2008 – Finlande
Genre : Fantastique
Durée : 1h25
Réalisation : Pete Riski
Musique : Ville Riippa
Scénario : Pekka Lehtosaari, Pete Riski et Lordi
Avec Lordi, Skye Bennett, Noah Huntley, William Hope et Dominique McElligott
Synopsis: Inquiet pour la santé de sa fille autiste, le père voit comme seule option un enlèvement de l’hôpital par la force. Une panne d’ascenseur empêche une sortie en douceur et les emprisonne avec d’autres. Pourtant l’incident est seulement le commencement d’une descente dans le cauchemar. Alors que les portes s’ouvrent, l’hôpital semble mystérieusement abandonné. Quand des corps mutilés sont trouvés, les créatures venant d’un monde obscur commencent une attaque effrayante. Il apparaît bientôt clairement que la survie du groupe repose seulement sur la petite fille…
Dark Floors ne possède pas une très bonne réputation, après être passé par divers festivals. En France, le film aura été un Direct to DVD. Dark Floors est le film du groupe Lordi, qui avait gagné l’eurovision en 2006. A première vue, Dark Floors s’annonce comme un film d’horreur, basant beaucoup sur son ambiance, et dans un sens, ayant quelques similitudes avec l’adaptation cinématographique de Silent Hill par Christophe Gans. Après la vision du métrage, c’est effectivement le cas, et c’est de là que le film de Pete Riski tirera sa plus grande force, mais également sa plus grande faiblesse, puisque le film va tout baser sur son ambiance et sa direction artistique, et laisser de côté le scénario et les personnages. Le tout débute de bien belle manière, les personnages nous sont présentés de manière très rapide et distincte après un court générique assez joli visuellement. L’intrigue débute au sein de l’hôpital, et jamais les personnages ne mettront les pieds en dehors. Sarah est une petite fille qui est autiste, elle doit rester à l’hôpital. Son père ne pense pas que ce soit la solution, et le soir venu, il décide de la faire sortir de là. Dans l’ascenseur, il se retrouvera bloqué, avec un agent de sécurité, un clochard, une infirmière et un homme d’affaire. Homme d’affaire interprété par William Hope, qui pour les connaisseurs jouait déjà dans un hôpital pour Hellraiser 2 en 1988, et deux ans plus tôt dans le Aliens de James Cameron. Des personnages tous différents, aux comportements forcément différents, mais au final, tous bien stéréotypés. A peine sortis de l’ascenseur, le film plonge dans le genre fantastique. L’hôpital est désert, ils sont au cinquième étage, et vont tenter de sortir de là, tout en comprenant ce qu’il se passe.
Malgré le petit budget du film (quasi 3 millions de dollars), la direction artistique du film est fabuleuse. Les différents décors de l’hôpital, devenant de plus en plus délabrés d’étages en étages, est sublime et raméne donc à Silent Hill. La mise en scène de Pete Riski est solide et parvient à mettre les décors tout comme les effets visuels du métrage en valeur. Jouant au début à fond la carte de l’ambiance et du mystère, jusqu’à la première apparition de fantômes. Les fantômes du film sont joués par Lordi et sa bande, et c’est là que le film perd pour la première fois en crédibilité. Non pas que les effets soient ratés, loin de là, mais alors que tout ce qui concernait les décors était très réussi et du plus bel effet, le choix du look des fantômes, pour coller à l’imagerie des membres du groupe Lordi, tombe à plat. Au fur et à mesure des différentes apparitions, on pourra même en rire, ce qui est bien dommage. La toute première apparition fera encore illusion, certaines beaucoup moins, comme lorsque l’un des monstres foncera sur le policier. Tout le monde se déroulera comme ça. Les personnages vont évoluer d’étages en étages pour tenter de sauver leur peau, mais aussi de sortir d’ici, voir l’hôpital se dégrader d’étage en étage, et toujours croiser un monstre. Les personnages, stéréotypés, vont tous réagir différemment face aux événements et à cette menace, qu’ils ne comprennent pas, comme nous, spectateurs, au départ. Nous aurons donc fatalement l’homme qui veut n’en faire qu’à sa tête, celui qui veut que tout le monde reste groupé, et le brave père qui ne pense qu’à la santé de sa fille.
Les personnages sont donc peu intéressants, et l’intrigue va se révéler bien trop rapidement, elle semblera même logique aux yeux de beaucoup de spectateurs, et en avançant, si le film conserve, c’est indéniable, ces nombreuses qualités visuelles, l’intérêt diminue. Les personnages, dont le nombre va, forcément, diminuer, vont petit à petit comprendre ce qu’il leur arrive, au fur et à mesure qu’ils vont descendre les étages, explorer l’hôpital, et croiser des fantômes. Assez rarement, la tension va monter, et lorsque le réalisateur y parviendra, quel bonheur. Tout cela aurait pu continuer jusqu’au final, où les survivants atteignent enfin le parking, mais ce ne sera pas le cas, le réalisateur et les scénaristes préférant embrouiller une dernière fois le spectateur avec quelques retournements de situations et quelques images, certes belles, mais peu utiles au récit. L’on sort quelque peu déçu de ce Dark Floors, même si l’on passe un bon moment, court (1h25 environ), pas prise de tête (sauf par moment dans le final) et visuellement magnifique. Dark Floors aurait pu être bien meilleur, mais les nombreuses faiblesses d’écriture, que ce soit dans la construction de son récit ou dans les réactions de certains personnages, fait revoir le verdict à la baisse. Dommage, mais pour un coup d’essai, ce n’est pas trop mal, et si un autre métrage doit suivre, l’on espère que l’équipe apprendra de ces erreurs et conservera ses qualités.
Les plus
La personnage de la gamine
L’ambiance
La direction artistique
Les moins
Scénario dont on devine tout
Personnages trop stéréotypés
Les fantômes qui ne font pas peur
En bref : Un fort potentiel, une superbe ambiance, de supers décors, mais des personnages et un scénario peu convainquant, ainsi qu’un manque de surprise, font de Dark Floors un film juste sympathique.