Titre original : The Rage
2007 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h26
Réalisation : Robert Kurtzman
Musique : Edward Douglas et Midnight Syndicate
Scénario : John Bisson
Avec Andrew Divoff, Erin Brown, Ryan Hooks, Sean Serino, Rachel Scheer, Anthony Clark, Christopher Allen Nelson et Reggie Bannister
Synopsis : Le Docteur Viktor Vasilienko travaille sur un sérum pour guérir une maladie qu’il a lui-même créé. Mais sa création lui échappe et il se fait contaminer, alors que non loin de là, cinq jeunes font la fête, et vont se retrouver agressés par les créatures échappées du labo.
Robert Kurtzman, le K de KNB, la boite d’effets spéciaux, avait au milieu des années 90 franchit le pas et c’était tourné à la mise en scène avec The Demolitionist en 1995 puis surtout Wishmaster en 1997. Un métrage sympathique qui a lancé une saga tout de même. Et pourtant, il faudra attendre 10 ans de plus pour qu’il revienne à la mise en scène avec deux métrages, à savoir Buried Alive et The Rage. Entre temps, il aura continué à bosser sur les effets spéciaux sur des productions parfois anecdotiques (Texas Chainsaw 3D) et parfois plus importantes (It Follows). Bref, en 2007, Kurtzman retourne à la mise en scène avec dans un premier temps The Rage, métrage quelque peu familial puisque pour l’aider à mettre en image le film qu’il a en tête avec seulement 2 millions, on trouvera à la production bon nombre de personnes de sa famille : Anne Kurtzman, Kelly Kurtzman, Stephen Kurtzman. Robert s’occupe également lui-même de la photographie de son film pour continuer d’économiser quelques billets, et son scénariste John Bisson sera également designer de production. Et du coup, soyons clairs, The Rage est fauché, et on a souvent l’impression que l’intégralité du budget est parti dans les effets spéciaux tant à côté, le reste fait parfois un peu tâche. Et malgré tout, l’amateur regardera The Rage avec plaisir pour une raison bien simple, c’est qu’en terme de divertissement se voulant gore, The Rage est sans aucun doute un des métrages les plus généreux du genre. De la scène d’ouverture à son final, ça n’arrêtera pas, alternant blessures, morsures, décapitations, coup de couteaux, coups de flingues, cadavres bien crades et j’en passe.
The Rage prend rapidement l’apparence d’un gros festival gore, si bien que l’on se demande si le scénario n’a pas été écrit uniquement dans le but d’amener tel ou tel effet. Car le scénario oui parlons en ! Peu sérieux, cliché, stéréotypé, voir même peu intéressant au final, il nous propose de suivre un scientifique fou joué par nul autre qu’Andrew Divoff. Sauf qu’au bout de 15 minutes, l’expérience tourne mal, et le voilà contaminé par sa propre création. D’entrée de jeu, on comprend que le métrage sera étonnement gore et crade, sans temps mort. Oui, les expériences changeant les gens en pseudo zombies, c’est souvent crades, à coups d’effets spéciaux à l’ancienne, bien baveux et dégoulinants, les zombies qui bouffent et mordent, c’est à l’ancienne façon film de Romero plutôt que Resident Evil par Paul Anderson. Tant mieux. Puis le scénario, enfin, le semblant de scénario nous présente cinq personnages non loin de là, dont la toujours charmante Erin Brown (Misty Mundae), et en un rien de temps, les voilà poursuivis dans la forêt par des oiseaux contaminés et bien voraces. Et c’est là que l’on comprend le produit devant lequel on se trouve. Oui, le scénario est de la pure série Z qui ne se prend pas au sérieux, les personnages sont vides, la mise en scène est catastrophique, la photographie est baveuse (sans doute un tournage numérique express) et assez moche, et le film ne fait pas que dans l’artisanal.
Si les effets gores sont nombreux et fait à l’ancienne, les oiseaux dans le ciel et certaines gerbes de sang seront numériques et souvent ignobles. Et pourtant, The Rage parlera à l’amateur, de par son côté second degré totalement stupide qui ne se prend jamais au sérieux. Il suffit de voir la dernière partie avec les zombies qui parlent et les créations du docteur zombifié pour comprendre que The Rage ne se prend jamais au sérieux. Bien entendu, techniquement, le film est une catastrophe, mais tout va tellement vite, chaque scène semble vouloir aller plus loin dans le gore qu’au final, on le regardera d’une traite sans se poser de questions. Mieux, on appréciera The Rage et on en rigolera. Le métrage se fait d’ailleurs politiquement incorrect, n’hésitant pas à tuer des enfants. Et outre Andrew Divoff en scientifique et Erin Brown en héroïne, notons le caméo malheureusement trop court de Reggie Bannister (Reggie dans Phantasm). Tout ce bon monde qui est sans doute venu dans ce produit fauché et peu sérieux pour s’éclater un coup, ou par sympathie envers Robert Kurtzman. Voir les deux. Alors oui, The Rage n’est pas un bon film, il tient beaucoup plus du gros nanar, mais niveau gore et générosité, cela fait du bien de se retrouver face à ce genre de produits, de plus en plus rares.
Les plus
Sacrément gore
Ça ne se prend pas au sérieux
De bonnes têtes au casting
Généreux et rythmé
Les moins
Techniquement une catastrophe
Un scénario nawak
Les CGI
En bref : The Rage est mauvais, mal filmé, mal écrit, très mal éclairé, et pourtant, The Rage divertira, The Rage est sacrément gore, très rythmé, amusant. À réserver à l’amateur.