AUGUST UNDERGROUND’S MORDUM de Fred Vogel (2003)

AUGUST UNDERGROUND’S MORDUM
2003 – Etats Unis
Genre : Gore, extrême et mal de tête
Durée : 1h17
Réalisation : Fred Vogel
Musique : –
Scénario : Fred Vogel
Avec Fred Vogel, Christie Whiles, Killjoy et Jerami Cruise

Synopsis : August underground’s Mordum nous montre trois tueurs qui se filment eux même lors de leur vie de tous les jours: sexe, meurtre, tortures.

Annoncé par beaucoup comme un film choc, très choc, aux côtés de Guinea Pig, ce film est donc une curiosité à réserver aux amateurs de sensations extrêmes. Et autant le dire, pour ce type de spectateur, l’effet est au rendez vous, et ne décevra pas. Par contre, du point de vue purement cinématographique, ça fait mal, tant il n’y a rien au-delà de son aspect de film extrême. Le film ne montre en effet trois tueurs se filmant dans leur vie de tous les jours. Et en dehors de leurs petits jeux de massacres, ils ont une vie banale, comme la notre pourrait l’être. Il ne sera ainsi pas rare de les voir faire des courses et s’engueuler, avec la même motivation que lorsqu’ils tuent et torturent des gens. Ainsi, pour eux, tuer ou torturer ne sont que des actes amusants, ils y prennent un plaisir immense, et veulent le faire partager aux spectateurs. Voir une scène de meurtre insoutenable filmée en plan séquence, placée entre un shopping et une dispute de couple dans la rue est donc courant, et ne fait qu’augmenter le malaise que provoque la vision du métrage.

Le tout est filmé simplement, caméra à l’épaule, éclairages minables (naturels), zooms fréquents, flous… fréquents également. Comme dit plus haut, au niveau cinématographique, rien à se mettre sous la dent, l’intérêt est proche du zéro. Et pourtant, tous ces petits défauts mettent dans l’ambiance, ce n’est qu’un parti prit du réalisateur (également scénariste et acteur), qui peut, certes, énerver. Le malaise se dégage de ces différents partis prit, de cette accumulation de mauvais goût et d’ambition pour fournir un film réaliste sur ce dont est capable l’être humain. Si Dieu a créé le paradis pour les humains, les hommes ont créés l’enfer pour eux même de par leur comportement. Les scènes de tortures sont ainsi filmées en long plans séquences, certains avoisinant les 20 minutes, ce qui force forcément au bout d’un moment le spectateur à s’interroger sur ce qu’il voit, d’autant plus que les effets spéciaux sont d’un réalisme surprenant. August underground’s mordum, comme d’autres petites raretés du cinéma underground, force le spectateur à s’interroger sur la véracité des images, et sur le « pouvoir » de destruction de notre espèce, prit en temps que spectateur d’un spectacle malsain et immoral, où les pires tortures se déroulent juste devant nos yeux, comme si nous y étions. La barbarerie humaine est poussée à son paroxysme. Cela choquera le spectateur avide de sensations fortes, allant jusqu’à dépasser l’impact d’autres films du genre, tel le démembrement ultra réaliste de Guinea Pig : Flowers of flesh and blood.

Et pourtant, on regarde, dégoûté, et impressionné en même temps. Pourquoi ? Chaque spectateur aura sa justification à part, car dans le fond, cela renvoi à la question : pourquoi regarder des films extrêmes ? Lassitude et manque de surprise du cinéma traditionnel, curiosité, voyeurisme, envie ? Chacun y trouvera son envie et sa justification, malgré le public plus que restreint de ce genre de film. Des actes barbares se déroulent sous nos yeux, et on est là, à regarder, voyeurs curieux. On en ressort avec une drôle d’impression, et la folle envie de prendre une douche. On repense aux scènes les plus chocs du film, comme cet homme obligé de se couper le pénis au ciseau, ou encore ce tueur pénétrant une femme enceinte par la plaie béante qu’il lui a infligé au ventre, ou la tueuse se faisant vomir sur deux victimes, qu’elle dénude au fur et à mesure de la scène, le tout en plan séquence. Une chose est sûre, le film a atteint son principal (et unique) but : choquer.

Les plus
Des scènes chocs
Des acteurs investis
Les moins
Long à démarrer
Visuel qui donne envie de vomir

En bref : Dur de juger, AUM est un film extrême, qui choque. L’intérêt est mince, voir inexistant. Une curiosité pour public averti.

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