec la nature, et va décimer le casting. Classique oui. Mais l’idée n’est en soit pas mauvaise, puisqu’ici, notre brave docteur, joué par Robert Englund que l’on avait pas vu dans un rôle marquant depuis… trop longtemps, a créé une machine permettant de faire disparaître les phobies des gens, en les faisant halluciner et lutter contre leurs peurs dans un environnement sans danger. Et le pire, c’est que même visuellement, malgré un budget de seulement un million, on se rend compte que ça a aussi de la gueule, le film ayant un visuel sérieux et légèrement au dessus de la moyenne des séries B du genre, avec de beaux éclairages, des plans carrés. Bref, un propos plutôt intéressants, un Robert Englund qu’on aimerait voir remonter la pente, et une mise en scène sérieuse. Fear Clinic serait donc un bon film de genre ?
Malheureusement, sans être mauvais, le film est loin d’être inoubliable, se traînant quelques défauts gênants et s’effondrant parfois sous ces ambitions. Tout commence pourtant si bien, avec son prologue raconté par Robert Englund himself, un prologue étrange annonçant la couleur, et sa scène dans le restaurant où un tueur masqué flingue froidement six personnes à l’AK47. Puis on découvre nos personnages, dont Fiona Dourif, évoluant dans des décors certes un peu vides mais éclairés de manière convaincante. On se rend vite compte que le métrage, bien que clairement un film de genre, tenter de s’élever au-dessus de la masse, en prenant son temps, en développant une intrigue classique mais de manière relativement différente de d’habitude, et en se focalisant avant tout sur le traumatisme des patients du docteur. Dommage qu’avec une telle machine permettant de vaincre les peurs en les affrontant, le film se focalise exclusivement sur ses personnages souffrant du même trauma. Dommage également que lorsque le métrage lance vraiment son intrigue, celle-ci soit un peu tirée par les cheveux, à base de liquide noire qui serait un résidu de peur… Moui moui moui, mais ceci dit, l’idée de la peur prenant forme n’est en soit pas mauvaise, bien que pas franchement nouvelle.
Mais Fear Clinic, s’il tient la route techniquement, possède des effets spéciaux corrects, quelques bonnes scènes, une ambiance plutôt sympa, souffre de quelques défauts beaucoup plus handicapants. En premier lieu, quand l’intrigue décolle vraiment, tout comme le rythme dans sa dernière partie, le métrage se fait plus ambitieux, et donc va mélanger effets sur le plateau (signés Robert Kurtzman et Steve Johnson) souvent réussis et bien sanglants, et effets numériques bien foireux faute de budget. Lorsque la peur des personnages prend littéralement forme en dehors des hallucinations, le spectateur reste perplexe devant ce mélange d’effets pratiques et de numériques pas forcément réussi. Le réalisateur tente alors de camoufler un peu ça en ayant recours à la Shaky Cam, ce qui n’est pas non plus une bonne idée en soit, trahissant ainsi la sobriété de sa mise en scène qui précédait. Oui, on camoufle certains défauts comme on peut, mais ça ne fonctionne pas vraiment. Plutôt bancal, comme le casting au final, puisque si Robert Englund et Fiona Dourif s’en sortent bien, on ne pourra pas franchement dire la même chose du reste du casting, surtout que certains personnages sont plutôt grossièrement écris (notamment la blonde et son petit ami). Ainsi Fear Clinic souffle le chaud et le froid, et son concept se mord parfois la queue, dommage.
Les plus
Un visuel pas dégueu
Certaines scènes d’hallucinations ont de la gueule
Robert Englund et Fiona Dourif
Les moins
Les effets numériques
L’utilisation de la shaky cam pour camoufler la misère
Des éléments tirés par les cheveux
En bref : Malgré toutes ces bonnes intentions et surtout un visuel tentant de rendre le film différent des autres films du genre, Fear Clinic n’est pas totalement abouti, décevra et rendra perplexe une bonne partie des spectateurs. Après, cela reste divertissant, mais vite oubliable.