Titre original : Escape from New York
1981 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h39
Réalisation : John Carpenter
Musique : John Carpenter et Alan Howarth
Scénario : John Carpenter et Nick Castle
Avec Kurt Russell, Lee Van Cleef, Ernest Borgnine, Donald Pleasence, Isaac Hayes, Harry Dean Stanton et Adrienne Barbeau
Synopsis : En 1997, l’île de Manhattan est devenue une prison de haute sécurité entourée par un mur dans laquelle les prisonniers sont livrés à eux-mêmes. L’avion du président est détourné par des terroristes et s’écrasent dans la ville. Snake Plissken, prisonnier devant être envoyé là-bas, est envoyé pour ramener le président. Il a 24 heures pour accomplir sa mission.
Alors qu’il sort tout juste de Fog en 1980, John Carpenter enchaîne les projets grâce à la société AVCO Embassy Pictures, qui lui permet de tourner New York 1997, projet qu’il avait écrit dans les années 70, pour 6 millions. Après avoir lutté pour obtenir Kurt Russell qu’il avait dirigé dans le téléfilm Le Roman d’Elvis dans le rôle principal, Carpenter réunit une équipe de fidèle autour de lui pour livrer son film d’anticipation, avec forcément, un antihéros dans le rôle principal, une critique du gouvernement et un côté bad-ass ! À sa sortie, New York 1997 est reçu de manière plutôt mitigé, mais est suffisamment rentable pour permettre à Carpenter de continuer et de tourner l’année suivante The Thing. Et comme pour la plupart de ses films, il aura fallut quelques années pour que New York 1997 devienne culte, et ai même droit à une suite en 1996, Los Angeles 2013, mais là c’est un tout autre débat. New York 1997 donc, ça a tout de l’œuvre de Carpenter. Une base posée en quelques minutes seulement avec la voix de Jamie Lee Curtis, le point de départ avec le crash de l’avion du président dans Manhattan, devenue prison de haute sécurité, et la présentation d’un des héros culte du cinéma de Carpenter, à savoir Snake Plissken. Et déjà, après Assaut mais avant de nombreux autres films, Carpenter emprunte aux westerns et aux polars urbains pour livrer un film d’anticipation, pour l’adapter à son propre style.
Et encore une fois, et bien ça marche du tonnerre. Dès les premières notes de musique, et ce plan à la grue remontant le long du mur avant de nous montrer la ville de New York, nous sommes plongés dans l’ambiance. James Cameron aura d’ailleurs travaillé sur les effets spéciaux du film avant de devenir réalisateur. Et encore aujourd’hui, ça fonctionne énormément, ça a un charme inouï si « années 80 », Carpenter parvient à rendre crédible son histoire et ses personnages et à nous faire passer 1h40 qui passent à la vitesse de l’éclair. Et pourtant, ce n’était pas forcément gagné, puisqu’en y regardant de plus près, New York 1997 contient beaucoup de clichés, notamment dans l’écriture de ses personnages, entre le méchant Duc très méchant (et dont au final on ne saura pas grand-chose), le sidekick légèrement comique (le chauffeur de taxi), celui qui va aider Snake. Cliché oui, mais pourtant, avec de bons acteurs et une excellente gestion de tout ce qui entoure les personnages, Carpenter fait passer le tout comme une lettre à la poste et rend chaque personnage savoureux. Oui il y a bien entendu Snake, mais à ses côtés, les autres n’ont pas à rougir, entre le président joué par Donald Pleasence (qui retrouve Carpenter après Halloween), le Duc de New York joué par Isaac Hayes bourré de tics, l’ancien ami de Snake, Brain, joué par Harry Dean Stanton (que Carpenter retrouvera dans Christine notamment), sa copine jouée par Adrienne Barbeau alors compagne de Carpenter, tout jusqu’à Lee Van Cleef en chef de la prison.
Carpenter donne ses rôles à des acteurs talentueux ce qui continuent de donner un cachet sérieux et totalement crédible au film et donc à ses personnages. Personnages qui peuplent une aventure rythmée et filmée de main de maître, tout en étant plutôt inventive et habile. Tout en étant également malheureusement plausible. Et c’est là la grande force de Carpenter, qui sait, avec un budget ridicule vu les ambitions du projet, de nous faire croire totalement à tout ce que l’on regarde. Que ce soit les effets spéciaux, le magnifique cinémascope que Carpenter gère si bien ou tout simplement la photographie nocturne encore signée Dean Cundey, New York 1997 a de la gueule à chaque instant. Bien entendu, quelques plans ci et là ne parviennent pas à cacher l’époque du métrage, mais qu’importe, si l’on plonge dans le métrage, New York 1997 est une expérience totalement réussie, visionnaire également puisque sur de très nombreux points, New York 1997 n’est sans doute pas si éloigné que ça de la réalité d’aujourd’hui. Carpenter laisse en tout cas entrevoir dans ce métrage une critique de la politique et de la société, critique qu’il poussera beaucoup plus loin en 1988 dans Invasion Los Angeles et en 1996 dans Los Angeles 2013, la suite mal aimée de New York 1997. Autre preuve que New York 1997 est un film culte, il aura lancé, avec Mad Max 2, la mode des films post apocalyptique des années 80 !
Les plus
Snake Plissken
Une superbe ambiance
Un film au message fort
Ultra rythmé et prenant
Les moins
Quelques rares plans trahissant l’âge du film
En bref : New York 1997 est, encore une fois, un film culte de la part de John Carpenter. Une œuvre de science fiction toujours actuelle après tant d’années, et qui fonctionne toujours autant.
Un classique 😉
Re-re-re-re-re-re-revu ce soir. 20/20. Culte, classique, tout ce que vous voulez. Monumental.
Au final, comme 90% de la carrière de Big John 🙂 (tiens j’ai relancé le jeu THE THING hier soir haha, tout est lié)
Pas mon préféré ceci dit, mais monumental comme tu dis, et quel anti héros !