Titre original : Tormented – ラビット・ホラー3D
2011 – Japon
Genre : Les tourments familiaux
Durée : 1h23
Réalisation : Shimizu Takashi
Musique : Kawai Kenji
Scénario : Shimizu Takashi, Hosaka Daisuke et Hayashi Sotaro
Avec Mitsushima Hikari, Shibuya Takeru, Oomori Nao, Ogawa Tamaki et Kagawa Teruyuki
Synopsis: Daigo aura massacré à coup de pierre un lapin malade, ce qui ne sera pas du goût de tout le monde. Se réfugiant auprès de sa grande sœur, Kiriko, qui est muette et travaille à la bibliothèque de l’école, Daigo va rapidement être poursuivi, dans ses rêves, mais aussi dans la réalité par un lapin géant.
Ce film, je l’attendais au tournant. Avoir autant de grands noms dans l’équipe du film, ça fait forcément saliver. Jugez un peu, à la mise en scène et en coscénariste, on trouve Shimizu Takashi, qu’on ne présente plus, et qui est enfin sorti de la saga Ju-On (il était temps, car ça tournait en rond pour rien). A la musique, Kawai Kenji (Avalon, Assault Girls, Death Note, Gantz, Ring, IP Man…), à la photographie, Christopher Doyle (les Wong Kar-wai, Infernal Affairs, ou même The Limits of Control de Jim Jarmusch), et dans le rôle principal, Mitsushima Hikari (Love Exposure, Sawako Decides). Equipte de choc pour film de choc ? Un peu, même si le film n’est pas un chef d’œuvre, il impressionne a plus d’un niveau. Pour ce qui est de la fameuse 3D, étant contre, mes yeux ne la supportant pas et grâce à cette merveilleuse invention qu’est le DVD 2D, je ne pourrais rien en dire, même si l’histoire et la mise en scène ont l’air d’intégrer cet élément à merveille. Bref, Rabbit Horror, renommé à l’international Tormented (ça convient parfaitement) nous conte l’histoire d’une famille. Le petit Daigo, traumatisé, reclus, qui n’a pas d’amis et la grande sœur, Kiriko, muette, qui s’occupe de son frère et travaille dans une bibliothèque. Mitsushima Hikari trouve là un nouveau rôle parfait pour elle, comme toujours différent des précédents, et elle reste encore une fois extrêmement convaincante.
Bon, le film en lui même. Découpé en deux parties, Rabbit Horror nous propose dans un premier temps de suivre le point de vue de Daigo. Petit garçon traumatisé par son expérience dite de « carnage lapinier » (oui le mot est de mon invention !), Daigo est renfermé sur lui même, ne voit personne, ne parle quasi pas, ne va pas en cours. Il passe la plupart de son temps sur le lieu de travail de sa sœur, posé dans un coin, à lire. Mais la nuit, Daigo est perturbé et hanté par un lapin géant qui l’emmène dans son monde, tout d’abord magnifique, celui d’un parc d’attraction illuminé, avec de la musique guimauve, quand il fait jour bien entendu, puis dans un monde beaucoup plus sombre et torturé, entouré de cadavres lorsqu’il fait nuit. Pour ce décor de cauchemar, Shimizu reprend d’ailleurs l’attraction, existant réellement au Japon, qu’il avait déjà utilisé pour son film précédent, Shock Labyrinth, déjà tourné en 3D. Le lien entre les deux œuvres est d’ailleurs assez fort, puisque finalement, outre les décors (splendides, il faut bien l’avouer), nos personnages principaux vont carrément se retrouver en début de métrage dans une salle de cinéma pour voir justement le film précédent du réalisateur sur grand écran, et en 3D. Mise en abime, film dans le film (et donc, film en 3D dans le film en 3D). Une scène inventive et assez impressionnante, qui justifierait à elle seule le fait de devoir voir le film en 3D. Et bien entendu, le lapin en lui même provient du métrage précédent. La première partie du métrage, celle se concentrant sur Daigo, s’avère être, sans être un monument de terreur, la partie mettant en avant la tension. Le pauvre petit se retrouve toujours emmené dans un univers à part, et sa grande sœur ne peut rien y faire. Cette partie ressemble à un cauchemar éveillé.
C’est alors que le métrage rentre dans le vif du sujet, et nous plonge dans sa seconde partie, ou nous suivons cette fois ci Kiriko, la grande sœur muette. Parfaitement jouée par Mitsushima Hikari, le film nous plonge directement dans les tourments de cette jeune fille. Pour retrouver son petit frère qui disparaît, elle va devoir découvrir le secret se cachant derrière le lapin. Et à ce titre, le métrage fonctionne parfaitement, et essayera dans cette longue partie d’embrouiller quelque peu le public. Retour dans le temps, dans le passé du personnage, changements des personnages lors de situations similaires. Le film met alors au placard toute la tension qu’il aurait pu contenir, pour verser dans la psychologie pure et dure. L’atmosphère si particulière du métrage, aidée par la photographie de Christopher Doyle et le bon travail de l’ensemble de l’équipe permet de ne pas voir le temps passer et de se plonger dans cette intrigue, donc pouvant paraître parfois confuse, mais finalement limpide (et simpliste ?) lorsque l’on arrive enfin à son dénouement. Dénouement certes prévisible, mais fonctionnant parfaitement. Après tout, il semblait inévitable. Certes, tout n’est pas parfait, on pourra lui reprocher certaines simplicités, tant dans sa mise en scène, carrée, que son scénario, qui l’est tout autant. Simpliste, mais bien emballé, avec sérieux. Même si qui pouvait être étrange ou confus pour le spectateur trouve ses explications lors de l’exploration du passé de Kiriko. Mais pour l’amateur de films d’horreur bien fait, et pour ses scènes de cauchemars marquantes, Rabbit Horror 3D vaut assurément le coup.
Les plus
Techniquement solide
Très bien joué
La bande son de Kawai Kenji
De bonnes scènes de cauchemars
Une 3D qui a l’air franchement pas mal
Les moins
Un scénario peut-être simpliste
En bref : Rabbit Horror, c’est le mix entre une poignée de grands talents pour un film d’horreur solide.