Titre original : Insidious the Last Key
2018 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h43
Réalisation : Adam Robitel
Musique : Joseph Bishara
Scénario : Leigh Whannell
Synopsis : Le docteur Elise Rainier, la brillante parapsychologue, va affronter le cas le plus effrayant et le plus personnel de son histoire : elle doit intervenir dans sa propre maison…
Quand Blumhouse a un succès dans les mains, ça se transforme très rapidement en saga, comme avec The Purge (American Nightmare), The Conjuring (et ses dérivés Annabelle) et le cas qui nous intéresse aujourd’hui, Insidious. Insidious, c’était une énième collaboration entre James Wan réalisateur et Leigh Whannell scénariste, après pas mal de films ensembles. Mais après Insidious 2, James Wan quitte le navire pour s’occuper de The Conjuring. Leigh Whannell lui reste, en tant que scénariste, acteur, mais également réalisateur pour le troisième opus. Un troisième opus finalement peu utile en terme d’histoire (une préquelle mais qui ne fournit qu’une nouvelle histoire de fantôme) mais qui tenait la route à tous les niveaux, délivrant même quelques scènes de flippe bien foutues. Qu’en est-il de ce Insidious 4, appelé La Dernière Clé, pour lequel Leigh Whannell officie toujours comme scénariste et acteur, mais délaisse la chaise de réalisateur à Adam Robitel, réalisateur d’un seul long métrage que je n’ai pas vu (The Taking of Deborah Logan), et scénariste d’une des énièmes suites de Paranormal Activity (inutile de dire que je ne l’ai donc pas vu) ? Et bien c’est simple, le film, autant dans son scénario que dans sa mise en scène, fait l’exact opposé du troisième opus. À savoir donc une intrigue beaucoup plus intéressante et permettant un vrai développement de personnage, notamment envers le personnage d’Élise, parvenant donc à justifier son statut de seconde préquelle (faisant le lien avec le premier film), mais alors niveau peur, flippe et inventivité des apparitions, ce Insidious 4 est clairement le bas du panier. En résulte au final une vision pas désagréable, mais plutôt mitigée.
Et pourtant ce quatrième Insidious commence fort, en ne nous faisant pas perdre de temps, ça démarre cash avec Elise jeune pour nous montrer sa jeunesse durant 15 bonnes minutes, et mettre en place déjà le nœud de l’intrigue et les thèmes du métrage, notamment le thème de la famille. Et ça fonctionne super bien, on ne perd pas une minute avant de retrouver Elise adulte encore une fois jouée par Lin Shaye, qui trouve sans doute son plus grand rôle et surtout son rôle le plus étoffé. Car si Insidious 3 ne faisait que lui mettre un cas dans les pattes, avec une narration classique de présentation, enquête, apparitions, jumpscares et résolution (comme toujours éclair), ici le cas concerne Elise directement et les enjeux s’en retrouvent immédiatement plus fort. L’intrigue va la plonger dans ses propres soucis, ses propres hantises et démons, et faire resurgir son passé et sa famille. Ce qui rend le film plus prenant et intéressant, et même peut-être plus pertinent. Elise va donc se rendre pour ce cas dans sa maison d’enfance avec ses deux sidekicks (ce qui nous donne une bonne blague en VO : « she’s psychic, we’re the sidekicks »…). Et forcément, qui dit nouveau film dit nouvelle entité démoniaque. Le fantôme du métrage a de la gueule visuellement, avec son corps assez creepy, son visage flippant et ses doigts ornés de clés (qui ont une utilisation bien particulière). Le potentiel est bel et bien là. Mais…
Mais voilà, autant Leigh Whannell en tant que scénariste a travaillé le fond pour nous livrer une histoire plus intéressante, autant on a souvent l’impression qu’il a délaissé le reste, puisque passé la longue ouverture, le frisson ou même l’ambiance horrifique se fera absente du métrage pendant au final un sacré long moment. Car même quand l’intrigue devrait vraiment démarrer, celle-ci s’attarde encore sur les liens familiaux d’Elise. Si bien que la peur est absente, et que le réalisateur lui-même semble peu inspiré quand les frissons devront débarquer dans la dernière partie du métrage, se contentant de nous refiler quelques jumpscares prévisibles et peu efficaces (même si l’un d’entre eux a marché pour moi). Quand au final, rien de spécial à dire, la fin a toujours été le gros souci de la saga Insidious, avec une résolution souvent simpliste, débarquant d’un coup et durant 20 secondes chrono en main. Et bien là, c’est encore une fois le cas, comme si à force de nous décrire les entités comme toute puissante, le scénario ne savait pas comment les faire disparaître de manière convaincante. Les amateurs de la saga seront donc comme toujours en terrain connu, mais il est clair que l’on a fait le tour de la saga, autant pour ce qu’elle voulait nous raconter que pour ses mécaniques de peur, et qu’il est temps de passer à autre chose. On ne peut donc que souhaiter que Blumhouse en reste là avec la saga, qui n’a donc plus de secrets à révéler, et qui malgré des faiblesses, tient la route.
Les plus
Une histoire plus intéressante
Elise a enfin un vrai gros développement
Le monstre du métrage, sympa
Les moins
La peur absente
Moins prenant
Final toujours expéditif
En bref : Insidious 4 est l’exact opposé du précédent. L’intrigue est plus intéressante mais l’aspect horrifique très en retrait. Sympathique, sans plus.
J’ai davantage accroché avec le troisième volet, également centré sur le personnage d’Elise mais sans vouloir à tout prix tout expliquer d’elle, de son don et de ses traumatismes d’enfance. Paradoxalement, ce sont ces zones d’ombre qu’on teasait dans la bande annonce qui m’ont donné envie de voir The Last Key… Ben mon vieux, quelle déception à l’arrivée.
A part l’introduction avec l’enfance d’Elise dans cette charmante maison de gardien de prison, le reste était vraiment médiocre, voire carrément mauvais (le coup des nièces qu’elle reconnaît au physique instantanément alors qu’elle n’a pas mis les pieds depuis quarante ans dans le coin ou sa fuite en sabot de la maison familiale, j’ai eu du mal à les encaisser).
Par contre, le démon de service m’a donné l’impression de voir une copie de copie des méchants de service dans The Babadook, Mama, le deuxième Conjuring (pas Valak, l’autre qui parcourt leur couloir et terrorise l’un des plus jeunes enfants) ou encore The Door. Cela dit, c’est typiquement l’apparence qui me fout les jetons : grand, maigre, anguleux et décharné 😀
C’est clairement à mes yeux le moins bon des 4 même si je l’ai trouvé sympathique. J’étais à sa sortie un des rares à avoir apprécié le second opus qui s’était pas mal fait descendre.
Les monstres du cinéma de genre se ressemblent pas mal ces dernières années, depuis REC dont le final avait choqué pas mal de monde avec l’apparition de sa créature comme tu aimes. Je pense qu’inconsciemment, ce design provoque quelque chose chez la majorité des spectateurs, un peu comme on n’aime pas vraiment les scènes qui ont des rapports avec les ongles qui grincent ou les yeux.
Pour quelles raisons le deuxième s’était fait descendre ? Même si, pour moi, le meilleur des quatre reste le premier (rien que pour cette petite ritournelle sur laquelle le démon fait des pas de deux dans le séjour…), sa suite m’a laissé un bon souvenir.
Si je me souviens bien à sa sortie, beaucoup le trouvaient peu flippant et très confus dans son histoire et son montage.
J’avais également beaucoup apprécié le second opus d’ailleurs.