Titre original : Yieutjib Jombi – 이웃집 좀비
2010 – Corée du Sud
Genre : Horreur
Durée : 1h26
Réalisation : Young-Geun Hong, Hoon Ryoo, Oh Young-Doo et Youn-Jung Jang
Musique : Shigeru Umebayashi
Scénario : Young-Geun Hong, Hoon Ryoo, Oh Young-Doo et Youn-Jung Jang
Avec Bae Young-Guen, Ha Eun-Jung, Hong Young-Geun et Jin-Hun Bae
Synopsis: Un virus mortel, censé être pourtant un vaccin contre le SIDA, s’est répandu à travers le monde, transformant la population mondiale en zombies. Le film, découpé en plusieurs histoires, nous propose de suivre l’évolution en virus en Corée, depuis le début de l’épidémie jusqu’à la découverte d’un vaccin et l’après épidémie.
The Neighbor Zombie est un film à sketchs en quelque sorte. Quatre jeunes cinéastes Coréens décident de faire un film de zombies, racontant plusieurs histoires, pour couvrir une épidémie, depuis son apparition, jusqu’à son éradication, et même ensuite. L’idée en soit n’est pas très originale, ni même le traitement, mais on parvient tout de même à se prendre au jeu. Il faut dire qu’après une ouverture bien rythmée qui nous explique l’apparition du virus, le film nous met dans le ton. The Neighbor Zombie ne sera pas un film sérieux, loin de là, et empruntera régulièrement la voie de l’humour totalement absurde. Malheureusement, comme c’est souvent le cas dans les histoires en plusieurs parties, le film s’en retrouve déséquilibrée, avec des histoires inégales. La première histoire nous raconte celle d’un homme seul vivant enfermé chez lui, qui subit les attaques venant d’un peu partout : sous le lit, les placards. Une force qui l’empêche littéralement de sortir de chez lui. Durant une petite dizaine de minutes, le film nous propose un mélange assez absurde d’humour et de gore pas franchement très palpitant. Une entrée en la matière plutôt décevante. Fort heureusement, la suite reprendra du poil de la bête pour nous montrer ce que le film a dans le ventre. Nous enchaînons donc sur une seconde histoire bien plus écrite et basée uniquement sur l’humour, avec un couple de morts vivants conscients et pouvant parler, vivant eux aussi enfermés dans un appartement (oui, le budget du film n’est pas très élevé, très voir pas de scènes extérieures). Proposant encore un humour absurde, quelques effets spéciaux discrets mais plutôt réussis, ce second segment fait rire et met de bonne humeur. De plus, la réalisation est plutôt d’honnête facture.
Le film continuera dans cette voie, du moins au niveau de la qualité, pour la troisième histoire, qui délaisse cette fois ci l’humour pour nous raconter l’histoire d’une jeune femme qui garde sa mère, zombifiée, enfermée chez elle, en la nourrissant de son propre sang, et de ses doigts. Traitant de l’amour familial, cette partie fonctionne parfaitement, surtout que comme pour les autres histoires, ça ne dure qu’une petite dizaine de minutes, ce qui permet de ne pas s’ennuyer. Bien entendu, par ce format assez court par histoire, on pourra regretter que les personnages ne sont pas plus développés, mais en tant que film fun et pas trop mal foutu, ça fonctionne parfaitement. Malheureusement, à partir de là, la qualité du film commence à baisser, avec une quatrième histoire assez mauvaise, sans doute la plus mauvaise. Faisant évoluer les histoires dans le temps, nous arrivons alors à l’ère de l’apparition d’un vaccin pour la maladie, et nous suivons la mission d’un groupe de militaires devant récupérer le vaccin, et bien entendu, encerclés par des zombies. Si l’évolution de l’épidémie est intéressante en soit, voir logique, malheureusement, à l’écran, ça n’a pas la même ampleur. On se retrouve devant une histoire voulant mettre le paquet au niveau de l’action et ça ne fonctionne absolument pas. Manque de rythme, montage assez chaotique par moment, personnages peu intéressants et attachants. Ça ne dure encore une fois qu’une dizaine de minutes, mais assez pénibles, et situées aussi loin dans l’avancée du métrage (il ne reste qu’une histoire ensuite), cette histoire nous sort totalement du film.
Ce qui est bien entendu dommage, vu le potentiel de la dernière histoire, se situant directement après l’infection. Tentant de mélanger (parfois maladroitement) humour et un fond plus sérieux, et véritablement intéressant, cette dernière histoire, la plus longue d’ailleurs du film (25 minutes environ), surprend dans le bon sens, sans pour autant passionner de bout en bout. Nous suivons cette fois ci un homme, ex infecté, tentant de revenir dans la vie active. Bien entendu, le reste de la population est toujours effrayée, et ne parvient pas à faire confiance à ces personnes. Intéressant dans son traitement, et même dans ces personnages (la souffrance des anciens infectés, la peur des autres humains), mais se plante quelque peu lorsqu’il essaye de réintégrer dans ce récit des éléments humoristiques et loufoques, rendant certains passages assez lourds. D’autant plus que le film s’achève sur un court épisode totalement inutile et assez anecdotique qui ne semble être là que pour gonfler un peu la durée du métrage. Fortement déséquilibré, le film n’en reste pas moins une bonne petite surprise, malheureusement vite vue, vite oubliée. Dommage, car le traitement de l’épidémie est par moment fort original.
Les plus
Parfois amusant
Quelques plans gores réussis
Un fond intéressant sur la fin
Les moins
Déséquilibré
Ça s’essouffle trop vite
La quatrième histoire
En bref : Un film réalisé à 4 mains qui souffre de ce déséquilibre et s’essouffle. Certains sketchs sont amusants, d’autres intéressants, mais sur la fin, on s’ennuie un peu.