1996 – France
Durée : 1h27
Genre : Comédie déjantée
Réalisation : Albert Dupontel
Musique : Ramon Pipin
Scénario : Albert Dupontel
Avec Albert Dupontel, Claude Perron, Roland Blanche, Hélène Vincent et Roland Bertin
Synopsis : Quand il quitte l’orphelinat, Bernie Noël est âgé de trente ans. Il n’a qu’un seul but : connaître ses origines. Commence alors un parcours semé d’embûches pour ce garçon névrosé et déconnecté du monde réel qui va semer le désordre partout où il passera…
Bernie est le premier film réalisé par Dupontel. Il aura, au fur et à mesure de sa carrière de réalisateur, rencontré des problèmes pour se faire financer, et restera toujours dans l’optique de faire des comédies totalement déjantées, avec des personnages en marge de la société (un écrivain qui tue pour avoir l’inspiration, un sdf trouvant un uniforme de policier, et dans le cas présent, un orphelin ne connaissant rien de la société). En 1996, Bernie sort sur les écrans, et les critiques descendent le film, lui reprochant d’être cruel et de mauvais goût. Et ils n’ont pas tort, mais c’est justement ce qui fait tout le charme du film. Après un générique sur fond de musique enfantine, avec une typo mal écrite, volontairement brouillonne, le film commence. On fait la connaissance de Bernie Noël. Un orphelin de trente ans décidant de quitter l’orphelinat, et qui ne sait rien de lui. Bernie, c’est le prénom de l’homme qui l’a retrouvé, dans une poubelle, et Noël la période de l’année où il a été trouvé. Bernie va se retrouver lâché seul dans la jungle urbaine. Il trouvera un appartement, et va s’acheter une caméra et une télévision, le minimum syndical pour le moment. Le tout payé en liquide. Là où le cinéma de Dupontel a toujours fait mouche, c’est dans les dialogues et les situations dans lesquelles se mettent les personnages.
Bernie, malgré son très faible budget, touche au but, les personnages plongent dans une hystérie collective des plus jouissives, sans temps mort. Bernie, se confiant à sa caméra, décide de partir à la recherche de ses parents. Il se rend là où il a été retrouvé, et parvient à obtenir des informations… en mangeant la tête du petit canari du gardien de l’immeuble, celui même qui l’a trouvé. A partir de là, le film pourra partir de surprises en surprises et de dialogues cultes à un autre, dés que Bernie se fera un film dans sa tête. Son père s’appelait Willis. C’était donc un riche milliardaire américain, et s’il a été retrouvé dans une poubelle, c’est que ses parents avaient des problèmes et qu’ils l’ont sauvé en se débarrassant de lui. La réalité est tout autre, son père est un clochard alcoolique, et sa mère n’était intéressée que par l’argent. Bernie retrouvera son père, dans un squat, prenant cet endroit comme une « planque permanente pour rester cacher ». Se rendant compte rapidement du délire permanent qui se déroule dans la tête de son fils, le père va s’en servir, et c’est ensembles qu’ils iront « libérer » la mère de Bernie dans une maison de riche. Libérer, kidnapper plutôt, à coup de pelle. En chemin, Bernie rencontrera Marion, une jeune femme, droguée, dont il tombera amoureux, et voudra présenter à ses parents, ainsi réunis dans un appartement, se mettant sans arrêt sur la gueule, à coup de fer à repasser, de télévision, et de hachoir. Bernie mettra un bordel monstre partout où il passera, tuant volontairement ou involontairement, à coup de pelle et de fusil, ou de voiture, ne sachant pas passer les vitesses et ralentir d’un coup.
Rien ni personne ne sera épargné, que ce soit un député venant voir une prise d’otage, qui se prendre une cartouche de fusil en pleine tête, un chien passant par là qui se prend un monumental coup de pied, une famille entière séquestrée à coup de pelle, où même les policiers, à coup de dialogues : « Ils mettent des uniformes aux connards pour qu’on puisse les reconnaître ». Malgré son faible budget, sa photographie parfois trop sombre et des erreurs logiques pour un premier film, Bernie s’en sort haut la main comme une œuvre volontairement trash et assumée, qui ne reculera devant peu de choses, servit par un casting impeccable, avec notamment, Dupontel, inégalable dans le rôle titre, et Claude Perron, qui aura le rôle principal féminin de tous ces films, et pouvant s’adapter à toutes les situations. Le film s’achèvera sur un final dont la signification revient aux spectateurs, et où Dupontel achève le spectateur, tout comme le personne, en tirant une balle directement dans l’objectif de la caméra, avant de finir sur la chanson « Là bas », de Noir désir.
Les plus
Dupontel
C’est très méchant et immoral, mais très drôle
De superbes dialogues
Les moins
La photographie parfois trop sombre
Quelques erreurs pour un premier film
En bref : Trash, comique, une vraie claque, aux dialogues hilarants. Une excellente entrée dans le monde du cinéma pour Dupontel réalisateur.